PROCÈS BÂILLON, ne boxez plus la presse indépendante !

septembre 2019

Éditer un journal libre est décidément un sport de combat. le Ravi, le mensuel pas pareil dédié à l’enquête et à la satire en Provence-Alpes-Côte d’Azur, poursuit sa lutte judiciaire face à l’acharnement de l’Odel Var. La direction de cet organisme parapublic en charge des centres de loisirs, dirigé par un élu LR, mène en effet un procès bâillon entravant la liberté d’informer du journal.

Un procès bâillon, quèsaco ? Refusant de répondre à des questions légitimes, qui relayent les alertes de la Chambre régionale des comptes et les plaintes de salariés devant les prud’hommes, renonçant à faire valoir un simple droit de réponse, l’Odel Var attaque, sans sommation et à plusieurs reprises, en justice.

le Ravi a gagné une manche. Mais après avoir été relaxé face à un procès en diffamation pour son enquête « De l’Odel sous les ponts », le mensuel est toujours sous le coup d’une autre procédure concernant son article « Les élus d’abord, les enfants après ». L’Odel Var et son directeur ont réclamé la somme de 32 000 euros, de quoi menacer la survie du journal. le Ravi a pris un K-O en première instance au TGI de Draguignan. Lors du match retour à la cour d’appel d’Aix-en-Provence, la journaliste a été relaxée, les sommes réclamées ont été divisées par dix, mais le mensuel reste partiellement condamné.

Le prochain round aura donc lieu à Paris devant la cour de cassation afin de faire reconnaître totalement la légitimité de l’enquête, son sérieux, ainsi que le droit à la satire. Déplacer le ring dans la capitale va permettre d’instruire le dossier devant une juridiction habituée à traiter du droit de la presse. Face aux coups en dessous de la ceinture, l’endurance est de mise. Mais elle a un prix ! Déjà 10 000 euros de frais pour couvrir les deux premières années de procédure…

Dénonçant le recours abusif à la justice, détournée afin de faire obstacle au débat public, nous appelons à soutenir le mensuel le Ravi. Nous souhaitons que l’arbitrage fasse droit à la liberté d’informer. Et que, même bâillonnée, la presse libre ne baisse jamais la garde !

Premiers signataires :

Raymond AVRILLIER (écologiste, maire adjoint honoraire de Grenoble) ; Nicole BRIEND (lanceuse d’alerte, Attac Carpentras) , Fathi BOUAROUA (co-président Emmaüs Pointe Rouge Marseille) ; Michel CORDES (comédien); Pierre BALLOUHEY (dessinateur, président de France Cartoons) ; François BEAUNE (écrivain); Jean-Christophe BOULANGER (président du SPIIL, le Syndicat de la presse indépendante d’information en ligne) ; François BONNET (co-fondateur de Mediapart) ; Fathy BOURAYOU (dessinateur, fondateur du FIDEP, le Festival International de la caricature, du dessin de presse et de la satire de l’Estaque) ; Alexandre FAURE (président de l’association Le Crayon) ; Nicole FERRONI (Chroniqueuse, humoriste) ; Lisa GIACHINO (rédactrice en chef de L’Age de faire) ; Benoît GILLES (rédacteur en chef de Marsactu) ; PAPET J (musicien, Massilia Sound System) ; Hervé KEMPF (rédacteur en chef de Reporterre) ; HIGH KU (Dj des Chinese Man);IMHOTEP (IAM); Vincent LANIER (Premier secrétaire général du SNJ, le syndicat national des journalistes) ; Bruno LE DANTEC (écrivain) ;Jean-Baptiste MALET (Prix Albert Londres 2018); Teresa MAFFEI (militante associative niçoise) ; Dominique MANOTTI  (écrivaine) ; Valérie MANTEAU (Prix Renaudot); Philippe MERLANT (co-fondateur de Reporter citoyen) ; Mathieu MOLARD (redacteur en chef de StreetPress) ; Philippe PASCAL (lanceur d’alerte, lauréat du Bâillon d’or) ; Christian PHILIBERT (Réalisateur et scénariste) ; Edwy PLENEL (Directeur de la publication de Mediapart) ; Raphaël PRADEAU (porte parole national d’Attac France) ; Philippe PUJOL (journaliste, prix Albert Londres 2014) ; Agnès ROUSSEAUX (journaliste à Basta !) ;  Ivan DU ROY (cofondateur de Basta !) ; Denis SIEFFERT (directeur de publication de Politis) ; Catherine SINET (Directrice de la publication de Siné Mensuel), Emmanuel VIRE (secrétaire général du SNJ-CGT, le syndicat national des journalistes CGT).

Pour signer la pétition

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Moi aussi je fais un don pour aider à payer les frais de justice (don déductible des impôts à hauteur de 66 %)