Le journal de Didier R.
30 avril. Six pages dans Paris-Match ! Bon ça s’ouvre avec une double page photo où, au milieu de toute mon équipe serrée en rang d’oignons, on ne fait pas très distanciation sociale… Mais l’essentiel est ailleurs ! Je le réaffirme : « En France, nous sommes pétris par la peur. Toutes nos structures sont paralysées par le risque. » Quant à moi, « la réalité est plus complexe. Comme ma bague [à tête de mort]. Ce n’est pas une bague de rockeur, mais un memento mori, le “souviens-toi que tu va mourir” des Romains. Je suis très influencé par leur culture qui souvent incite à se méfier du triomphe ». Vivement que les études chloroquine donnent leurs résultats, que je puisse me méfier beaucoup !!
6 mai. Le Canard révèle que des chercheurs des hôpitaux de Paris ont démissionné en bloc pour protester contre la communication prématurée de l’efficacité contre le Covid-19 du tocilizumab. « On a tous critiqué le cirque de Raoult en lui reprochant son manque de rigueur et sa communication à l’emporte-pièce, et on fait pareil« , peste un ponte. Paris ou Marseille, même combat !!
19 mai. Michel Onfray m’accueille comme contributeur dans sa nouvelle revue Front populaire. Je vais me retrouver à côté de Philippe de Villiers et Idriss Aberkane pour parler « souveraineté ». Les grincheux y voient une résurgence des rapprochements rouge-brun dans les années 1990. Mais c’est comme pour la chloroquine : attendez d’avoir les données sous les yeux pour vous faire une opinion !!
24 mai. Me voila devenu santon ! Entre un artisan qui crée un santon homme-sandwich appelant à m’attribuer le Nobel, et une autre qui fait mon sosie miniature en blouse blanche et bague tête de mort, Didier Raoult, bientôt sous votre sapin !!
27 mai. Ça devait arriver ! Le gouvernement s’appuie sur un article de The Lancet pour interdire la chloroquine en traitement du Covid et interrompre tous les essais… Alors, quoi ?? On me critique pour mes échantillons peu fiables mais on se pose aucune question sur une boîte privée totalement inconnue qui arrive d’un coup à centraliser des données d’hôpitaux du monde entier puis à les faire publier dans la plus prestigieuse revue médicale ? On veut m’abattre !
1er juin. Je suis un sujet d’éditorial pour Le Monde ! Le quotidien-du-soir-de-référence-qui-a-cru-très-fort-en-Macron-mais-faut-pas-trop-le-dire reconnaît que je suis parvenu à incarner « celui qui proposait une solution médicale, alors que les autorités politiques et sanitaires en étaient réduites à recourir à la méthode ancestrale du confinement ». Et qu’en ouvrant l’IHU à tout un chacun, je suis apparu « proche du peuple ». Et que les flatteries et autres salamalecs des politiques montrent à quel point « les institutions sont fragilisées ». Prochaine étape : Didier Raoult, sujet de recherche en science politique !!
3 Juin. Olivier Véran, le ministre de la Santé, a fait fuiter au Canard qu’il m’a passé un coup de fil pour dire que la suspension de la chloroquine était fondée « sur d’autres études allant dans le même sens et non remises en question ». Tu parles, Charles ! Dans dix jours, les premiers résultats officiels sur l’emploi de la chloroquine en phase précoce. Rira bien qui rira le dernier !!
4 juin. Et bim ! The Lancet retire son étude anti chloroquine ! Du jamais vu ! Trois des quatre auteurs « ne peuvent plus garantir la véracité des sources de données primaires » sur les patients. La boîte privée qui avait collecté ces données ne veut pas les donner pour une expertise indépendante. Ben voyons !! J’ai fait plier la plus ancienne publication scientifique du monde. Sus aux Anglais ! Bonaparte, te voilà vengé !
Toutes les citations en italique ont réellement été prononcées ou écrites le jour indiqué dans l’article.