La culture, ça fait mal à la tête
1. Françoise Nyssen, idiote utile
Après avoir longtemps été la culture incarnée, au point d’en devenir la ministre par la grâce d’Emmanuel Macron, l’éditrice Françoise Nyssen (Actes Sud) en symbolise aujourd’hui les dérives. Ses deux Nobel de littérature, ses Goncourt et les multiples autres prix ne cachent en effet plus son népotisme et ses mauvaises manières : défiguration d’hôtels particuliers classés à Paris et à Arles, ponction de subventions locales, gestion autoritaire du personnel, dérives sectaires du « Domaine des possibles », son école Montessori, financée via de la défiscalisation (le Ravi n°174)… Autant d’accusations dont elle se plaint dans Plaisir et nécessité, un livre publié… chez la concurrence. Trop mauvais pour Actes Sud ?
2. Les Chevaliers du Fiel, beaufs subventionnés
Il faut croire que les sketchs à mimiques, les tubes de l’été beauf, les émissions sur Sud Radio et C8 payent : les Chevaliers du Fiel ont une holding qui pèse aujourd’hui 12 millions, entre sociétés de production et gestion de théâtres. Dont Le Paris, à Avignon, racheté pour un million d’euros en 2009 par les facétieux qui avaient alors empoché une subvention de 70 000 € de la mairie. Hé, ce n’est pas parce qu’on bave sur les agents municipaux qu’on crache sur l’argent public ! En contrepartie, le duo avait promis de lancer un festival d’humour pour le Off du Festival d’Avignon. C’est chose faite : dans l’édition 2019, il y aura entre autres Bigard, Marianne James et un mentaliste. En langage pénal, on appelle ça la double peine.
3. Brigitte Bardot, initiales RN
Après le best of de ses films et chansons, l’anthologie des meilleures sorties racistes de « BB » ? L’égérie tropézienne du cinéma des années 60 et de la défense des bêtes a en effet su être constante : le tube de 1997 avec la comparaison entre les égorgements rituels de l’Aïd et ceux de gens dans l’Algérie en pleine guerre civile, l’album de la maturité en 2003, Un Cri dans le silence et ses charges contre les musulmans, le métissage et les clandestins, le grand retour en mars dernier sur les Réunionnais traités de « population dégénérée » aux « traditions barbares ». L’œuvre d’une vie, déjà consacrée par cinq condamnations pour incitation à la haine raciale. Si on pouvait juste éviter de nous ressortir les inédits…
4. Dominique Bluzet, le roi des planches (à billets)
« Le miracle aixois. » C’est comme ça que Radio Classique accueille son invité vedette, le 1er avril 2015, Dominique Bluzet. Roi des planches (à billets), le comédien s’évertue à les faire craquer encore et encore. Après sa descente de Paris en 1993 pour diriger le Théâtre du Gymnase à Marseille, puis le Théâtre du Jeu de Paume à Aix-en-Provence en 1996, il rafle le Grand Théâtre de Provence (GTP) inauguré en 2007 et le Théâtre des Bernardines en 2015. Sur la dernière saison, il a brassé 10 millions d’euros de subventions, sans compter son partenariat avec la banque CIC pour le Festival de Pâques. Du haut du flambant neuf GTP monté sur ressorts, la jalousie de Richard Martin avec son million de subventions (voir les faux-amis) ne doit pas le faire trembler.
5. Pierre Lescure, parachuté doré
C’était le boss de la chaîne cryptée pendant les « années Canal ». Pierre Lescure est une figure de cette époque dorée pendant laquelle les équipes de Canal + avaient ramené au festival de Cannes un kilo et demi de shit dans la marionnette Jacques Chirac des Guignols. Le Groupe Canal + finançait alors allègrement le cinéma français. Pour Pierre Lescure, après avoir reçu un parachute doré de 2,9 millions d’euros en 2002, rien n’a changé. A ceci près qu’il attend désormais en haut des marches les prétendants à la palme d’or. Mais côté intérêts, il rôde encore autour de la télé avec son appli de diffusion Molotov et est à la tête de Mediawan, la boîte d’acquisition audiovisuelle de Matthieu Pigasse et Xavier Niel. Pas de quoi faire rougir le tapis…
Mais aussi : Thierry Frémaux, Michèle Torr, Christophe Maé, Jul, Patrick Bruel, Macha Hoffman, Rudy Ricciotti…