Le RN à la Région : un bilan globalement négatif…
Quel bilan pour le RN après quasi six ans de face-à-face avec la droite à la Région ? Difficile de reprendre le qualificatif de « globalement positif ». C’est plutôt l’inverse. Lors de l’avant-dernière plénière et à l’occasion de la présentation du dernier budget, la majorité LR ne s’est pas privée d’ironiser sur les défections au RN. A commencer par leur cheffe qui a quitté le navire… à peu près en même temps que le patron de la Région, le motodidacte niçois Christian Estrosi, remplacé par Renaud Muselier. Ce n’est pas le seul départ, le groupe frontiste, en passant de 42 élus à une petite trentaine, ayant perdu un tiers de ses effectifs.
Mais, sans surprise, c’est au regard des décisions adoptées que le bilan est sans appel : « On a tenté d’être une opposition constructive, assure le frontiste toulonnais Amaury Navarranne. On a ainsi voté les deux tiers des rapports présentés. En revanche, pas une seule de nos propositions n’a été retenue ! Même quand on tentait d’améliorer ce qui était proposé ou quand on s’appuyait sur ce que préconisait la majorité. »
Ça n’empêchera pas le RN de batailler sur la sécurité, l’immigration, mais aussi les transports ou la culture… « On ne veut pas, sous prétexte de soutien à la création, financer des associations politisées ou communautaires », peste le Varois. Qui s’enorgueillit d’avoir été rejoint par la majorité « hélas avec retard » sur la « gabegie de la Villa Méditerranée » ou les « portiques de sécurité à l’entrée des gares. Une aberration. Une gare, ce n’est pas un aéroport ! »
Si les « vœux » du RN sont restés lettre morte, l’extrême droite est parvenue par deux fois à retarder une subvention de 232 000 euros à l’Afev, un réseau d’étudiants intervenant dans les quartiers populaires. Pour la frontiste Sophie Grech, une « association de militants d’extrême gauche qui vient en aide aux immigrés clandestins et qui massacre la langue française ». Muselier a demandé à ses services de faire des vérifications. Une association pourtant soutenue par la Caf, le Département des Bouches-du-Rhône ou la fondation Paribas, méfi ! Et quitte à ne pas avoir de pouvoir, autant avoir celui de nuisance !