En commun
Dans la cour du C-Num, le tiers-lieu de Draguignan, malgré les grands seaux d’eau jetés au sol, la température monte en flèche. Sous le toit en toile de la tente qui abrite l’assemblée générale de Ritimo, les membres du réseau, venus de tous les coins de France pour une assemblée générale, doivent pourtant garder les idées fraîches. Thème à l’ordre du jour ce samedi 11 juin après-midi : « L’information comme commun » !
Depuis 1985, Ritimo fédère des lieux, notamment des centres de documentation sur la solidarité internationale et le développement durable, ainsi que des organisations afin de promouvoir « un monde solidaire » et « le changement par l’info ». Le réseau parraine aussi la production d’une base de données d’expériences réalisées par des acteurs de la société civile et des médias alternatifs. Il est, dans ce cadre, partenaire de la page méditerranéenne du Ravi, « la grande bleue » : après une série sur le droit des femmes, une sur les alternatives citoyennes et une autre sur la presse pas pareille, nous enclenchons ainsi un travail suivi en douze épisodes sur la jeunesse des deux rives…
Pour aborder l’information sous l’angle des communs, les pistes de réflexion sont nombreuses : « La notion des communs va plus loin que d’affirmer l’utilité publique de diffuser les biens ou ressources en question, elle pose aussi la question d’un mode de gouvernance collective qui empêche l’accaparement par une seule personne ou entité. Dans ce sens, la façon dont l’information se produit et se diffuse est aussi un enjeu collectif… » Ou encore : « Est-il pertinent de poursuivre le combat sur la liberté de faire circuler l’information et de la rendre accessible et intelligible à l’heure où toute l’industrie informationnelle se concentre sur l’attention comme principale source de valeur ? A quoi bon une information disponible en l’absence de connaissance de son existence, en cas d’insuffisance de temps de cerveau disponible ou de manque d’intérêt pour son utilisation ? »
A Draguignan, l’enjeu est d’échanger afin de préparer une démarche de révision des textes politiques de Ritimo. Un débat mouvant – où les participants prennent physiquement position en se déplaçant – permet de dessiner des premiers éléments de définition. Suit ensuite un long échange autour de l’expérience mouvementée du Ravi et de la Tchatche, l’association qui édite le journal et mène ses actions d’éducation populaire. Conclusion provisoire ? Il est urgent pour nos sociétés de refaire de l’information un enjeu commun, de bas en haut, au cœur des politiques publiques. Mais cela ne se fera pas sans implication citoyenne…