Réseaux sociaux, raison gardée
« Ça ne se fait pas de poster ce genre de photos. C’est méchant et mesquin et ça peut aller jusqu’à du harcèlement », s’attriste Kelthoum, 17 ans, à la vue d’une photo d’un jeune d’une quinzaine d’années à priori alcoolisé, assoupi et entouré de bouteilles d’alcool. « Peut-être qu’il est d’accord pour qu’elle soit publiée », soulève une autre participante. « Vous pensez que l’image prouve qu’il était ivre ? », interroge l’animateur Frédéric Vaysse, de la Ligue de l’enseignement. Oui, général. « Ça ne peut pas être une mise en scène ? Peut-être qu’il s’est endormi et que l’on a posé des choses autour de lui… », va plus loin l’intervenant souhaitant faire réfléchir son jeune auditoire sur la véracité d’une image et l’intention de nuire qu’il y peut y avoir derrière. A la vue d’une photo de nu de dos sous la douche, les jeunes sont unanimes : c’est illégal de publier ce genre de photos. « Et ça peut choquer des enfants qui tomberaient dessus », précise un participant.
« Si la personne est reconnaissable, on peut aussi prendre des risques judiciaires. Cela est passible de cinq ans d’emprisonnement et de 75 000 euros d’amende pour atteinte à la vie privée », rappelle Frédéric Vaysse qui en profite pour introduire la notion de « Revenge Porn ». Cette « vengeance », consiste à publier des contenus sexuellement explicites sans le consentement des personnes qui y apparaissent. Pour ancrer ce genre d’expériences dans le réel, Samia Hadj-Chikh, médiatrice scolaire et adulte relais du centre social La Gavotte-Peyret, donne l’exemple d’un groupe créé sur les réseaux sociaux par des collégiens de Septèmes-les-Vallons qui publiaient des photos à caractère pornographique d’adolescentes. « L’affaire s’est terminée au commissariat », souligne l’animatrice. L’intervenant explique que vu le caractère viral de ce genre de photos, il en restera toujours une trace sur les réseaux sociaux. Et d’interroger : quoi faire alors pour éviter ce genre de problèmes ? « Ne pas s’entourer de mauvaises personnes », souligne l’un. « Garder ce qui est privé, PRIVÉ ! », conclut Kelthoum.