Froid devant
Après le succès public et critique de son premier roman, Ce qu’il faut de nuit, Laurent Petitmangin s’éloigne de sa Lorraine et remonte dans le temps. Nous voici en mai 1945 à Berlin alors qu’une guerre s’achève, avec la défaite du nazisme, et qu’une autre débute. Froide. Sur les ruines d’une ville, un mur s’érige entre deux Allemagnes désormais opposées.
Gerd, jeune résistant communiste, fait le choix de construire, à l’Est, une société nouvelle, à l’ombre déjà pesante du grand frère russe. Käthe, sa compagne, de lutte et de vie, grimpe dans les sphères du parti et met en place, soldate disciplinée, un programme secret, une pouponnière pour créer une élite scientifique. Mais à l’Ouest, une autre femme, Liz, architecte américaine, bouleverse les certitudes de Gerd…
Détournant les codes du roman d’espionnage et du mélodrame, se tenant toujours à bonne distance de tout manichéisme, Laurent Petitmangin mène son récit avec une grande maîtrise. Dans Ainsi Berlin, les enjeux humains et politiques se mêlent intimement pour dessiner un portrait désenchanté du fracas des idéaux et des amours de jeunesse, broyés par la raison d’État .
Ainsi Berlin, de Laurent Petitmangin, éditions La manufacture de livres, 224 pages, 18,90 euros.
Rencontres publiques avec Laurent Petitmangin, animées par le Ravi, dans le cadre des Nouvelles Hybrides, le vendredi 25 mars, 18h30, à la médiathèque d’Apt et le samedi 26 mars, à 11h, à la bibliothèque de Jouques. Renseignements : www.lesnouvelleshybrides.fr