Pour le PS, un 4ème tour Payan
Un apparatchik socialiste en lieu et place d’une femme, écolo et médecin. Si l’élection du socialiste Benoît Payan au poste de maire de Marseille, le 21 décembre, fait grincer des dents dans l’électorat qui a porté le Printemps marseillais (union des partis de gauche, des écolos et des citoyens) au pouvoir en juillet dernier, la pilule est plutôt bien passée dans les rangs de la majorité. Peut-être parce que, comme l’avait raconté le Ravi en juin (Cf « Rubirola est-elle vraiment là ?« , le Ravi n°185), le tour de passe-passe était envisagé depuis très longtemps…
Dans son discours de prise de fonction, avant même de rendre hommage à Michèle Rubirola, le nouveau maire a cependant bien pris soin de déminer la situation en assumant son parcours en croisant ses engagements politiques et ceux des collectifs et militants. « A partir du moment où il avait été acté que Michèle Rubirola et Benoît Payan forment un duo, il n’y a pas eu de voix dissonante », assure de son côté Fabien Perez, conseiller municipal EELV en charge des financements européens. « On peut comprendre la déception avec les attentes d’une réussite sur des valeurs de gauche, mais elle sera effacée par l’efficacité de la nouvelle équipe, poursuit l’avocat. Benoît Payan se prépare depuis longtemps. Il a appréhendé la fonction, il maîtrise les dossiers et les codes de la mairie. » C’est aussi une victoire au quatrième tour pour le parti socialiste.
Dirigeant du mouvement des jeunes socialistes dans sa jeunesse, le jeune quadra, qui remet régulièrement en place une mèche pourtant aussi peu rebelle que son habituel costard-cravate, est un véritable éléphanteau. Passé par les cabinets de Michel Vauzelle au conseil régional et de Jean-Noël Guérini au conseil départemental des Bouches-du-Rhône, avant de s’opposer à lui suite à ses multiples mises en examen, ce clerc de notaire de formation a ensuite suivi la députée Marie-Arlette Carlotti à l’assemblée nationale puis au secrétariat d’État aux personnes handicapées dans le premier gouvernement Ayrault. Avant de s’imposer à partir de 2014 comme le principal opposant de la droite locale, à la mairie comme au conseil départemental.
Dans son sillage, c’est aussi toute une partie de l’exécutif de la mairie de Marseille qui bascule au PS. Arnaud Drouot, son fidèle bras droit devrait venir ainsi enrichir un cabinet déjà bien rose. Après la parenthèse Robert Vigouroux et 25 ans de Gaudinisme, Marseille redevient socialiste.