Histoire sans fin
Pourquoi changer une politique défaillante ? Très critiqués dans un rapport du 8 octobre 2013 par la chambre régionale des comptes, le coût, la stratégie et les outils des programmes de réhabilitation de l’habitat dégradé dans le centre ville de Marseille ont pourtant continué à être utilisés par Jean-Claude Gaudin et son équipe.
Deux mois plus tard, dans le cadre de l’opération grand centre ville, ils lancent ainsi une nouvelle opération de rénovation du patrimoine municipal sans appel à projet. Le 9 décembre, ils font voter en conseil municipal une délibération autorisant deux sociétés gérées par un investisseur privé de leur connaissance, Jean-Paul Di Noia, à lancer des études sur l’achat et la rénovation de plusieurs immeubles de Belsunce propriétés de la ville, dont les numéros 78, 80 et 82 de la rue Bernard du Bois, à proximité de la gare Saint-Charles, un quartier alors en pleine mutation. Achetés entre 2010 et 2013, les trois immeubles sont « en très mauvais état, avec un effondrement partiel à l’arrière », annonce la délibération.
Manque de bol, 10 mois plus tard, en octobre 2014, Di Noia jette l’éponge. Visiblement pas pressée, la ville attend encore deux ans avant de relancer la machine via, cette fois, un appel d’offre en bonne et due forme. Mais personne ne souhaite finalement s’y risquer. « Les candidats n’ayant, à terme, pas pu financer le projet de réhabilitation des immeubles, compte tenu de leur état de dégradation très avancé », indique la délibération du 4 février dernier. Une délibération qui acte finalement la démolition des trois immeubles sur lesquels poussent désormais des plantes…
Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Début août, la sécurisation de la rue a été élargie aux deux immeubles qui les encadrent, les numéros 76 et 84, propriété de la société publique Marseille Habitat… « Risque d’effondrement par effet domino », note l’ordre d’évacuation. Comme rue d’Aubagne.