Le RN, le pasteur et Joe Dassin...
Quand on lui demande s’il compte, comme d’autres, faire campagne dans les églises, Jean-François Luc, le candidat du RN dans les 4 et 5ème arrondissements de Marseille, ne peut s’empêcher de pouffer. Car, sur sa liste, en 11ème position, on trouve Jean-Marie Ferrante, pasteur, à l’instar de sa compagne Patricia, officiant comme « serviteur de Dieu» au « Puits de l’eau vive » dans le 5ème. Réaction du frontiste : « Je suis catholique. Je ne sais donc pas comment cela se passe dans les autres religions. Mais je suis sûr qu’il ne mélange pas religion et politique. »
Qui ajoute : « Je ne le connais pas personnellement. C’est lui qui nous a contacté, parce qu’il a des convictions et qu’il adhère au programme du Rassemblement national. Et, s’il est vrai qu’on a plus de lien avec les catholiques, c’est effectivement la première fois qu’on voit un pasteur chez nous ». Un pasteur qui, à en croire son compte Facebook, a d’autres talents. Car si sa femme Patricia pousse la chansonnette (voire même flirte avec l’opéra ou le zouk), lui aussi n’hésite pas à reprendre du Joe Dassin ! Avec à peu près la même maîtrise que la tête de liste frontiste marseillaise, Stéphane Ravier, lorsqu’il reprend du Johnny… Le seul post un peu politique est une charge contre Macron.
À la veille du meeting de Marine Le Pen au parc Chanot, le 6 mars, et au lendemain de nos révélations sur les déclarations d’une autre tête de liste marseillaise du RN, Bernard Marandat (« Le fascisme, c’est la fête ! »), le candidat dans le 3ème secteur soupire : « On a un peu l’impression d’être passé au scanner ».
Un travail salutaire. Ainsi, Solidaires vient de découvrir qu’un syndicaliste de Sud Industrie, Francis Lopez était sur la liste du frontiste martégal Emmanuel Fouquard ! De quoi faire tousser au sein de la centrale. Qui, rappelant « son positionnement antifasciste et antiraciste », a décidé d’exclure le syndicaliste, en clamant : « Les idées d’extrême droite et ceux qui les propagent n’ont rien à faire dans Sud Industrie et Solidaires. »
Pas de quoi déranger l’ancien responsable de la fédération du RN 13 : « Francis Lopez, je le connais depuis 2015 où il s’était déjà présenté sans étiquettes aux départementales. Et on s’est rapproché, sur ce constat que, pour mettre fin à l’ère communiste sur Martigues, il faut être uni, rassemblé. Après, je ne suis pas étonné de l’attitude de ce syndicat très à gauche, qui ose parler de laïcité. Alors qu’on est dans une ville où, avec la montée de l’islamo-gauchisme, la laïcité est bel et bien menacée ! » Ambiance…