Campagne à peu de frais
Plus 20 %. Pour compenser le rallongement de 15 semaines des municipales, le gouvernement a accordé une petite poire pour les dépenses de campagne. Mais finalement, si ce rab va offrir un bol d’air à quelques-uns, beaucoup d’équipes travaillent déjà à l’économie. Et pas que celles des candidats qui profitent à plein de la com des collectivités qu’ils président !
Dans toutes les communes de moins de 9 000 habitants, seul le matériel de propagande (affichage électoral, professions de foi et bulletins de vote), s’il répond à des critères comme la qualité du papier, est remboursé pour les listes ayant réalisées plus de 5 % des voix. À Forcalquier (04), la patrie de Christophe Castaner, le ministre des bavures policières, la liste citoyenne « Forcalquier en commun » s’appuie essentiellement sur le bénévolat et quelques dons, qui couvrent les coûts d’impression.
Même soucis de sobriété pour le Printemps Marseillais (PM), la liste de gauche, écolo et citoyenne arrivée en tête le 15 mars à Marseille. « On fonctionne sur le plafond », assure ainsi Olivia Fortin, trésorière de la campagne et tête de liste du PM dans les 6e et 8e arrondissements, face à Martine Vassal, l’héritière LR de Jean-Claude Gaudin. Ou plus exactement les 47,5 % du plafond de dépenses, la part remboursable par l’État. Soit un budget de quelques 760 000 euros maximum, 20 % de rab compris, ou 0,79 euro par habitant, sur l’ensemble de la ville (1).
L’annulation du meeting du premier tour comme l’impossibilité d’en organiser avant le 28 juin laissent aussi une marge de manœuvre. Les dépenses du confinement ont également été très réduites : si le PM et plusieurs de ses têtes de listes ont fait le choix de garder leurs permanences afin « d’être dans les starting-blocks pour le second tour » et « de payer les personnes qui ont travaillé sur l’organisation du meeting (annulé, Ndlr) du 10 mars », dixit Olivia Fortin, le seul CDD de l’équipe s’est achevé le 22 mars et les prestataires (comme pour la com ou les relations presse) « ont surtout été en veille et ont assuré le suivi, en mode réduction de la voilure ». Si tout ce petit monde est désormais sur le pont, la campagne devrait rester sobre et être essentiellement numérique et « visuelle », avec des affiches et des tracts…
1. Loi PLM oblige, l’essentiel des frais de campagne sont assumés par les têtes de listes des huit secteurs de la ville, où les plafonds de dépenses diffèrent en fonction de la population.