Schreck 3
Philippe Schreck, plébiscité par ses pairs qui l’ont élu bâtonnier, porte parole des avocats, régnait dans le marais du tribunal de Draguignan. Notable parmi les notables de la sous-préfecture varoise, il n’hésitait pas à défendre, plutôt que la veuve et l’orphelin, les puissants : comme dès 2017 les dirigeants de l’Odel Var, préférant attaquer en diffamation le Ravi plutôt que de répondre aux questions légitimes d’un journal indépendant. Premier épisode d’un long procès bâillon…
Mais surprise ! Lors des municipales en 2020, Schreck entre en campagne. Tout en entretenant le doute sur sa couleur politique : vert kaki, caca d’oie ? Officiellement, il se revendique « de droite sans étiquette » mais le Ravi, taquin, révèle que David Rachline, le maire d’extrême droite de Fréjus, soutient sa candidature. Indice supplémentaire de l’idylle : le RN ne présente pas de candidat à Draguignan. Au second tour, l’ex-bâtonnier arrive en troisième position avec 12,60 %.
Schreck 3, le retour : peu actif dans l’opposition municipale, il fait son coming-out en devenant, en février dernier, délégué du RN dans la huitième circonscription. Et l’y voilà désormais candidat aux législatives, cette fois ci dûment étiqueté « Marine Le Pen ». Schreck veut « se battre contre les déserts médicaux ». Un gentil monstre attaché aux services publics ? Oui, comme les maisons d’arrêt ! « Personne n’aime une prison près de chez soi mais ce n’est pas plus laid qu’un supermarché », explique-t-il à Var-Matin. Chassez le naturel…
Actualisation (20/06/2022) : au royaume de la forte forte lointaine Dracénie, l’extrême-droite, comme dans le reste du Var, triomphe aux législatives. Philippe Schreck est élu député RN avec 54,94 % (abstention 54,25 %) face au député sortant (LREM / Ensemble).