Fumée brune sur le Vaucluse
Le cinquième département le plus pauvre de France, laboratoire de recomposition politique ? Dans le Vaucluse, la bataille s’annonce serrée au premier entre les trois blocs, REM, Nupes et RN. Sur le papier, Droite et Extrême- droite se sont lancées avec l’avantage des sortants : sur cinq circonscriptions, deux ont été remportées en 2017 par LR, autant par la REM et une par l’Extrême-droite. Mais la gauche peut nourrir des espoirs, surtout à Avignon où Jean-Luc Mélenchon est arrivé en tête avec 33 % des voix au premier tour de la présidentielle. Dans les autres circonscriptions du département, le Premier ministre désigné par la Nupes est arrivé en troisième place, et plafonne entre 17 % et 19 % des suffrages. Un score qui pourrait être trop juste pour maintenir des candidats en triangulaires, surtout si l’abstention dépasse les 25 % d’inscrits constatés au second tour de la présidentielle.
Face à la Nupes, c’est l’Extrême-droite qui semble disposer des plus grandes réserves de voix. Additionnés, les scores de Le Pen et de Zemmour oscillent dans le département entre 30 % et 44 % des voix au premier tour, potentiellement en tête dans toutes les circonscriptions du Vaucluse. Au premier tour, les postures à géométrie variable entre RN et Reconquête, le parti de Zemmour porté ici par le clan Bompard bien implanté et Marion Maréchal (nous voilà) ex-députée de la 3ème circonscription, pourraient brouiller la donne (lire ci-contre). Mais au second tour, un report de voix massif vers les candidats RN est plus que probable, dans un département qui a placé Marine Le Pen en tête du second tour de la présidentielle avec 52 % des voix.
La gauche vauclusienne ne part donc pas favorite, et la mobilisation de ses propres troupes n’est pas garantie : le PS, qui gère pourtant Avignon, a été totalement évincé des investitures au profit de la France insoumise, du PC et de Générations. Et la seule circonscription gagnable, la 1ère, a été raflée par FI. A droite, la situation n’est pas plus brillante. Si la REM peut espérer des deuxièmes ou troisièmes places le soir du 12 juin, elle peut craindre également un vote sanction qui la ferait sortir du jeu partout dans le département. Pour LR, l’équation est encore plus simple : jouer la survie du parti dans le département.