Quand l'appétit va...
Patronne LR du CD13 et de la Métropole, Martine Vassal aime à rappeler ce qu’elle fait. Jusqu’au bord de l’A7 ! Juste avant le péage de Lançon, on ne peut pas le louper : un panneau « MPG 2019 », la « capitale de la gastronomie ».
Non loin, Saint-Victoret vient de demander « dans le cadre d’une aide exceptionnelle de l’année de la Gastronomie », « 924 438,26 euros » pour des « jardins partagés ». De quoi faire tousser l’opposant Pierre Gelsi. Qui a du mal à faire le lien avec « MPG 2019 ». Comme le 1er adjoint (DVD), Éric Léotard : « Nous aussi, ça nous a surpris, dit-il lors du conseil de juin. On pensait intégrer l’agenda environnemental. Mais le département a préféré nous inscrire dans la capitale de la gastronomie. À condition de favoriser la biodiversité. »
Or ce « jardin potager » doit sortir de terre à l’entrée de la ville sur des terrains dont le 1er adjoint reconnaît qu’ils sont « pollués. C’est pour ça que ça coûte aussi cher » : 1,3 millions d’euros, dont « 250 000 » rien que pour la dépollution. « Ce sont d’anciens terrains agricoles en déshérence où la terre végétale a été vendue et sur lesquels il y a eu des déblais, détaille l’élu. Le terrain est donc impropre à de la culture, qui plus est en bio. Mais c’est presque une reconquête. »
Si, dans sa com’, la mairie a d’ores et déjà dégainé le logo « projet cofinancé par le Département », l’opposant, lui, s’est fendu d’une lettre à Vassal, rappelant qu’à côté, on trouve une Zac « aménagée à grands frais mais à ce jour toujours vide » dotée, dit-il, « de riches terres agricoles non polluées ». La mairie, elle, table sur un démarrage des travaux en 2020.
Dans cette bourgade au bout des pistes de Marignane, le foncier, c’est sensible. En juillet la brigade financière s’est invitée à la mairie, le procureur s’intéressant à des terrains préemptés par la ville : « Une simple vérification suite à une dénonciation, tempère Léotard. On a fourni les documents et s’il est probable que le maire et des élus soient entendus, ça n’a pas encore été le cas. »
Gageons que ce maire (DVD) de haut vol qu’est Claude Piccirillo (Cf le Ravi N°164) a de la ressource. En tout cas, il est prêt pour un éventuel remake de la capitale de la Culture puisqu’à l’affiche de l’Odéon, la salle qu’il a inaugurée avec Vassal et Gaudin, on aura droit à Frédéric François, Douchka, Enrico Macias…