« On devrait tous pouvoir se loger »
Depuis douze ans à Marseille et dans sa région, ceux que concerne la lutte contre l’habitat indigne ont forcément croisé, un jour ou l’autre, Florent Houdmon. Il est depuis 2018 le directeur régional Paca de la Fondation abbé Pierre.
Parfois confondue avec le réseau Emmaüs, son but est de permettre à tous d’accéder à un logement décent. En accueillant et en orientant les personnes dans le besoin mais aussi en interpellant – avec vigueur si nécessaire – les pouvoirs pour défendre des politiques publiques ambitieuses.
Florent Houdmon prend ses fonctions en octobre 2018. Un mois plus tard, rue d’Aubagne, deux immeubles s’effondrent, tuant huit personnes. Le drame révèle la violence sociale générée par des milliers de logements insalubres pourrissant sur place dans la deuxième ville de France.
Mais il n’a pas découvert l’ampleur des problèmes – et les solutions qui permettraient d’y répondre – du jour au lendemain. Il a dirigé auparavant durant près de dix ans Les Compagnons bâtisseurs de Provence. Pour faire court, une association, basée à Marseille, visant à améliorer l’habitat précaire tout en favorisant l’insertion professionnelle.
Habitué à communiquer sur les dossiers du mal-logement, il est plus discret sur son parcours personnel. Marseillais d’adoption, il a beaucoup voyagé. Il est né en Allemagne, a vécu à Brest, obtenu un diplôme à l’Institut d’études politiques de Rennes, passé une année Erasmus en Angleterre, travaillé à la com’ d’une ONG à Paris. Il a aussi été consultant dans la sphère de l’économie solidaire dès 2004 à Marseille. Dans sa jeunesse, proche des mouvements altermondialistes, il participe brièvement à l’aventure Indymedia, afin de promouvoir sur Internet des médias locaux indépendants et participatifs. Résumé non exhaustif…
Le voilà maintenant, à 45 ans, sur le point de relever un nouveau défi. Fin mars, il va devenir « Monsieur Habitat » de la Ville de Marseille. C’est-à-dire le directeur des services en charge de la lutte contre l’habitat indigne mais aussi du logement social, du programme local de l’habitat, des discussions avec la métropole sur le grand chantier du plan local d’urbanisme intercommunal, de dossiers comme la régulation des locations Airbnb… Un poste issu de la réorganisation de l’administration municipale voulue par la nouvelle majorité du Printemps marseillais désormais conduite par le maire Benoît Payan.
Mais aujourd’hui, c’est bien toujours avec sa casquette de directeur régional de la Fondation abbé Pierre, à la veille de la publication d’un nouveau rapport sur l’état du mal-logement en France, qu’il s’exprime. Un rapport dont nous conseillons une lecture urgente et attentive à tous les candidats à la présidentielle !
M. G.
le Ravi : Marseille a organisé le 20 janvier, avec 18 autres villes, une première Nuit de la Solidarité. Est-ce une initiative utile ?
Florent Houdmon : Les Nuits de la Solidarité vont au-delà de la communication. On a un double objectif. Cela permet d’abord de mobiliser des centaines de bénévoles mais aussi de sensibiliser beaucoup de personnes qui découvrent pour la première fois la situation du sans-abrisme. C’est important de rappeler à l’opinion publique, celle qui n’est pas privée de logement, que des drames humains se jouent. Des gens meurent dans la rue, les femmes et les enfants y sont de plus en plus nombreux. Donc notre premier but est l’engagement citoyen. Le second est que pour construire des politiques publiques qui visent à éradiquer, avec l’horizon zéro SDF, le sans-abrisme, il faut encore savoir combien de personnes vivent à la rue et qui sont-elles. Avec la Nuit de la Solidarité, on augmente la connaissance qu’on a de ces publics.
Le nombre de personnes sans-abri est-il connu ?
On a des faisceaux d’indices mais le phénomène de sans-abrisme est assez mal connu. A la Fondation abbé Pierre on estime que près de 300 000 personnes en France sont sans-abri. On parle ici d’une grande marginalité. Ces personnes sont très souvent invisibilisées, elles vivent dans les interstices de la ville, sont cachées. C’est pour cela que c’est important d’aller vers elles et d’essayer de mieux comprendre le phénomène.
Quels sont les chiffres à Marseille ?
Il y a différentes méthodes de comptage mais on estime qu’au cours d’une année, 14 000 personnes se sont retrouvées au moins une fois en situation de rue à Marseille. C’est probablement un chiffre très sous-estimé. La Nuit de la Solidarité a été un test pour la ville qui a été à la hauteur. On espère qu’il y aura d’autres événements qui permettront d’aller plus loin car il y a tout de même des points noirs. On est nombreux à estimer que Marseille a une particularité. Ici, il y a beaucoup de personnes sans-abri qui vivent dans des bidonvilles verticaux. On a eu des drames humains aux Flamants cet été, au Petit Séminaire il y a eu encore un mort avant Noël. Les gens dorment surtout dans ces bidonvilles et ne sont pas directement sur le trottoir, et ne peuvent donc pas être comptés lors de la Nuit de la Solidarité.
« Personne ne choisit de vivre dans un taudis »
Le recours à des bénévoles, c’est une bonne nouvelle ou pour faire face à l’insuffisance des moyens publics ?
Je ne peux que me féliciter du bénévolat, cela fait partie de la citoyenneté. Mais on ne remplace pas du vrai travail d’accompagnement social professionnel. Même s’il y a beaucoup de structures à Marseille, cela reste un parent pauvre. Les travailleurs dans ces établissements se sont beaucoup mobilisés pour une revalorisation de leur salaire mais surtout pour l’augmentation des moyens que leur donnent les pouvoirs publics. Le bénévolat reste complémentaire aux accompagnements professionnels et on ne peut que se féliciter du travail qui a été fait lors de la Nuit de la Solidarité.
Qu’a révélé le drame de la rue d’Aubagne avec l’effondrement de deux immeubles et 8 morts ?
Personne ne choisit volontairement de vivre dans un taudis. Souvent les ménages paient très cher un logement social indigne qu’on nomme « parc social de fait ». On trouve une insuffisance d’une offre accessible sociale ou privée. Faute d’une solution adaptée, des ménages ont le choix entre le taudis ou la rue, ce qui n’est pas un vrai choix.
Depuis 2018, 800 immeubles ont été frappés de péril à Marseille…
Avant le drame de la rue d’Aubagne, nous étions nombreux à dénoncer de longue date ce fléau de l’habitat indigne à Marseille. Il n’y avait pas de réponse politique à la hauteur et je pense qu’il y avait une certaine lassitude d’une partie de la population qui subissait sans trouver un moyen d’appeler à l’aide. Le drame de la rue d’Aubagne a été un choc pour tout le monde. D’abord pour les pouvoirs publics qui se sont mis à inspecter les immeubles. Aussi pour beaucoup de Marseillais qui se sont dit « mais en fait je risque ma vie et je vais hurler haut et fort ma situation d’indignité ». C’est ce qui a mené à cette crise sans précédent en France avec ces 800 immeubles évacués, avec des milliers de personnes délogées. Aujourd’hui les choses ont changé. On évacue beaucoup plus les immeubles en relogeant les gens. Mais c’est sûr qu’on ne rattrape pas en deux ou trois ans des décennies de retard et d’inaction publique sur ce sujet.
Aujourd’hui encore à Marseille 150 ménages évacués sont hébergés à l’hôtel, 1 400 personnes toujours délogées, 30 nouveaux immeubles sont évacués par mois...
On manque cruellement d’offres de logement alors ça met du temps. La ville continue chaque mois à évacuer des immeubles. On a toujours des signalements qui arrivent, au fur et à mesure que les personnes sont relogées, d’autres se retrouvent dans cette situation. Ce qui devient un peu plus favorable c’est qu’on a beaucoup moins de gens à l’hôtel. Il faut se rappeler qu’au début beaucoup de gens étaient envoyés dans des hôtels qui ne sont pas une situation pérenne car on ne peut pas y cuisiner, les enfants ne peuvent pas jouer par manque de place. Aujourd’hui on a plus de personnes relogées que de personnes évacuées.
« La charte du logement, pour assurer un minimum de droit et de dignité »
En 2018, pourquoi dénonciez-vous la violence institutionnelle des évacuations ?
Pour une famille c’est un arrachement de quitter son logement même quand il n’est pas bon. Être évacué en urgence sans avoir le temps de prendre des affaires bouleverse le quotidien. Ensuite quand la réponse est violente aussi avec un maire, Jean-Claude Gaudin, qui tarde à comprendre la mesure du drame. C’est pour cela qu’on a poussé à la création de cette fameuse charte du relogement qui est un vrai succès. Le texte permet d’assurer un minimum de droits et de dignité à ces personnes.
La ville de Marseille et sa nouvelle majorité du Printemps marseillais, la préfecture et des collectifs d’associations viennent de s’accorder sur cette charte du relogement. Quel est son intérêt ?
Son but est d’abord de rappeler le droit. Quand un immeuble est frappé de péril ou d’insalubrité, c’est au propriétaire de faire les travaux et de reloger le ménage. Trop souvent les propriétaires sont défaillants, dans ces cas-là la loi dit que c’est au maire de s’y substituer. La nouveauté de la charte, ce sont toutes ces choses que le droit ne prévoit pas comme la gratuité des cantines et des titres de transport. On a aussi beaucoup de marchands de sommeil qui donnent une location sans signer de bail en prenant des loyers de la main à la main. On avait donc peur que certains habitants soient considérés comme des squatteurs. On a alors créé le statut “d’occupants de bonne foi” pour renverser la charge de la preuve vers le propriétaire.
Quel est le bon curseur entre évacuation, maintenir les gens chez eux, les reloger ?
On nous demande souvent si on n’a pas surréagi. Lorsqu’un immeuble est déclaré en péril, ce sont pourtant des experts qui l’affirment. La Fondation abbé Pierre s’est portée partie civile dans le procès après le drame de la rue d’Aubagne qui est toujours en cours. Il faut se rappeler que quinze jours avant l’événement, la question d’évacuer le 65 rue d’Aubagne s’était posée. Si on l’avait fait à l’époque, huit personnes ne seraient pas mortes sous les décombres.
Partout des marchands de sommeil identifiés et multirécidivistes continuent de sévir. Pourquoi ?
Il y a encore beaucoup à faire sur la lutte contre les marchands de sommeil. Cela reste le point faible de la réponse du parquet aujourd’hui. L’État a nommé un procureur pour que le parquet ait davantage de moyens d‘enquête mais il manque encore l’accompagnement des victimes pour qu’elles puissent se saisir du droit.
Le permis de louer est-il un dispositif efficace ?
C’est un des outils en notre possession. Avant de pouvoir louer un bien, on devrait faire contrôler le logement par un inspecteur qui autorise ou non la location. C’est une sorte de “contrôle technique du logement”. Mais pour une ville comme Marseille, il faudrait d’énormes moyens humains. La métropole a eu l’idée de concentrer ces moyens dans les zones les plus connues comme à Noailles. Une des revendications de la Fondation abbé Pierre est d’étendre ce permis à plus de quartiers.
Ces derniers mois à Marseille, les morts lors d’incendies se sont multipliés. Qu’est-ce que cela raconte ?
Les gens meurent de mal-logement. Le 5 novembre a été un électrochoc parce que cela a touché le cœur de la ville. Mais d’autres drames étaient en cours avant et persistent faute de réponses appropriées. Elles sont d’ordres divers. Pour ce qui est de la rue d’Aubagne et du drame de l’habitat indigne, c’est évidemment la responsabilité de la mairie. La métropole doit aussi mettre en place des politiques de rénovation de l’habitat privé et produire du logement social. Le préfet et l’État sont également responsables lorsqu’on a des gens demandeurs d’asile qui auraient dû être hébergés par l’État. Parce qu’on n’a pas assez de réponses d’hébergements dignes, les gens sont contraints de vivre en squats plutôt que de rester dans des hôtels de très mauvaise qualité.
« On ne se rend pas compte une seule seconde de ce que les habitants des Rosiers, de Bel Horizon ou de Kallisté vivent ! »
Le problème dans les copropriétés privées dégradées est-il démultiplié ?
Les copropriétés sont des compétences multiples, il faut que l’État et la métropole mettent plus de moyens pour faire face à des situations inimaginables. On ne se rend pas compte une seule seconde de ce que les habitants des Rosiers, de Bel Horizon ou de Kallisté vivent. Ce sont des conditions de vie insupportables pour un pays du XXIème siècle. On voit des copropriétés achetées à 20 000 euros par des voyous pour après mettre des loyers à 700 euros par mois. Ces taudis sont très rentables pour des gens sans scrupules, c’est pour cela qu’il faut une intervention forte des pouvoirs publics même si cela doit passer par des moyens très lourds. Beaucoup de gens, quand ils pensent HLM, projettent des grands ensembles. C’est un a priori qu’il faut vraiment casser car on peut aussi trouver de très beaux immeubles avec des balcons modernes. A l’inverse, beaucoup de grandes tours sont des copropriétés privées avec des décennies de mauvaise gestion.
Face au mal logement, les pouvoirs publics ont tendance à se renvoyer la responsabilité. Comment faire alors ?
La compétence du logement et de l’habitat est extrêmement éclatée. On est sur un sujet très complexe. Il faut comprendre que quand on programme une construction, on doit penser la ville pour des décennies. Aujourd’hui, et pas seulement à Marseille, on a souvent des autorités publiques qui disent “non ce n’est pas moi, c’est l’autre”. Donc nous on demande vraiment qu’un consensus soit trouvé sur ces sujets.
L’opposition politique entre la ville de Marseille (Printemps marseillais, maire PS) et la métropole (LR) est-elle toujours un frein ?
Le fait que la métropole et la mairie ne soient pas du même bord politique ne facilite pas les choses. Je pense que c’est en mettant tout le monde autour de la table que l’on va sortir de ce drame. La situation est telle qu’il faudra de toute façon des années pour redresser la ville à la hauteur de ce qu’elle mérite.
Concernant le logement social, Martine Vassal, la présidente LR de la métropole, annonce vouloir renforcer l’obligation de construire des logements sociaux lors des programmes immobiliers mais la ville estime que l’effort exigé n’est pas suffisant…
Le but est que lorsqu’on crée un nouvel immeuble, on oblige à ce qu’une partie de ces logements soit du logement social. Pour forcer les promoteurs à prévoir ces logements. Ceci s’applique à toutes les grandes villes de France mais la question est de savoir à quel seuil. Jusqu’à présent, ils étaient très hauts à Marseille. Il y a urgence à reconditionner l’offre de logements sociaux dans cette ville, on s’est d’ailleurs battus sur la loi 3DS qui va être promulguée. Cette année nous fêtons les quinze ans de la mort de l’abbé Pierre et c’était un de ses derniers combats : éviter qu’on ait des ghettos de pauvres éloignés des transports publics.
« Il faut vraiment un choc qui pousse les maires au changement. »
Et l’effondrement de la production de logements sociaux, une tendance nationale, est encore amplifié en Paca !
Comme souvent, on est les plus mauvais pour respecter la loi Solidarité et renouvellement urbain (SRU). Ce qu’on constate c’est qu’après un mieux en 2016, la production de logements sociaux en France n’arrête pas de s’effondrer d’année en année. La catastrophe absolue a été l’année 2020 impactée par la crise sanitaire et les élections municipales. Il faut vraiment un choc qui pousse les maires au changement. Ce quinquennat n’a clairement pas été au rendez-vous non plus. On peut constater le manque de volonté en termes de lutte contre le mal-logement de ce mandat présidentiel.
Les maires en Paca pensent que construire des logements sociaux va déplaire à leurs électeurs ?
Quand on regarde dans l’ensemble de la France, Dom-Tom inclus, le département où il est le plus difficile de trouver un logement social, c’est dans les Alpes-Maritimes. On y trouve beaucoup de situations de surpeuplement avec des familles qui vivent à cinq, six, sept dans un studio. Le taux d’effort, c’est-à-dire la part que les ménages consacrent de leur salaire à leur loyer, est le plus haut de France aussi. Dans le Var, on ne trouve que 8 % de logements sociaux, c’est vraiment très faible.
Les clichés des grandes tours colle encore à la peau du logement social ?
La persistance des clichés est peut-être due à un manque de pédagogie. Lorsque j’entends des gens dire qu’ils ne veulent pas de logements sociaux à côté de chez eux, je réponds : « Vous ne voulez pas que l’infirmière qui vous a soigné pendant le Covid, ou l’institutrice de vos enfants habite près de chez vous ? ». Car c’est cela aussi la réalité de certains actifs qui dorment dans des voitures. Tout cela passe par des mesures de régulation du privé comme les logements Airbnb qui muséifient la ville. Il faudrait aussi encadrer les loyers qui grimpent plus vite qu’ailleurs.
Que faire justement à propos de Airbnb ?
Les zones touristiques sont plus touchées par ce phénomène. Cela représente de la concurrence pour les hôtels mais surtout pour les gens qui doivent se loger dans ces villes. Il y a donc urgence à contraindre davantage les plateformes à la transparence mais cela relève de compétences européennes.
« J’entends bien continuer mes combats avec une autre casquette. »
La fondation présente son rapport annuel sur le mal logement alors que débute la campagne présidentielle. Comment allez-vous vous faire entendre ?
Ce sera une matinée consacrée aux résultats du quinquennat. L’occasion de faire un bilan avec des aspects positifs comme le projet « Logement d’abord » par exemple, mais surtout de montrer les points noirs comme le manque d’offres dont j’ai déjà parlé en matière de logement social et la réforme des Aides personnalisées au logement (APL). L’après-midi, nous recevrons des politiques hormis les personnalités d’extrême-droite. Alors on débattra et nous leur poserons des questions sur la présence de la question du logement dans leur programme. On espère que la campagne prendra une tournure moins nauséabonde qu’aujourd’hui pour enfin s’attarder sur de vrais sujets qui préoccupent les Français.
On y entend très peu parler du sujet du logement en effet…
On devrait tous pouvoir se loger. Peut-être que pour certains Français cela relève du privé, de l’intimité. Ce que je veux que l’on comprenne c’est que le logement est un sujet éminemment politique.
Comment réagissez-vous lorsque, à Calais, des policiers déchirent les tentes des migrants ?
On est face à des politiques complètement absurdes. A Marseille on évacue des gens de squat, on les envoie à l’hôtel, puis ils repartent dans le squat d’à côté. C’est une politique qui ne cherche aucune solution durable et comme on ne prend pas en charge dignement, le problème se reproduit.
La lutte contre les « passoires thermiques » semble faire consensus mais le dossier avance-t-il assez vite ?
Il y a encore fort à faire à propos des passoires thermiques. C’est une urgence sociale, avec la hausse des prix de l’énergie, mais aussi environnementale. Nous on espère des efforts au niveau européen et français. Le plan de relance est assez ambitieux à ce propos, il interdit la location de passoires thermiques progressivement jusqu’en 2028. On sait aussi qu’encadrer les prix des loyers fonctionne très bien. Pourtant ce n’est pas appliqué, sûrement par peur que cela freine l’investissement immobilier.
Côté prévention, l’arrêt des expulsions n’est toujours pas au programme !
Nous ce que l’on demande c’est zéro évacuation sans proposition de relogement. La crise sanitaire a surtout impacté les personnes les plus pauvres mais a stoppé les expulsions. Ce qui nous fait peur c’est de voir un regain d’expulsions dès la sortie de la crise sanitaire à cause d’impayés.
Pourquoi quitter la Fondation abbé Pierre pour prendre la direction des services en charge de l’habitat à la ville de Marseille ?
Pour moi, il y a une sorte de continuité dans le fait de mettre mon expertise de la Fondation abbé Pierre au profit de la ville. C’est une vraie fierté de rejoindre l’équipe municipale dans ce projet. Mes futures compétences seront autour de la lutte contre l’habitat indigne et la politique du logement. J’entends bien continuer mes combats avec une autre casquette. Je n’aurai plus la même liberté de parole mais c’est bien avec mes convictions que je continuerai à m’engager au service des Marseillais.
Propos recueillis par Michel Gairaud et mis en forme par Nina Cardon