Méfiez vous des faux-amis
1. Renaud, chanteur finissant
Si dans le dictionnaire, à côté du mot « parjure », il fallait mettre une photo, Renaud aurait toute sa place. Pas tant parce qu’il incarne à lui seul la phrase « l’abus d’alcool est dangereux pour la santé » mais parce que la vie de ce Vauclusien d’adoption n’aura été que déchéance et reniement. Il a commencé très tôt mais avouez que passer de « Hexagone » à « J’ai embrassé un flic » le place d’emblée en tête du championnat du monde de saut en largeur. Une performance qu’il confirme en s’affichant dans la gazette de la maréchaussée avec, en dédicace : « A mes potes flics. » Alors, quand, à une fête, du Renaud s’invite, la bouche pâteuse, on dégaine comme Desproges l’avait dit de Gainsbourg : « Je le préférais de son vivant. »
2. Jean-Luc Mélenchon, la République c’est lui
Comme dirait Sophie Camard, la suppléante écolo du député marseillais, au bout d’une heure de discours : « C’est long, hein ? » C’est con, surtout… Jean-Luc, il a la tchatche, les lettres, l’ambition. Et ancien socialiste, ce qui ne gâte rien. Mais la grosse tête la joue petits bras. « La République, c’est moi », hurle celui qui a pourtant choisi un secteur marseillais pas trop compliqué pour se faire élire avant de mettre des mois à trouver un meublé et un an un local. Jean-Luc, à sec, n’a même pas la fougue de briguer la mairie, de peur de contrarier un destin national. LFI, un sosie de la macronie ? Horizontal pour la galerie, vertical pour le fonctionnement. Mais l’attelage est aussi improbable que ces meetings où ça chante La Marseillaise là où frissonne L’Internationale.
3. Stéphane Ravier, le mauvais goût c’est lui
Sa nièce de maire de secteur lui rapporte des bonbons : « Vous en voulez un ? Ça va, personne ne vous accusera de pactiser avec la bête immonde ! » Même pas des pastilles Vichy. Des Haribo… Le sénateur d’extrême droite (RN) de Marseille aime le foot, AC/DC et les blagues de mauvais goût mais ce n’est ni un pote ni encore moins un camarade. C’est un frontiste. Un vrai de vrai qui connaît sa partition jusqu’au bout des bras : le soutien aux nostalgériques, le meeting commun avec Zemmour, les félicitations aux Identitaires quand il s’invitent chez SOS Méditerranée, un adepte du « grand remplacement »… Le masque tombe quand il massacre du Johnny. Lorsqu’il allume le feu au Dôme, on n’a qu’une envie : pisser sur la flamme.
4. Richard Martin, l’anar subventionné
« Pourquoi je suis communiste ? Parce que j’ai un milliard et je veux le garder », avait dit Picasso. Le patron du théâtre Toursky, est prêt, lui, à entamer une grève de la faim pour garder son million de subvention de la ville de Marseille. On pense, comme lui, à Ferré et sa Ferrari : « Y en a pas un pour rattraper l’autre, et pourtant… » Gageons qu’il devrait s’en tirer sans y laisser trop de plumes. Comme les personnes « AB+ », il est receveur universel : avant d’ouvrir son théâtre aux gilets jaunes et François Ruffin, il avait déroulé le tapis rouge à Étienne Chouard mais aussi à toute la macronie, en particulier à la ministre de la culture. Alors, le jour où il fait ceinture, on reprendra deux fois des nouilles !
5. François-Michel Lambert, qui tourne en rond
L’éternel outsider, c’est Lambert : François-Michel, l’apôtre de l’économie circulaire. Qui, par son parcours, a su démontrer autant son autonomie que le sens premier de « révolution », qui consiste, en tournant en rond, à revenir à son point de départ. Le député de Gardanne (ex-EELV, ex-LREM) a tellement la bougeotte qu’on ne sait jamais à quelle chapelle il appartient et qu’il pourrait rédiger le « guide du routard » du centre. S’il roule à l’électrique, il ne craint pas les sorties de route. Au soir de la victoire de Macron, il le comparait à… JFK. Peut-être que sa moitié lui apporte quelque stabilité. Même s’il avait promis, lors des débats sur les emplois familiaux, qu’il démissionnerait plutôt que de devoir la licencier. D’après l’autorité pour la transparence de la vie publique, celle qui fut son assistante est « en recherche d’emploi ».
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