A Eyguières, c’est la guerre !

La Provence, CNews, France Bleu… Pour expliquer qu’il ne paiera pas l’amende pour non-respect de la loi SRU, Henri Pons, le maire (LR) d’Eyguières est partout (1). Des logements sociaux, il en faudrait 900. Il en a trois fois moins. Et d’expliquer qu’il préférerait consacrer l’argent de l’amende (entre 300 et 800 000 euros) à réhabiliter des logements vacants.
Pas sûr de convaincre l’opposition. Qui s’est récemment penchée sur le dossier de l’école Nicaise, une maternelle démolie en 2017 et dont Pons, qui en fait sa priorité, espère la reconstruction pour la rentrée. Membre de la commission des marchés publics, Didier Nal doit passer par la Cada (Commission d’accès aux documents administratifs) pour consulter les documents techniques. Sauf que le « bordereau de suivi des déchets dangereux contenant de l’amiante » qu’il trouve est incomplet.
Le conseiller municipal d’opposition contacte la déchetterie de Bellegarde, dans le Gard. Qui lui répond : « Après vérification, nous n’avons pas reçu ce déchet »! Peu après, nouvelle version du bordereau. Et nouvelles interrogations. La démolition a lieu en octobre 2017. Les déchets n’arrivent à la déchetterie qu’en janvier 2018. Presque trois mois plus tard. Avec, à chaque étape, une quantité de déchets différente, d’abord 10 puis 9 tonnes. Et des incohérences : alors qu’il est annoncé pas d’« entreposage provisoire », il y en aura bien… du côté de Marseille. « Il n’est pas rare qu’il y ait un délai entre le moment où se termine un chantier et celui où on réceptionne les déchets », explique-t-on à la déchetterie. Et de rassurer quant à « l’entreposage et le conditionnement de ces déchets. Avec de l’amiante, tout est sévèrement encadré ».
Il est un dossier sur lequel Henri Pons, aussi élu à la métropole et au département, semble vouloir aller vite : l’aérodrome (Cf le Ravi n°190). Si la société d’économie mixte devant prendre la suite de l’association qui gérait jusque-là cette structure n’a pas encore été mise en place, les demandes de permis de démolition pour les hangars auraient d’ores et déjà été déposées.
Au grand dam des usagers de l’aérodrome. Qui, après avoir tenté en vain de le racheter, ont saisi, comme l’opposition, la justice administrative pour faire annuler le projet du monsieur « mobilité » de Martine Vassal. Et l’un d’eux de prévenir : « On est déterminé. Et prêt à faire de cet aérodrome une Zad ! » À Eyguières, c’est vraiment la guerre !
1. Sauf au Ravi auquel il n’a pas répondu malgré nos sollicitations.