Débranche tout !
Voilà un livre qui fait mal à la tête ! Non qu’il soit compliqué à lire. Nicolas Bérard, qui officie à L’âge de faire étant, depuis son livre sur Linky, passé maître dans l’art de la vulgarisation. Mais il s’est attaqué à la 5G, ce réseau « nouvelle génération » censé booster nos connexions et donner à nos portables la vélocité du manifestant face à la maréchaussée. En parodiant le cri de Duras, Nicolas Bérard démontre moins la nocivité sanitaire de ce dispositif que les mécanismes qui se mettent en place pour nous faire avaler la pilule : poids des lobbies, relais politiques et institutionnels, tout est fait pour nous faire croire que cette couverture sans précédent est la panacée et ne pose pas l’ombre d’un problème. Ce livre résonne d’autant plus qu’avec le coronavirus, au nom du confinement, de la surveillance sanitaire, du télé-travail, de la continuité pédagogique et pour supporter ennui et isolement, on n’a jamais été autant connecté ! Et ne pas avoir internet ou refuser de se balader avec un mouchard et un grille-pain déguisé en smartphone vous faisait passer pour un néanderthalien gauchiste. Ce livre prend d’autant plus de saveur qu’une fois de plus, la connexion du Ravi est proche du néant, suite à une intervention pour « améliorer la qualité du réseau ».
5G mon amour, par Nicolas Bérard, éditions Le passager clandestin / L’âge de faire, 2020, 240 pages, 14 euros.