La crème des communards
La Commune de Marseille, du 23 mars au 4 avril 1871, n’a duré que treize jours (contre plus de deux mois à Paris) mais la cité phocéenne n’en a pas moins célébré en 2021 les 150 ans de cette insurrection. Alors, peut-être est-ce parce qu’elle habite juste à côté de la Plaine et non loin de la rue Thiers – régulièrement rebaptisée du nom de l’héroïne de la Commune Louise Michel – que Michèle Bitton, docteure en sociologie, consacre un ouvrage à Gaston Crémieux. Figure de l’insurrection marseillaise, avant de devenir l’un des dirigeants de la Commune, Crémieux a été journaliste. Pour mieux saisir l’engagement qui coûtera la vie à cet avocat (il sera fusillé le 30 novembre 1871), Michèle Bitton a compilé et décortiqué les soixante articles qu’il a signés du 1er mai 1870 au 20 mars 1871. Chroniqueur aussi bien qu’acteur de cette période agitée, Crémieux se fait parfois poète, comme avec Le bandit, consacré à Napoléon III. Radical, il ira jusqu’à sortir de sa réserve en apostrophant les parlementaires qualifiés de « majorité rurale ». L’avocat avait le sens de la formule et la plume leste. Comme par exemple à l’encontre du fossoyeur de la Commune, Adolphe Thiers qu’il décrit comme le « plus affreux petit bonhomme que le bourgeoisisme ait jamais produit ».
Gaston Crémieux, journaliste à l’Égalité, avant la Commune de Marseille, par Michèle Bitton, livre auto-édité, 290 pages, 12 euros. En vente à la librairie Transit et à Manifesten à Marseille.