Quelle connerie
Des réfugiés accueillis les bras ouverts ! C’est bien le seul effet positif de l’invasion Russe en Ukraine. Des hommes et des femmes fuyant les bombes arrivent déjà à Marseille et à La Seyne-sur-Mer, villes respectivement jumelées à Odessa et Berdiansk. Chez nous, c’est chez eux. Et c’est tant mieux ! Cet élan d’altruisme rend, par contraste, d’autant plus insupportable le rejet de celles et de ceux qui fuient d’autres conflits ou la misère de leurs pays pillés depuis des décennies, risquant leur vie en Méditerranée ou dans les Alpes.
Sinon, les guerres se suivent, se ressemblent et Prévert a toujours raison : quelle connerie ! Bien sûr, Poutine incarne tout ce que l’on déteste : l’exercice solitaire et absolu du pouvoir, le nationalisme, la haine de la démocratie, de tout contre-pouvoir. Et son absence criante d’humour est effrayante ! Mais au nom de la mobilisation urgente et nécessaire pour s’opposer à ses visées impérialistes, faut-il tous marcher au pas afin de terrasser un dictateur, avant-hier reçu en grande pompe à Versailles ou à Brégançon par le président Macron, désormais chef des armées en campagne ?
Déjà, en temps de paix, la présidentielle ressemble trop souvent à une course d’egos, un palmarès de démagogie avec en prime le racisme pour étendard, plus qu’à une agora citoyenne. Et voilà qu’après une pseudo guerre auto-proclamée contre un virus, une guerre tout court, une vraie, court-circuite tout débat de fond : sur l’explosion des inégalités sociales dénoncée par les Gilets jaunes, sur les urgences climatiques et écologiques mises à mal par la croissance effrénée d’une économie financiarisée. Quelle connerie…