Malédiction sur Manifesta
Est-ce parce que c’est la treizième ? La nouvelle édition de la biennale européenne itinérante de création contemporaine semble en effet maudite. Présente pour la première fois en France, Manifesta devait s’installer à Marseille et dans la région au début de l’été. Pour cause de Covid-19 et de confinement, l’ouverture a finalement été repoussée à fin août. Mais le risque d’une seconde vague gâche en partie la manifestation.
Si cette fois elle a bien ouvert ses portes, Manifesta a dû s’adapter à la situation. Et pas qu’un peu : programmée le 28 août, la cérémonie d’ouverture a été annulée, les visites guidées sont limitées à 11 personnes et les jauges des expositions ont été réduites. « Toute notre infrastructure a été repensée pour intégrer au maximum les conditions de sécurité de nos équipes, artistes et visiteurs », expliquait fin août Mathilde Rubinstein, coordinatrice générale de Manifesta 13 à La Marseillaise (25/08). Tout en se consolant : « On a encore cette chance d’être une activité culturelle qui peut continuer à vivre car […] en capacité de gérer les flux. » Des flux de visiteurs qui devraient pourtant se tarir un peu plus avec le passage de quatre départements (Alpes-Maritimes, Bouches-du-Rhône, Var et Vaucluse) de la région en zone rouge.
Petit lot de consolation pour les organisateurs de la biennale : « Manifestoff », le Off de la manifestation, qui avait été lancé en début d’année pour dénoncer la concentration des financements publics au bénéfice de Manifesta, semble au point mort. Lui aussi victime du coronavirus.