Nature morte et vie tranquille
Pluviose, quartidi jour des perce-neiges (Calendrier révolutionnaire)
15 jours Ap. NDDL (Après Notre Dame Des Landes)
C’est l’hiver sur la terre, on contemple le spectacle de la fin des paysans, les baby-boomers devenus papy-boomers, des paysans déterrés, futurs proches retraités, formant une nature morte de terres destinées à la friche où se jouera la vision d’un cauchemar ou d’un rêve.
Déterrés, comme les légumes de cette saison, celle de l’envie de s’taper un bon pot au feu !!
Des racines et des bêtes…
Mais il faut tuer la bête et d’abord la choisir… Vegan s’abstenir.
Le bœuf c’est de la vache de réforme.
Nous serons tous des réformés, comme ces vieux mondialisés qui viennent crever et pourrir en Provence, terre fertile qui deviendra cimetière, gentrification urbaine et rurale en bandoulière.
Finalement, rien de plus que de l’humus.
Fin de fenêtre obscure.
Nature morte se dit « still life » en Anglais, traduction : « vie tranquille ».
La lumière amène la lucidité dans nos existences (1 mn en plus par jour en ce moment).
Alors on y va !
Il y a dans le jardin des repousses de roquette, de mizuna, de claytone, de mâche, quelques feuilles de blettes et d’épinards et un peu de raiponce, c’est le mesclun d’hiver qui va accompagner le plat.
Prévoir bouquet de persil et toutes autres herbes disponibles.
Pour les légumes, on va taper dans les réserves, trouver la couleur estivale stockée dans l’épiderme.
Pommes de terre violettes, rouges, roses, blanches, carottes arc-en-ciel, ail au p’tit germe, navets, topinambours, poireaux, un petit céleri rave, et 3 beaux oignons doux des Cévennes, des fanes de légumes pour entourer les os à moelle.
La lumière, c’est le feu du bois.
Côté viande et vache morte, c’est jarret, paleron, plat de côte, queue de « bœuf » (ficelée svp comme une rose !) en ayant pris soin de laisser reposer la viande 2 jours.
avec Jean-Luc Danneyrolles pour le collectif Arcimboldo