Le PS en force dans l’équipe de Michèle Rubirola
« Eviter à Michèle [Rubirola, ndlr] les vicissitudes de la fonction. » Plutôt prévenant avant le second tour de la campagne des municipales, le PS marseillais a visiblement décidé de faire un peu plus qu’accompagner dans son nouveau rôle Michèle Rubirola, la tête de liste du Printemps marseillais ( rassemblement des partis de gauches, d’écolos et de citoyens) qui a enlevé Marseille à la droite après vingt-cinq ans de règne.
Pour preuve, l’annonce des délégations ce mardi 21 juillet. A défaut de s’asseoir dans le fauteuil de Jean-Claude Gaudin comme il l’espérait l’automne dernier, le socialiste Benoît Payan, ancien président du groupe PS à la ville et un des architectes du Printemps Marseillais, se console en devenant l’homme fort de l’exécutif (1). Premier adjoint, il a en charge le projet municipal, les services publics, les grands équipements, la communication, la promotion de Marseille et la stratégie évènementielle. Rien de moins. A se demander ce que va faire Michèle Rubirola pendant son mandat…
Et la composition du cabinet de « madame la maire », comme la médecin issue des rangs d’EELV a demandé à être appelée, ne devrait pas changer les équilibres. Les deux nouveaux hommes forts de son équipe sont aussi issus des rangs du PS. Passé par la ville et la métropole de Lyon du temps de Gérard Collomb (ex-PS), Benoît Quinton va prendre la direction générale des services de la deuxième ville de France, pendant que Christophe Pierrel va être nommé en fin de semaine directeur de cabinet de Michèle Rubirola. Ce trentenaire a, lui, officié dans ceux de François Hollande, période élyséenne, de l’ex président PS du conseil régional Michel Vauzelle et de la marseillaise et ancienne sous-ministre à la lutte contre l’exclusion Marie-Arlette Carlotti. Deux cabinets dans lesquels il a croisé un certain Benoît Payan.
Présenté comme la génération montante du PS sous Hollande, le conseiller municipal d’opposition à Gap a aussi le profil de la nouvelle génération de hauts fonctionnaires. Depuis la victoire d’Emmanuel Macron en 2017, il émargeait chez Vinci, précisément chez Vinci Stadium où, après avoir été en charge du développement de la filiale d’exploitation de stades de foot, il a pris en 2019 la direction de celui de Bordeaux. « Il fait partie de ces jeunes élites qui vont du privé au public, mais on le connaît bien et il connaît bien la région », se satisfait un acteur du Printemps Marseillais. Et d’insister : « Ce n’est pas le directeur de cabinet qui impulse les politiques, mais le maire et son équipe. »
Certains rappellent également la proximité entre les programmes du Printemps Marseillais et celui d’Ambitions pour Gap, la liste sur laquelle Christophe Pierrel s’est présenté en mars dernier. Sauf que le PM est aussi né des combats contre les partenariats publics privés (Stade Vélodrome, écoles, piscines) que Jean-Claude Gaudin et son équipe multipliaient avec les multinationales du béton. Comme Vinci.
1. Contacté, Benoît Payan n’a pas répondu au Ravi.