PS : le retrait d'union
Comme contraceptif, c’est risqué. Alors, en politique… C’est pourtant, à Marseille, pour le retrait qu’a opté le socialiste Benoît Payan. Face aux tensions, l’ex-future tête de liste du Printemps marseillais a préféré céder sa place à l’écolo Michèle Rubirola. Surprise, notamment de Marie-Arlette Carlotti : « Ma première réaction ? “Mince ! T’es sûr ?”J‘aime beaucoup Michèle. Mais j’aurais préféré Benoît. Ce sacrifice me fait mal. Je l’approuve quand même car c’est pour le rassemblement et on ne pourra gagner sans. » L’ex-ministre socialiste vient de sortir un livre, Les naufrageurs. Sa dédicace à Payan ? « Pour réaliser nos rêves, il faut parfois plus de temps. »
À la « fédé » du PS marseillais, sur la machine à café, un sticker : « L’union is coming. » Façon Game of Thrones. À deux pas de son ancienne mairie, pas de Patrick Mennucci. Ni de Samia Ghali, partie depuis longtemps en solo. Pas simple pour la 1ère fédérale, l’arlésienne Nora Mebarek : « Pour Marseille, j’ai un regret car ne pas avoir de candidat PS, c’est historique. Mais j’ai une culture du rassemblement. Après, ici, il y a une histoire, des spécificités, des élus qui ont une façon bien à eux de gérer mandat et territoire. Difficile toutefois d’oublier la présidentielle ou les européennes. »
« J’ai une culture du rassemblement »
Hors Marseille, elle assure que c’est plus simple. Parle d’un « rassemblement inédit » à Aix-en-Provence. Et plaide pour que le PS « conserve ses villes ». Sauf qu’EELV « se comporte comme nous jadis, déplore-t-elle, avec une tentation hégémonique ». D’où, à Istres, alliance inédite entre… PS et LR ! Et, à Martigues, un secrétaire de section qui jette l’éponge, le PS passant de partenaire principal du PCF à simple force d’appoint.
Le 1er fédéral varois, Thomas Roller, veut, lui, « face à une droite hégémonique et un RN qui a de plus en plus de poids, permettre à la gauche d’exister. Non en s’effaçant mais en nous dépassant ». Si c’est en bonne voie à Toulon, c’est compliqué à La Seyne-sur-Mer qui est pourtant « la 2ème ville de gauche de la région et du département ». Pire, à Fréjus, le Front aurait, dixit le PS, « un boulevard. Car, à droite comme à gauche, il y a division ».
Pour son homologue vauclusien Lucien Stanzione, la mission, « c’est garder Avignon. Et l’on a bon espoir avec l’union autour de la maire sortante Cécile Helle ». Qui aura tout de même face à elle les Verts et les Insoumis. Alors qu’il y a un « fort risque RN à Carpentras », le porte-parole national du PS, Pierre Jouvet, fera le déplacement, lui, à Orange et Bollène (villes dirigées par l’extrême droite), car, « il se passe des choses intéressantes et qu’il faudra un jour arracher ces villes à la famille Bompard ».
Mais le « monsieur élection » regarde à peine les Alpes-Maritimes ou le Var : « Notre espace politique était déjà compliqué avant, alors maintenant…. » Pour lui, ce qui compte, « c’est garder nos villes et gagner à Marseille. L’enjeu, ce n’est pas planter partout des petits drapeaux PS, c’est construire des alternances et une alternative à gauche. Et ça passe forcément par l’union. Voire le retrait ! » Le retrait d’union, sexy, non ?