Portes ouvertes à Martigues
Une volonté salutaire d’ouvrir les portes, plutôt que de les fermer ! En septembre dernier, des associations d’aide aux migrants, leurs partenaires institutionnels et de simples citoyens ont ouvert une Maison de l’hospitalité dans la MJC de Martigues. Une association qui se veut « guichet unique d’orientation » autant que « lieu de rencontre et de partage ».
Si l’initiative fait suite à l’adhésion de la ville communiste, en août 2019, à l’Association nationale des villes et territoires accueillants (Antiva), elle a aussi été dictée par un double contexte. Des réfugiés de plus en plus nombreux et l’extrême-droitisation des discours politiques et médiatiques. « Il y a un peu plus d’un an, avec la MJC, on a donc décidé de créer un groupe de travail entre structures susceptibles de travailler ensemble, se souvient Georges Fournier, président de la Ligue des droits de l’Homme locale et de la nouvelle association. Il fallait apprendre à se connaître. Les institutions ont besoin que les assos soient dans la chaîne. Elles nous appellent quand elles ne peuvent plus intervenir. »
Si le diagnostic initial aborde aussi bien le manque de places d’hébergement et de structures adaptées que la question de la mobilité dans la ville, l’accès à la santé ou à des activités culturelles des personnes migrantes, le projet s’est d’abord centré sur les besoins « d’accompagnement juridique et psychologique » explique le militant. Et de préciser : « Le juridique parce qu’il y a une méconnaissance des droits, des recours, un besoin d’accompagner sur les récits ; le psychologique parce qu’on s’est rendu compte que les traumatismes ne sont jamais pris en compte dans les récits et que ça peut avoir un impact sur les demandes d’asile. »
Déjà très active – permanences hebdomadaires, une quarantaine de recours, six actions en justice et dix dossiers en préfecture à son actif revendiqués -, la Maison veut aussi pousser la mairie à tenir les engagements de son adhésion à l’Anvita. « Des élus nous soutiennent à titre individuel, [le maire et sa majorité] nous encouragent, mais il y a besoin de leur rappeler qu’ils doivent assumer les valeurs affichées », insiste Georges Fournier. Et de grincer : « Ils se disent qu’électoralement, ça n’est pas très rentable. » Pourtant sans réelle raison : Gaby Charroux, le maire PCF sortant, a été réélu haut la main en juin dernier.