Le péril vieux
En Paca, le grand remplacement est déjà à l’œuvre ! Inexorablement et depuis longtemps. Selon l’Insee, et hors population touristique, entre 2008 et 2019 les plus de 60 ans sont passés de 1,24 million à presque 1,5 million. Soit 29,3 % de la population totale, en progression de près de 4 % ! Selon les projections, ils pourraient représenter plus du tiers de la population dès 2040. Sur la même période, la part des moins de 30 ans a légèrement baissé en valeur absolue (1,7 à 1,66 million), mais plonge de 2 %, passant de 34,8 % à 32,8 % de la population régionale…
L’attrait de la région, paysages et climat, y est évidemment pour beaucoup. Malgré le prix du foncier. Près des deux tiers des retraités de Paca (61 %) sont en effet originaires d’autres régions. Les vieux, ou seniors, y sont également plus diplômés : en 2014, 14 % avaient le bac et 17 % étaient diplômés du Supérieur, contre respectivement 12 % et 13 % au niveau national. Assez logiquement, ce sont donc des retraités aisés qui s’installent dans notre belle région. Une région cependant très inégalitaire : 13 % des plus de 60 ans de Paca sont pauvres. Cinq points au-dessus de la moyenne nationale quand même.
Ce grand remplacement n’est pas sans incidence sur le paysage régional. Car les vieux aiment le littoral, toujours plus bétonné. Surtout, les collectivités leurs consacrent des budgets de plus en plus importants. Dépassant souvent leurs obligations, parfois au détriment de leurs compétences, comme l’aide aux mineurs étrangers. Et pour cause : les plus de 60 ans sont les plus assidus dans les isoloirs.
