Saint-Parpaing-de-Crau !
Révélée cet été par Anticor, l’association anti-corruption, et France Nature Environnement, l’affaire a fait du bruit : une décharge illégale de grande ampleur à St-Martin-de-Crau. Le retentissement a été tel que la maire (DVG) Marie-Rose Lexcellent, comme les associations, a porté plainte. Exemplaire ? À voir. Car la gestion de l’urbanisme à « Saint-Parpaing-de-Crau » interroge.
Viennent en effet d’être lancées deux enquêtes publiques pour l’installation d’entrepôts dans une zone qui n’en manque pas. Soupir de Jean-Luc Moya, d’Agir pour la Crau : « On est fatigué. Car ce sont des dossiers qui ont déjà été retoqués. Mais ils reviennent à la charge, nous obligeant à relancer les procédures. » En juillet 2019, la cour administrative d’appel refuse à Castorama l’exploitation d’un entrepôt. Qu’importe ! L’enseigne porte, avec l’aval du ministère de la Transition écologique, l’affaire au Conseil d’Etat ! Quasi même scénario pour La Thominière (en clair, le groupe Carnivor) pour laquelle vient d’être lancée, malgré l’annulation de plusieurs permis de construire, l’autre enquête publique. Dans cette guerre d’usure, l’association bataille pour la destruction d’entrepôts et, plus largement, contre le Plan locale d’urbanisme : « Hélas, la Crau n’est ni la Camargue ni les Alpilles. Tant qu’on la verra comme une plaine caillouteuse et non une richesse environnementale, on aura des décharges, des entrepôts… »
Autre dossier ? Le 6 juillet, la mairie accorde un permis de construire pour une grande surface (Aldi) à côté d’un lotissement. Sauf qu’entre-temps, l’association En toute franchise a obtenu l’annulation de la cession de cette parcelle dont l’histoire est pour le moins tortueuse. En 2008, la ville récupère ce terrain gratuitement. A l’origine, il devait accueillir du logement social. En 2018, le terrain est évalué à un million d’euros. Mais la municipalité, qui anticipe la révision du PLU et le passage de la parcelle en zone pour activité commerciale, le cède pour 400 000 !
« C’est incompréhensible, râle l’opposante Céline Chiousse. Car, quelques mois plus tard, la ville empruntera 500 000 euros, soit la différence entre l’estimation et le prix de vente. De plus, il n’y a pas assez de logement social à St-Martin et la ville va payer des pénalités. Mais la maire veut aller jusqu’au bout (1). » Les riverains aussi puisqu’ils préparent, avec En toute franchise, un recours. Un de plus !
1. Sollicitée, madame la maire n’a pas pris le temps de répondre à nos questions.