“Il faut prendre notre destin en main !”
Pour parler des nombreuses attentes des quartiers populaires avant la présidentielle, il fallait au moins deux magiciennes. Hayette et Sakina sont membres du groupe de femmes de la Castellane qui publient, depuis 2014, un précieux magazine initié par l’association 3.2.1, édité par Awanak, dont le Ravi a eu l’honneur d’accompagner les premiers pas. Son nom ? La Baguette magique.
Jean-Marc Ega est le président du Comité Mam’Ega qui, depuis 88, lutte contre l’illettrisme et toute forme d’exclusion dans le Grand Saint-Barthélemy, pour favoriser le vivre ensemble entre toutes les communautés. Il travaille aussi sur la mémoire, notamment en œuvrant pour nommer des rues afin d’honorer les fortes personnalités des quartiers.
Président d’honneur du collectif Paca pour la mémoire de l’esclavage, il est également l’un des enfants de Françoise Ega, poète, écrivaine, militante associative de la Busserine, dont les Lettres à une noire vient d’être réédité.
Longtemps directeur régional de la Fondation abbé Pierre, puis co-président d’Emmaüs Pointe Rouge, Fathi Bouaroua est désormais l’un des animateurs de l’Après M., l’ancien Mac Do à Saint-Barthélémy, longtemps occupé par ses salariés en lutte, depuis devenu l’épicentre d’un mouvement autogéré pour répondre à l’urgence sociale.
Grâce à une Société civile immobilière, la SCI La part du peuple, va naître un fast-social-food, une coopérative de restauration rapide, ainsi que le LIEU, un Local des initiatives d’entraides urbaines.
Avec nos invités de La Baguette magique, du Comité Mam’Ega, et de l’Après M., dont la parole n’engage pas leurs collectifs, pas de doute : les quartiers populaires sont dans la place !
M. G.
Les quartiers populaires sont-ils trop peu présents dans la campagne présidentielle ?
Hayette (La Baguette magique) : Oui on est un peu oubliés mais comme avant chaque élection, des élus vont venir nous voir dans certains quartiers, comme la Castellane, la Savine, la Busserine, seulement pour solliciter le vote des habitants. Puis tout redeviendra comme avant.
Comment expliquez-vous l’habituel fort taux d’abstention ?
Hayette : Il y a des votants comme partout. Après, c’est sûr, les gens se sentent isolés. On a l’impression que personne ne vient nous voir. On nous donne toujours les miettes alors que ce qu’on attend c’est quelque chose de concret.
Sakina (La Baguette magique) : Nos quartiers se sentent abandonnés. A chaque élection on nous fait des promesses, mais une fois qu’ils ont obtenu nos votes on nous remet aux oubliettes. Des gens demandent des logements car ils ne veulent plus vivre dans ces conditions et n’ont aucune réponse. On est toujours dans l’attente. On nous dit ce sera dans cinq, six ans, mais rien ne se produit. Il n’y a pas de bus, les médecins ont disparu.
Hayette : Nous les mamans de La Baguette magique on avait œuvré pour avoir un centre médical car c’est cela qu’il nous manque. Il y a quelques semaines nous avons eu une sacrée nouvelle, celle d’une inauguration. On s’attendait à quelque chose de merveilleux enfin pour le quartier. Personne n’a été convié à l’événement ni les habitants de la cité, ni le centre social, ni aucune association. Pas mal d’élus dont on ne connaissait pas l’existence sont venus. On a eu aussi la venue de Zidane, qui a honoré le quartier, c’est bien beau. Au final, on se retrouve avec un centre médical digital sans que personne ne nous informe. On s’est renseigné : une infirmière sera présente et on pourra consulter un médecin mais sur un écran. Des personnes âgées me disent “moi ce dont j’ai besoin c’est d’un docteur face à face avec qui je peux parler, qui peut me toucher si nécessaire. C’est pas la peine que j’aille là-bas, cela ne sert à rien”. Nous on veut quelque chose de concret !
Jean-Marc Ega (Comité Mam’Ega) : Il faut d’abord parler de l’impact de la crise sanitaire. Le Covid a tout compliqué. Les réseaux se sont développés créant de l’insécurité et la précarité a augmenté malgré le déploiement d’une grande solidarité. L’élection qui approche ne parle pas aux habitants. Ils sont d’abord préoccupés par les difficultés du quotidien. Comment je vais arriver à nourrir mes enfants ? Demain de quoi sera-t-il fait ?
« Nos enfants ont peur de la police qui devrait être là pour les protéger »
Fathi Bouaroua (L’Après M.) : Je remarque que la seule fois où on parle des quartiers populaires c’est pour critiquer quelqu’un qui a essayé de s’en approcher. Jean-Luc Mélenchon s’est fait traiter de sympathisant avec l’islamisme par le Parti communiste par exemple. Ensuite, si on ne vote pas, c’est qu’on ne parle pas de nous et que les politiques ne nous ressemblent pas. Quand aurons-nous quelqu’un avec la peau basanée ou noire qui se présente à l’élection ? Ça n’a jamais été le cas et cette question de la ressemblance est extrêmement importante. Le pouvoir d’achat est aussi un sujet de la présidentielle. Mais dans nos quartiers cela va au-delà, c’est du pouvoir d’agir contre l’insécurité sociale et alimentaire dont il faut discuter. Des gens ont du mal à manger alors qu’ils ont un toit, voire un travail. C’est important de revenir sur le sentiment d’insécurité. Nos enfants ont peur de la police qui devrait être là pour les protéger. Avec les trafics, on est assiégés dans nos quartiers. Les jeunes ne trouvent pas de travail à l’extérieur. Dans certains quartiers, entre 65 % et 67 % de jeunes de moins de 25 ans ne travaillent pas. Quand on a ces chiffres et qu’on nous annonce la volonté de “plein emploi”, on a l’impression qu’il y a une distance et un racisme social. Regardez l’enquête de SOS Racisme à propos du logement : la moitié des agences immobilières interrogées sont prêtes, en toute illégalité, à discriminer les personnes noires et arabes. Dans une société comme celle-là, c’est bien difficile de s’imaginer aller voter pour quelqu’un qui ne parle pas de nous et qui n’a rien dans son programme qui dit comment combattre ça.
La Baguette magique, même si ce n’est pas son objet premier, parle d’enjeux politiques…
Sakina : On raconte tout ce qu’il se passe dans le quartier et qui nous tient à cœur. C’est nous les habitants et on fait ça pour que nos enfants vivent mieux que nous. Nos enfants en troisième ne trouvent pas de stage quand ils disent qu’ils sont de la Castellane. Ils sont mal vus. Nous on a eu notre futur, on sait où on va. Mais eux vont vers l’avant. La Baguette magique travaille beaucoup dans les écoles, les collèges. On aimerait bien entrer dans les lycées.
Hayette : C’est surtout pour l’avenir de nos enfants, pour qu’ils aient un meilleur vécu que nous. Avant dans la cité, c’était vraiment comme une famille. On veut retrouver cette entente-là, familiale, cordiale. Il y a beaucoup de discrimination.
L’action du collectif Mam’Ega est permanente, en dehors de toute période électorale…
Jean-Marc Ega : Dans les années 80, on organisait dans les quartiers des rencontres avec les entreprises pour que les jeunes, de 16 à 21 ans, trouvent du travail. Les patrons disaient qu’ils ne voulaient pas de noirs ou d’Arabes. Aujourd’hui, en 2022, se retrouver avec les mêmes problématiques, c’est très inquiétant. Au collectif Mam’Ega on se bat pour que les habitants se réapproprient leur environnement. Il est important que les jeunes n’investissent pas que le secteur associatif. Il fut un temps où, lorsque nous étions maghrébin ou noir, nous investissions le secteur associatif en négligeant le secteur politique. Cela a été une erreur et heureusement que, au fur et à mesure, les nouvelles générations changent et investissent ce champ. Il faut que nous soyons un peu partout et que nous soyons en capacité d’investir d’autres champs que celui où on nous assigne. La couleur de la peau, l’assignation de résidence, tout cela existe toujours.
Nous pensons qu’il est pertinent d’avoir des noms de rue qui parlent aux habitants des quartiers. Par exemple, Monsieur Mahboubi Tir avait tout simplement un petit magasin. Il permettait à tout le monde de venir en notant les dépenses sur un carnet pour pouvoir payer plus tard. Il faisait confiance à tout le monde. C’était un sage dans la communauté, dès qu’il y avait des conflits, on venait le voir. Il était important de lui rendre hommage, ça a été notre première action. Moi qui ai grandi à la Busserine, il n’y avait pas de noms de rues avant. Pour les pompiers et les travailleurs sociaux c’était compliqué de se repérer. On a donc une utilité sociale et publique mais avec la municipalité actuelle (celle dirigée par le Printemps marseillais, Ndlr), on a encore du mal à se faire entendre.
Fathi Bouaroua : Encore une fois la ressemblance est importante, elle change tout. Parler de ceux qui ont occupé le quartier, les Arméniens, les Kabyles, c’est fondamental. C’est grâce à cela que l’on va pouvoir dire aux élus qui on est. Cela me rappelle l’affaire Ibrahim Ali, ça a mis des années pour qu’on reconnaisse la dimension raciste de ce meurtre. Nous devons occuper le terrain social, c’est bien, mais il faut aussi occuper le terrain politique. Le problème c’est que quand on fait de la politique on se retrouve vite dans un système qui vous dévore où vous n’êtes plus le représentant de votre communauté. Quelque fois tu ne ressembles même plus à qui tu étais quand tu as commencé. Par contre il est clair que ce sont nos territoires que l’on doit occuper. Il faut dire que l’économie de ces territoire cela nous regarde. A la Castellane, aux bailleurs sociaux, il faut leur dire « arrêtez de nous dire ce que vous allez nous faire, c’est à nous de vous dire quoi faire ». C’est la question qu’il faut poser aux municipales, aux législatives ou à la présidentielle. Vous êtes nos élus. Avec l’Après-M. par exemple on a occupé illégalement les lieux après une lutte sociale. Vous savez pourquoi cela a tenu cette histoire ? Parce que ceux qui habitaient là vivaient en face. Quand la police a voulu virer tout le monde c’est les habitants du quartier, les petites associations, qui sont venus les aider. La question travailler, vivre dans son quartier et le prendre en charge est la plus importante. Mc Donald’s c’était 77 emplois quand ils décident de s’en aller car il n’y a plus de zone franche après s’être bien gavés. Au lieu de dynamiser l’emploi, ils l’ont dynamité. La leçon qu’il faut retenir c’est qu’il ne faut plus laisser faire, c’est aux habitants des quartiers de faire des économies, de créer des entreprises, plutôt des coopératives par exemple. Pendant le Covid, ces sont les plus pauvres qui ont pratiqué l’entraide. Ceux qui ont donné l’exemple pendant le premier confinement ce sont les quartiers populaires.
« Mieux que le meilleur des miels, que la meilleure huile d’olive, c’est l’entraide ! »
Hayette : On veut retrouver cette forme familiale. Tu es noir, blanc, un homme, une femme ? Stop ! Il n’y a pas de question de peau, de religion, c’est simplement “tu as besoin ?” alors “je suis là”. C’est “allez, on parle deux minutes, j’ai besoin de te dire ce qui me pèse sur le cœur”. C’est mieux que le meilleur des miels, c’est la meilleure huile d’olive. C’est l’entraide, cette chaleur humaine qu’on veut retrouver dans les quartiers. Et sans les opposer les uns aux autres. Peu importe que tu sois de la Castellane, de la Savine. Viens et on va prendre un café et on reste là au soleil ! C’est ça qu’on veut les mamans de La Baguette magique. On veut cette entraide, ce réchauffement humain !
Avec le grand chantier de rénovation urbaine à la Castellane, il y a vraiment des améliorations ?
Hayette : On a l’impression que c’est à l’abandon. On nous a fait miroiter pas mal de choses mais on se retrouve finalement avec un tout petit jardin et beaucoup de goudron, un nouveau parking de voitures. On a l’impression que tout a été arrêté, que plus rien ne va reprendre.
Jean-Marc Ega : C’est un bon exemple de la prise en otage des habitants des quartiers. On n’a pas eu de concertation, ils nous promettent des choses et nous on doit attendre. Les résultats sont très loin des attentes des habitants. La question de la propreté n’est pas réglée non plus. Lorsqu’un ministre vient alors là, effectivement, c’est nickel chrome pendant deux jours puis ça redevient comme avant. Il y a aussi la question des encombrants avec des entreprises qui déposent dans n’importe quel lieux surtout dans nos quartiers. Au Grand Saint Barthélémy il y a le projet de la plaine des loisirs. On attend avec impatience pour voir comment ce site peut être protégé. Je repose la question de la concertation pour que les habitants soient entendus jusqu’au bout sans que cela devienne un miroir aux alouettes.
Macron a voulu faire de Marseille un symbole. Cela vous parle ? Attendez-vous encore quelque chose de ce gouvernement et du prochain ?
Hayette : Non, on n’espère plus rien. Ils font des promesses qu’ils ne tiennent pas. Ils viennent dans nos quartiers avec leurs idées derrière la tête et c’est déjà fait. Ils viennent pour nous dire « on est venu vous voir ». Tout est déjà fait sans qu’on nous demande notre avis.
A L’après M., devenu un symbole, beaucoup de politiques vous ont rendu visites…
Fathi Bouaroua : Certes ce lieu est un symbole de lutte mais nous n’avons toujours accès à rien, même pas à la banque alimentaire. Notre parole est forte mais on n’a pas d’argent. Ça fait soixante ans que je vis ici et quand je regarde ce qu’ont fait nos élus ils se sont toujours préoccupés de ceux qu’ils voulaient voir venir, plutôt que de ceux qui étaient déjà là. Quand le président nous promet de l’argent, c’est juste pour nous permettre de payer ce qui ne l’a pas été jusqu’à maintenant. Cette ville avait de meilleurs transports dans les années 80 que maintenant. Donc venir nous promettre des choses en période électorale c’est encore se moquer de ceux qui sont là, dans les quartiers populaires. J’invite les gens à s’organiser et à lutter pour leurs quartiers. Quand les immeubles se sont effondrés rue d’Aubagne, je n’ai pas été surpris. Cela a choqué la France car il y avait des gens différents auxquels on a pu s’identifier. C’est ainsi qu’on a réussi à faire la charte du relogement et à imposer notre volonté. On devrait faire comme ça pour tout. Aujourd’hui je ne crois en aucun candidat. Personne ne parle des quartiers populaires car ils ne savent ni ce que l’on vit ni ce que l’on veut.
Les transports publics, c’est un enjeu important ?
Hayette : On a mis un nouveau bus, le 98, cela désengorge un peu. Mais toutes les trente minutes pour tout le secteur et rien le dimanche, ce n’est pas suffisant. Celui qui a la voiture, ça va, pour les autres ils se débrouillent. Et les trains ne fonctionnent pas. Avant c’était beaucoup mieux. On ne sait plus quoi dire !
« On vous refuse un emploi parce que vous êtes en territoire ségrégué ! »
Jean-Marc Ega : La question de la mobilité dans les quartiers populaires rejoint celle de l’emploi. On vous refuse parce que vous êtes en territoire ségrégué. D’une part on nous dit “vous habitez les quartiers nord alors vous serez exclus d’un certain marché de l’emploi” et en plus on ne nous permet pas de nous déplacer pour ceux qui réussiraient à trouver un travail. Malheureusement aussi le niveau de formation des habitants est souvent extrêmement bas. Il faudrait y réfléchir. Des lieux comme l’Après M. peuvent aider des jeunes à prendre confiance en eux-mêmes, en leur capacité de se projeter à l’extérieur du quartier.
Fathi Bouaroua : Il faut prendre notre destin en main. Je ne me présente pas à une élection ! Cette phrase à l’air d’une chanson, mais sincèrement il faut prendre notre destin en main. Il ne faut pas avoir peur de se dire qu’on est capable de créer de l’emploi, nos propres richesses. Il faut aussi les arracher ces trucs-là.
Hayette : Il y a des jeunes qui ont besoin d’être aidés. Mais on en a aussi qui sont “des quelqu’un” comme on dit dans notre jargon. On a nos infirmières, nos médecins, nos dentistes. On n’a pas que des jeunes qui sont que dans la politique ! On a tous ces jeunes qui sont dans l’oubli. On ne les connais pas tous !
Une fois de plus des candidats font des questions identitaires, en dissimulant à peine leur racisme, un levier électoral. Votre réaction ?
Jean-Marc Ega : Je n’ai même pas envie de parler d’eux. Je préfère parler des oubliés parmi les oubliés. Des gamins des quartiers qui ont un master, un DEA et qui ne trouvent pas de boulot. C’est beaucoup plus important que de parler des énergumènes [Zemmour et Le Pen, Ndlr].
Fathi Bouaroua : Il faut se rappeler que ces énergumènes sont fabriqués par les autres. La question c’est comment on leur répond. Je me rappelle quand j’étais dans les groupes antifascistes marseillais dans les années 80, on combattait Le Pen. Mais on s’est rendu compte après que les autres partis, même de gauche, et les médias avaient eux-mêmes favorisé l’ascension de l’extrême-droite. Cette dernière nait toujours durant la crise. Aujourd’hui l’histoire bégaie. On a beau connaître beaucoup de choses du passé, il recommence. Quand la police manifeste avec les groupes d’extrême droite devant le Parlement, cela ressemble aux ligues factieuses de 1934. Tandis que les représentants du Parti communiste, Fabien Roussel, et Yannick Jadot, le candidat écologiste, soit-disant des gens de gauche, vont dans ce genre de manifestations, on se demande qui représente le peuple. J’invite tous les quartiers populaires à prendre leur destin en main, à se méfier des partis traditionnels, faisons confiance autant que possible, en les contrôlant, aux gens qui nous ressemblent. Et je ne suis pourtant pas communautaire pour un sous. Mais je vois bien qu’ils utilisent la discrimination pour gérer leurs affaires. Il y a même des gens issus des communautés opprimées, même parmi les gens du voyage ou des maghrébins, qui votent pour les partis d’extrême droite, c’est quand même fou. Faites attention ! Ne laissez pas les candidats parler à votre place.
Comment peut-on lire le prochain numéro de La Baguette Magique ?
Sakina : Le numéro 8 de La Baguette Magique va paraître en avril. C’est la surprise totale, si on dévoile son contenu on va se faire taper sur les doigts. On la trouve en version papier et sur le site internet (www.awanak.org).
Jean-Marc Ega : J’encourage les gens à lire pour mieux comprendre toutes ces problématiques. Il y a l’ouvrage de Naomi Klein qui explique comment les puissances d’argent, celles qui gouvernent le monde, profitent de la peur. J’encourage les gens à reprendre certaines lectures pour, comme on disait à l’époque “conscientiser les masses”, travail qui n’est plus vraiment fait.
Fathi Bouaroua : Les médias aujourd’hui ne sont plus aux mains des journalistes mais dans celles de ceux qui ont le plus d’argent. En réaction, j’appelle à soutenir la presse pas pareille. C’est extrêmement important pour nous ouvrir les yeux et avoir de l’information. Je n’allume plus la télévision, je ne lis plus les journaux, même la presse locale, parce que je me sens complètement manipulé. La promotion de Monsieur Z a été faite par la télévision et les grands médias. le Ravi, franchement, s’il y a un journal à Marseille qui est des nôtres, c’est bien lui. Il n’est ni de droite, ni de gauche, mais du côté de ceux qui morflent. J’invite tous ceux qui souffrent, tous ceux qui sont opprimés, et ceux qui sont aux côtés des opprimés, à soutenir le Ravi !
Propos recueillis par Michel Gairaud et mis en forme par Nina Cardon