Heureux qui communistes ?

Une campagne en mode Blitzkrieg ? Veille du 1er novembre : le PCF va « sur le Vieux-Port à la rencontre des Marseillais ». En une heure, c’est plié, le temps d’une photo et d’un un tract appelant à « l’unité ». Un mot d’ordre martelé dès cet été par Jean-Marc Coppola, alors que EELV piaffait déjà d’impatience. À ses côtés, le patron du PCF 13, Jérémy Bacchi pour qui le scrutin est tout sauf anodin.
En Paca, on trouve le PC dans une soixantaine de communes et il présentera des candidats dans le Var (avec une attention toute particulière à La Seyne), le Vaucluse, les départements alpins… « Dans le “06”, à part Contes, le PC ne gère que des villages, précise le niçois Robert Injey. Certes, La Trinité ou Grasse pourraient basculer. Et on espère quelques élus à Cannes, Menton, Nice. Mais, avant même les élections, à Carros, le maire est passé du PC à l’UDI. Et, à Valbonne, le remplaçant du maire de gauche est macro-compatible. Le “06” est à 80 % à droite voire à l’extrême droite. On vise donc avant tout le maintien. »
C’est dans le « 13 » qu’il y a le plus d’enjeux, le parti gérant, dixit Bacchi, une « douzaine de villes ». Pas de difficulté a priori quand les sortants rempilent, comme à la Penne ou Septèmes. Mais à Martigues, avec le RN en embuscade et EELV en force, s’il n’y a pas de dissident, Gaby Charoux doit préciser : « J’irai jusqu’au bout », assurant qu’il n’y a « ni dauphin ni plan caché ». Car il a 77 ans. Et derrière, des « camarades » qui ne manqueraient pas d’ambition. Mais, pour l’heure, l’unité se fait derrière lui, des Insoumis au PS…
Rêve de reconquête
Il arrive que le passage de relais se fasse, comme à Port-de-Bouc, en douceur. Mais, à Arles, si Hervé Schiavetti ne rempile pas, le candidat du PC Nicolas Koukas n’est pas sans concurrence. Et, à Gardanne, c’est la baston dans le bastion ! Face au communiste Claude Jorda, le maire sortant Roger Meï (84 ans) épaule le médecin sans étiquette Jean-Marc La Piana ! « Une position originale, ironise Jorda. Il avait pourtant dit que c’était son dernier mandat. Mais c’est toujours plus compliqué de bâtir ensemble. »
Grimace de Bacchi. Qui rêve de « reconquête » à Port-Saint-Louis (face au sortant DVG). Ou à « Aubagne » après la bascule à droite de 2014. Sauf qu’on y est loin de l’union. Au-delà des dissensions entre l’écolo Denis Grandjean d’Aubagne en commun et la communiste Magali Giovannangeli d’Aubagne la commune, voilà que le candidat « citoyen » Raymond Lloret revendique lui aussi le soutien des communistes ! Même si, avec un programme « co-construit avec des citoyens tirés au sort », il pense qu’« Aubagne ne se résume pas à un parti ». Qui, sans surprise, soutient l’ex-bras droit de Daniel Fontaine, l’ancien maire PC.
Philosophe, Bacchi en oublierait presque le caractère parfois facétieux des Insoumis : « On ne peut gagner que collectivement. Et si on était d’accord sur tout, on serait dans le même parti. » On se croirait en manif : tous ensemble, tous ensemble !