LR em… la macronie !
Au sein de la macronie, ça s’impatiente : « Comme il va falloir faire campagne entre 8 et 18 heures, ce serait bien de s’y mettre ! » Mais, pour les régionales, En Marche ne sait sur quel pied danser. D’où, d’après Marsactu, la fronde à Agir (la droite « constructive ») face à l’hypothèse pour les régionales du héraut malheureux de LREM aux municipales de Marseille, Yvon Berland. Car cela pourrait empêcher toute discussion pour les départementales avec LR, particulièrement avec Martine Vassal.
Au-delà de la question (jamais simple à EM !) de l’incarnation, l’enjeu principal ce sont les relations avec la droite et la tentation d’une alliance avec le président LR du conseil régional Renaud Muselier, dans le prolongement de son prédécesseur niçois Christian Estrosi et de sa main tendue aux marcheurs. Mais c’est encore flou. Comme le dit Marie-Florence Bulteau-Rambaud, élue à la région et candidate du parti présidentiel dans les quartiers nord marseillais : « Je suis au Modem mais j’appartiens à une majorité LR. Qui, face au RN, a été élue grâce au retrait du candidat PS, Christophe Castaner, qui est maintenant à En Marche. N’oublions jamais qu’en Paca, on est dans une région pas comme les autres ! »
Comme le pointe Bertrand Mas-Fraissinet, le patron de LREM dans le « 13 », « si, lors des départementales, des comités locaux se mettent en place pour examiner la stratégie canton par canton, pour les régionales, la décision sera prise au niveau national. Ce qui est compréhensible, vu la proximité des présidentielles. Et puis la stratégie ne dépend pas que de nous ». En clair, elle dépend de ce que fera LR ! Et pas question, pour Mas-Fraissinet, de commenter les noms qui circulent comme tête de liste (comme l’ex-secrétaire d’État Brune Poirson).
Néanmoins, celui de Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur, revient avec insistance, confirme le député LREM de Salon, Jean-Marc Zulesi. Elle avait déjà joué les médiatrices auprès d’Estrosi pour les municipales à Nice. « Toutefois rien n’est arrêté, précise le parlementaire. Je regarde ça de près. Tout en me concentrant sur le texte issu de la convention citoyenne sur le climat qui sera en mars à l’Assemblée. »
Le flou attise autant les appétits que les déceptions. Confidence d’une petite main : « Les députés lorgnent sur ces élections. Comme ils ne sont pas sûrs de repasser, décrocher un mandat local, c’est toujours ça. » En attendant, en cas de nouveau report du scrutin, avec la pandémie, la macronie aura inventé le mandat ultime : celui qui ne se termine jamais !