Frédérique Camilleri, ravi de plâtre
La chanson frââânçaise le clamait déjà dans les années 1980 : « la drogue c’est de la merde !! ». Trente ans plus tard, le ministère de l’Intérieur chante le même refrain. Et pourtant : les gens continuent d’en acheter, et les vendeurs de s’entre-tuer – et faire des victimes collatérales – pour la leur vendre.
Le paradoxe n’a pas l’air de tarauder beaucoup Frédérique Camilleri. Après deux règlements de comptes en un seul week-end qui ont entraîné la mort de trois personnes, dont une enlevée puis brûlée vive, la préfète de police des Bouches-du-Rhône continue de marteler le credo : les renforts arrivent, nous pilonnons les points stups, nous faisons pleuvoir les PV sur les consommateurs ! Le fait que les victimes soient de plus en plus jeunes, 14 ans et 8 ans à peine pour deux des dernières ? Le fait que la politique répressive menée par droite et gauche n’a abouti qu’à faire de la France le premier pays européen en consommation de cannabis ? Fume, c’est du belge !
Comme le rappelle le prix Albert Londres Philippe Pujol, la réponse ne peut pourtant venir que d’un seul triptyque : emploi, éducation, transport. Les opérations coup de poing, c’est bon pour des images au JT, pas pour changer le quotidien des habitants. Six mois avant cet été meurtrier, le directeur de la PJ de Marseille avouait en substance que la stratégie française de lutte contre la drogue se limite à créer du turn over chez les dealers, et les empêcher d’atteindre la puissance d’une mafia. Pour la préfète de police, ancienne adjointe du sinistre Didier Lallement, la guerre contre la drogue s’annonce plus dure que celle contre les gilets jaunes.