« On ne peut pas raconter de salades »
Mon maire, mon patron
« A part pour une déclaration à 18 heures ou passer au maire quelqu’un en urgence, on n’a pas vraiment de com de crise. [A La Seyne-sur-Mer], il n’y a pas une pression de folie. Les tensions viennent plutôt du manque de moyens. On est une douzaine à la communication, ce qui est en-dessous de la moyenne des villes de notre taille. Et on a morflé. Les dépenses de La Seyne n’ont plus rien à voir avec ce qu’elles étaient : on est passé de 700 000 euros de budget hors salaires en 2009 à 180 000 euros. Il y a eu de la dématérialisation, mais aussi une réduction de la pagination du Petit Seynois, le magazine municipal, avec la création de son site Internet.
Jusqu’au milieu des années 90, les collectivités se servaient de publicitaires ou de journalistes pour communiquer. Nous, notre travail c’est d’informer sur ce que fait l’institution : les grandes décisions qu’elle prend comme les animations dans les bibliothèques ou les mesures de travaux. Notre rôle c’est de prendre les infos auprès des services administratifs pour les faire comprendre au grand public par tous les outils humains et matériels à notre disposition : les visuels, les affiches, les dossiers de presse, le magazine municipal. L’objectif, c’est de valoriser ce que font la collectivité et les élus, dont le maire.
On ne fait pas la com d’un élu. On travaille pour lui – on gratte beaucoup de discours, qu’il aime remettre à sa sauce -, mais notre stratégie c’est d’être le reflet du territoire et de ses habitants. Donc de mettre aussi en avant les associations, les initiatives. Le Seynois n’est pas le magazine de monsieur le maire. Aujourd’hui, la communication politique a aussi pris des dimensions nouvelles avec l’entrée dans les intercommunalités ou les métropoles, il y a un besoin accru de proximité.
Il y a aussi un autre phénomène très intéressant, le changement de comportement des fonctionnaires territoriaux. On est présent sur les réseaux sociaux, ce qui est essentiel car c’est devenu une place publique, mais certains agents, aux sports, à la jeunesse, dans les bibliothèques, au service culture, ont aussi des profils Facebook et prennent l’initiative de communiquer sur leurs événements sans passer par notre service. C’est là qu’on voit qu’ont ne peut pas raconter de salades ! »
A la Seyne, la gauche part divisée