Le Ravi de plâtre : Christian Tommasini
La violence des mots n’en finit pas de résonner. La scène, révélée le 27 avril par Marsactu, remonte au 22 février dernier. Christian Tommasini, président du Yachting club de la Pointe-Rouge (YCPR) à Marseille, est en roue libre lors du conseil portuaire : « Je ne suis pas raciste mais… » S’ensuit un déluge d’injures racistes pénibles à reproduire, ce qu’il faut pourtant faire pour en mesurer l’ampleur.
« Maintenant il y en a marre des Arabes, martèle Tommasini. Tu peux plus rien faire sans qu’un Arabe vienne te faire chier (…). » Son souci ? Selon lui des « nuisances » sur le parking du port qui « ressemble à Alger bis (…) envahi par des bandes maghrébines », « que des melons, que des Arabes. Pas un blond, un blanc, un qui est bien comme il faut... » Et de lancer un appel au meurtre : « Le jour où il faudra s’armer, je serai le premier à aller faire de la ratonnade. »
Dans l’assemblée, deux vice-présidents LR de la métropole : Didier Réault, délégué au littoral et président du parc national des Calanques, se contente sur le ton de l’humour d’un « Tu stigmatises ! » sous les rires de l’assistance. Le second, Claude Piccirillo, délégué à la plaisance, préside la séance sans réagir. Sophie Roques, adjointe du Printemps marseillais qui siège pour la ville, se dit « abasourdie » mais reste silencieuse.
Fin avril, le parquet a ouvert une enquête préliminaire pour provocation publique à la haine. La ville a suspendu ses subventions au club. Christian Tommasini, convoqué devant le tribunal correctionnel le 29 octobre prochain, a démissionné regrettant des « propos malencontreux » et une « polémique ridicule ». Guère plus.