Un nombre parlant : 2 837
Je suis le nombre de personnes vivant en squat à Marseille recensé par le collectif Alerte Paca, qui regroupe des acteurs de l’urgence sociale et des personnes concernées. Mais malgré les apparences, je suis loin d’être entier ! Ce premier état des lieux, présenté dans le rapport « Vivre en squat : une fatalité à Marseille ? », n’est malheureusement pas exhaustif. Seuls 37 squats et leurs habitants ont été dénombrés.
Il me manque notamment ceux de quelques grandes copropriétés dégradées des quartiers nord de la deuxième ville de France. Le recensement évacue également la population Roms européenne de Marseille, et ses bidonvilles, évaluée par les pouvoir publics à 1 200 personnes (le Ravi n°200) . Je suis donc potentiellement 7 000 ou même 9 000 personnes selon le collectif.
Je suis surtout et essentiellement des réfugiés. Évidemment non ukrainiens. Des demandeurs d’asile, des déboutés ou sans-papiers, qui paient très souvent un loyer (80 %) à des marchands de sommeil pour des logements dangereux et indécents parce que l’État n’assure pas ses obligations de logement des demandeurs d’asile. Le département des Bouches-du-Rhône ne propose que 3 138 places pour deux fois plus de demandeurs enregistrés. Une fois de plus, je suis la honte de la France.