Rué rue dans les brancards
La mairie de Marseille a été en émoi après que le Ravi a révélé, fin février, que le patron des agents FO, Patrick Rué, voulait prolonger son activité au-delà de l’âge légal de départ à la retraite (1). Faute d’avoir trouvé la faille juridique, et sous pression des autres organisations syndicales et de certains partenaires, la majorité municipale a finalement jeté l’éponge. Mi mars, Patrick Rué a été renvoyé chez lui, ce que nous a finalement confirmé le service presse de la mairie… un mois après notre première demande.
La décision a mis en pétard l’apparatchik syndicaliste, que sa retraite d’ingénieur n’a pas calmé (1). Celui-ci a lancé les hostilités dix jours plus tard, à l’occasion du comité technique du mardi 24 mars, une instance paritaire où sont discutées les conditions de travail des agents de la ville et où FO est majoritaire. Après avoir publié un tract incendiaire, signé de son nom, le toujours patron des territoriaux FO – il a été réélu en début d’année pour trois ans – a fait sécher ses troupes, ne permettant pas au quorum d’être atteint.
FO pas pousser
Et le FO-lklore, documenté par le Ravi, n’est pas fini. Patrick Rué compte s’appuyer sur la grève de mercredi prochain, le 30 mars, dans les crèches municipales pour remettre la pression sur la mairie. Le comité technique a été reprogrammé le lendemain, le 1er avril. Mais surtout, le surlendemain le Printemps marseillais va présenter son premier budget en conseil municipal. Un budget contraint par la situation financière et qui pourrait décevoir certaines des attentes placées en la victoire de Michèle Rubirola en juillet dernier.
Pour les concurrents du syndicat dit « majoritaire », Patrick joue une dernière carte : son maintien au conseil d’administration du très généreux comité d’action sociale de la ville, dans le collège retraité. Son homologue de la CFTC, qui s’est plongé dans les statuts, prévient : « Seuls les personnels de la ville peuvent y être nommés ! » FO trouver une autre idée ?
1. Les conditions de sa promotion par Jean-Claude Gaudin en 2017, révélée par le Ravi, avait manqué de faire s’étouffer les magistrats de la Chambre régionale des comptes. Patrick Rué n’a pas donné suite à notre demande d’entretien.