La relance
Avant le Covid-19 et ses réjouissances, l’art du déconfinement était plutôt celui de l’industrie nucléaire. Après deux mois de quarantaine, c’est surtout une explosion économique et sociale qui menace. Sans tests, sans masques et suite à des décennies de « modernisation » de l’hôpital public – à grand renfort de suppressions d’emplois et de lits – un confinement généralisé était la moins pire des solutions. Nous aurions ainsi évité 60 000 morts. Desserrer l’état d’urgence sanitaire est aussi inévitable que souhaitable. Mais l’exercice risque de tourner rapidement à la mascarade.
Fixée par le monarque Républicain, la date du 11 mai n’a d’autre logique que l’arbitraire de la Cinquième République. La réouverture des écoles, sous couvert de lutte contre la fracture numérique, cache mal une priorité : garder les minots afin de remettre au plus vite au travail leurs feignants de parents. Les mairies vont être au premier rang pour assurer la logistique. Ou pas. Et ce alors que les élections municipales « suspendues » désorganisent durablement de nombreuses collectivités locales.
L’heure est donc avant tout de relancer la croissance. Ce qui est bien : se tenir chaud dans les bureaux, les usines, les transports en commun, les commerces… Ce qui est mal : manifester, boire un coup en terrasse, aller au cinéma, en concert, faire la fête… L’Etat s’empresse de débourser des dizaines de milliards pour l’industrie de la voiture et de l’aviation. Il était temps ! On commençait à mieux respirer. Et tant pis si la pollution de l’air tue 50 000 personnes chaque année en France. Bien plus que le Coronavirus…