Cantines, FO : quand Benoît hiberne

Toujours pas de printemps pour les écoles
« C’est le point noir du début de mandat. » Comme beaucoup, Sébastien Fournier, instit dans le 14e arrondissement et référent de la FSU pour les quartiers Nord de Marseille, juge le Printemps marseillais loin de ses promesses sur le budget de fonctionnement alloué aux écoles.
Si des dossiers comme la sectorisation ou le projet éducatif territorial ont été lancés, les financements des classes vertes revus et si les fédérations de parents d’élèves et organisations syndicales sont désormais consultées, les moyens restent très en-deçà des besoins. Il manque au moins une Atsem par école (personnel municipal), leur temps de travail reste partagé entre le ménage et l’accompagnement des élèves, le taux d’encadrement des temps de cantine est le même que sous Gaudin et les crédits pédagogiques n’ont pas explosé. Un accord encadrant le droit de grève a été négocié, permettant à la mairie de piocher dans les non-grévistes pour maintenir des écoles ouvertes. Quitte à faire exploser le taux d’encadrement au-delà des 50 à 60 enfants habituels.
« Ça n’avance pas d’un iota, se désespère Mickaël Bregliano, instit’ dans le 3e arrondissement et membre du Collectif des écoles de Marseille, qui a inspiré le programme du Printemps marseillais. Le plan de recrutements pluriannuel promis en contrepartie de l’encadrement du droit de grève n’a toujours pas été lancé ! » « La réponse habituelle est qu’il y a plus d’Atsem que de classes, mais on est loin de le voir sur le terrain, assure Séverine Gil, du MPE 13. On a l’impression qu’il leur faudra une vie pour rattraper les retards ! »
Réponse du côté du Printemps marseillais : « Pour nous le plus important est qu’il n’y ait pas de rupture pédagogique, de jours sans école. Y compris quand le protocole Covid était intenable, en engageant des entreprises privée pour le ménage. Mais on sait qu’on est loin du niveau nécessaire. » Même très loin…
FO c’qui FO !
Les adversaires de Force ouvrière à la mairie de Marseille s’interrogent de plus en plus sur la volonté de Benoît Payan et de sa majorité de rompre avec la cogestion en cours depuis Gaston Defferre. Une manifestation de la CGT, la CFE-CGC, la CFTC, la FSU est annoncée le 17 décembre, à l’occasion du dernier comité technique de l’année.
Si les syndicats se félicitent du renouveau du dialogue social et du nouveau règlement intérieur qui acte la fin des passe-droits dans les négociations, alors que FO refuse toujours de participer aux réunions communes, plusieurs mauvais signes agacent. Derniers en date, selon Yannis Darieux, secrétaire générale de la FSU de la ville : « Il n’y a toujours pas de critères pour les promotions, et FO vient d’annoncer avoir obtenu des mesures que les directions nous avaient refusées, comme la fermeture de crèches le 24 décembre ou sur la gestion du temps de travail dans les parcs et jardins. »
« Certains élus qui me parlent aimeraient bien se débarrasser de FO, mais c’est moins radical au plus haut niveau », assure Pascale Longhi, son homologue de la CFE-CGC. « Comment on fait avec une machine qui peut bloquer toutes les crèches et les écoles en 24 heures ? On est obligé d’avancer avec eux », s’agace-t-on à l’hôtel de ville. Tout en espérant un coup de pouce aux élections professionnelles de décembre 2022. Si les largesses actuelles ne sont pas contre-productives…