Mal aux fronts
Il faut sans cesse le rappeler : le Rassemblement national est d’extrême droite. Même rebaptisé, le parti lepéniste n’est pas compatible avec la République. La xénophobie, le rejet des étrangers et des Français musulmans, reste son ciment idéologique. Pas de fraternité ni d’égalité pour les tenants de la « préférence nationale », rebaptisée « priorité nationale » dans le jargon « bleu Marine ». Symptomatique : la haine pour « le vivre ensemble » martelée par le sénateur RN Stéphane Ravier…
Thierry Mariani, tête de liste RN en Paca donné vainqueur lors des élections régionales les 20 et 27 juin, affiche son amitié pour les pires dictateurs de l’Azerbaïdjan à la Syrie, en passant par la Russie. Et ce n’est pas anecdotique ! L’extrême droite, qui vise une restauration autoritaire, exècre aussi un autre pilier républicain : la liberté.
Alors pourquoi les appels à un front républicain sont-ils de moins en moins audibles ? C’est que sans égalité, lorsque l’injustice prospère, une région fraternelle est impossible. Et car l’injonction à signer un chèque en blanc à des politiques – LR ou LREM – soutenant des lois liberticides ou régressives, acteurs du monde « d’avant » où les premiers de cordée se soucient peu des urgences sociales et écologiques, passe de plus en plus mal. Sauf à faire mentir les sondages, au second tour en Paca, entre abstention et résignation, beaucoup vont avoir mal aux fronts.
Cet édito a été écrit mi-juin, avant le 1er tour des élections régionales 2021…