Sortir des kiosques pour mieux y rester !
Au sortir du confinement, ça a été la douche froide. Notre meilleur vendeur du Ravi, le Marseillais Alain Colin, avait fermé son kiosque. Situé dans le bas de la Canebière, à l’entrée de la rue « Saint-Fé », une artère commerçante, il écoulait régulièrement plus de 50 exemplaires par numéro. Ouvert sept jours sur sept, quasiment 365 jours par an, il aspirait avec sa femme à partir sur la Côte d’Azur. Mais une maladie a eu raison de sa ténacité…
Ce n’est malheureusement pas un cas isolé. Depuis le premier numéro du mensuel qui ne baisse jamais les bras, avec une tendance à l’accélération ces dernières années, les vendeurs de journaux et autres maisons de la presse disparaissent des villes comme des villages de Paca et d’ailleurs, au mieux au profit de petites, moyennes et grandes surfaces, acteurs avec lesquels il est plus compliqué de discuter. Difficile parfois aussi pour un mensuel local d’enquête et de satire de trouver sa place dans les rayonnages de vendeurs trop frileux. Et puis, le constat est partagé, les confinements ont accéléré la bascule des lecteurs de presse vers le numérique. Même Le Canard Enchaîné, institution plus que centenaire, a fait sa bascule cette année !
Annus horribilis
Après des années 2019 et 2020 honorables, nos ventes en kiosques ont chuté d’un tiers en 2021. Elles se sont carrément effondrées dans les Alpes-de-Haute-Provence, les Hautes-Alpes et les Alpes-Maritimes. Nos paris, en 2017, de passer par une des deux messageries de diffusion de presse et, en 2019, de nous appuyer sur un meilleur travail de marketing en lien avec notre nouveau site Internet pour booster les ventes au numéro sont pour l’instant perdus. Pire, les multiples commissions (1), parfois variables en fonction des ventes, nous font craindre cette année de devoir payer pour être lus en kiosque !
A partir de janvier, nous quittons donc les Messageries Lyonnaises de Presse pour rejoindre la Coopérative de Presse et de Messagerie Méditerranéenne installée à Vitrolles, née en 2020 des cendres des sociétés d’agences et de diffusion de Presstalis. La mauvaise nouvelle, c’est que nous ne seront plus diffusés que dans les Bouches-du-Rhône (hors Pays d’Arles) et le Var (hors Côte d’Azur), deux départements qui rassemblent toutefois près de 90 % de nos ventes en kiosques. Les bonnes nouvelles : nous serons sûrs d’être bénéficiaires sur nos ventes au numéro car une seule commission est appliquée par l’entreprise, autour de 40 %, qui rémunère aussi les diffuseurs ; nous limitons les transports et favorisons les circuits courts !
Une éthique que nous allons pousser encore plus loin pour palier notre départ du 04, 05, 06 et 84. Dans ces quatre départements, nous allons développer des points de ventes alternatifs dans les principales villes (et parfois des villages !) pour rester en lien avec vous. Des librairies, des boulangeries et des épiceries, comme à Avignon, Baratier, Carnoules, Marseille et Toulon (liste ci-dessous). Et pourquoi pas des épiceries bio, des lieux associatifs et citoyens ou des bars. En attendant vos propositions, il y a l’abonnement pour continuer à nous lire, version papier ou en ligne, sans manquer un numéro !
1. Prise en charge, service et commission des diffuseurs, accès aux outils informatiques, traitement des exemplaires, traitement des paquets, frais de transport, traitement des invendus, etc.
Nos vendeurs « pas pareils »
Baratier (05)
Baratipain (boulangerie) : rue Guillaume Apolinaire
Marseille (13)
– Histoire de l’oeil (librairie) : 25 rue Fontange
– Maupetit (librairie) : 142 La Canebière
– L’Ekonature (lieu multiples) : 1 rue des Trois Rois
– L’hydre aux mille têtes (librairie) : 96 rue Saint-Savournin
Carnoules (83)
– Flour de Camin (épicerie paysanne) : 2 cours Victor Hugo
Toulon (83)
Contrebandes (librairie) : 37 rue Paul Landrin
Avignon (84)
Bella Ciao (boulangerie Utopiste) : 43 rue des Fourbisseurs