le Ravi de Plâtre : Emmanuel Macron
– Flûte, Macron reporte son meeting prévu à Marseille le 5 mars ! On fait quoi ? On conserve son « Ravi de Plâtre » ?
– Oui, contrairement à Lui, nous, on maintient !
Il est au Ravi des moments héroïques. Où le journalisme rencontre l’Histoire. Qu’il ne soit pas dit qu’au mensuel qui, malgré les crampes, ne baisse jamais les bras, on change d’avis comme de chemise. On fléchit, on ploie, on fluctue. On « nec mergitur », nous ! De toute manière, que Macron organise ou non son meeting à Marseille, nous comptions ricaner. Pas seulement parce qu’en général, quand Jupiter se pointe, il pleut, les autoroutes ferment, la ville passe en « Vigipirate » cramoisi et nos demandes d’accréditation arrivent trop tard. Mais surtout parce que, pour lui, la cité phocéenne est, au mieux, un décor de carte postale digne du JT de (feu) Jean-Pierre Pernaut, au pire un labo pour toutes les expérimentations possibles. L’intérêt martelé du maître de l’Élysée pour la deuxième ville de France, grande sœur malade au chevet de laquelle on vient pour faire bonne figure et compter les dents en or, ne serait-il décidément qu’une laborieuse opération de com ? Banquier dans l’âme, toujours plus ou moins en guerre, qu’elle soit sociale, sanitaire ou diplomatique, il renâcle surtout à entrer en campagne, sinon de Russie. Mais force est de reconnaître, pour l’avoir vu il y a cinq ans au parc Chanot avec Christophe Castaner en chauffeur de salle, une certaine frustration : car, à l’instar du Hero Festival ou de la Japan Expo, un meeting de Macron, c’est un des rares moments où il est possible d’avoir des hallucinations sans prendre de drogue.