Penser la ville

décembre 2019 | PAR Sébastien Boistel

Nos médias, comme la dialectique, cassent-ils des briques ? Illustration avec Radio Noailles et Mediactivism.

Nous voilà dimanche matin sur Radio Galère à évoquer le 1er anniversaire des effondrements de la rue d’Aubagne, à Marseille, quand surgit en direct un mail du CSA ! Le sang du régulateur de l’audiovisuel n’a fait qu’un tour en apprenant que Radio Galère et Radio Zinzine allaient prêter main forte à Radio Noailles, une radio éphémère et… pirate ! Les activistes qui ont voulu rendre la parole à ce quartier sinistré à travers la diffusion de témoignages, opteront donc non pour une diffusion hertzienne mais pour le web.

Médiatiquement, la semaine de commémoration aura été chargée : projection de reportages de cet autre vétéran qu’est la télé de rue Primitivi, avant-première du documentaire sur Gaudin du correspondant marseillais du Monde, Gilles Rof… Nos médias, comme la dialectique, cassent-ils des briques ? Ils peuvent en tout cas sinon panser du moins penser la ville. En témoigne Médiactivism, une initiative européenne portée par les Têtes de l’Art qui, trois jours durant, a réuni une soixantaine de jeunes au Comptoir de la Victorine pour dépoussiérer – avec l’aide de Télé Mouche, Boulègue TV, 15/38 Méditerranée... – le « droit à la ville ».

Droit au logement, environnement, dialogue entre espaces public et privé… Avec une mention spéciale pour l’atelier sur la « gentrification » où nos activistes ont imaginé un office du « rien-risme » pour faire la promotion d’un « gentry-tour » et d’un site parodiant celui de la métropole avec un slogan – « la ville est à nous, pas à vous » – et un concours pour imaginer le prochain label d’ « Ex-Marseille » : capitale du « clientélisme », des « promoteurs », des « capitales »? Prochaines étapes pour nos « médiactivistes » : Zagreb, Séville, Varsovie…