Odel Var : première victoire en justice pour le Ravi
Relaxé ! Presque au pied du sapin, le 20 décembre, le tribunal de Draguignan nous a fait un beau cadeau en annonçant que l’Odel Var, son directeur et sa DRH, étaient déboutés, suite à un jugement en première instance le 21 novembre, de l’une de leur plainte contre le Ravi. Ils n’avaient pas apprécié notre enquête « De l’Odel sous les ponts » publiée en février 2018 (Cf le Ravi n°159). Le tribunal n’a donc pas jugé diffamatoire l’article de Samantha Rouchard révélant, entre autres, que Magali Sparano, la DRH, a pu racheter à son employeur un véhicule de fonction au quart de sa valeur. Il ne s’est pas ému d’un travail d’investigation, s’appuyant notamment sur un rapport cinglant de la Chambre régionale des comptes, documentant les dysfonctionnements d’un organisme parapublic « tentaculaire».
Pour autant, le Ravi n’est pas encore tiré d’affaire ! Le lundi 10 décembre nous étions convoqués devant la Cour d’appel d’Aix-en-Provence pour tenter, là aussi, d’obtenir justice toujours face à l’Odel Var. Marc Lauriol, son directeur, n’a pas non plus aimé l’enquête « les élus d’abord, les enfants après » (Cf le Ravi n°151, mai 2017). Lors de l’audience, l’avocat général a souligné « la bonne foi » de Samantha Rouchard : « quand on lit attentivement l’article, il contient des éléments qui viennent accréditer les allégations sur l’Odel Var. » Il a aussi estimé que qualifier l’organisme de pieuvre « n’est pas particulièrement diffamatoire » [A propos de céphalopodes, lire ci-contre le docu-friction dessiné de Tone]. Par contre, une analyse concernant les motivations de la candidature de Marc Lauriol aux législatives, lui a semblé manquer un peu de retenue. Que décidera le juge lors du délibéré le 28 janvier prochain ? Suspens.
Une certitude : nous persistons, plus que jamais, à dénoncer une procédure bâillon. Un rapide rappel chronologique permet de l’attester. 1. Marc Lauriol, le directeur de l’Odel Var, par ailleurs conseiller départemental LR, refuse de répondre à nos questions légitimes ou de mandater l’un de ses cadres à sa place 2. Il n’apprécie pas notre travail d’investigation. 3. Il ne réclame pas de droit de réponse, à parution des articles, afin d’apporter d’éventuelles précisions ou contre-arguments. 4. Il attaque directement en justice en réclamant plus de 30 000 euros. 5. Son avocat multiplie les demandes de renvoi faisant ainsi traîner l’instruction. 6. Et ce mécanisme se répète à deux reprises !
Résultat ? Nos capacités d’enquêter sont entravées et une pression financière pèse sur notre titre. Nous devrons, même dans le meilleur des cas, assumer des frais de justice. Mais redisons-le : on ne se taira pas ! Lancée fin 2018, notre collecte de dons (déductibles des impôts), a déjà permis de sécuriser ce début d’année (elle reste ouverte sur le www.okpal.com/leravi). Et surtout, aidez-nous à faire passer un message toujours vital : édité par une association indépendante, le Ravi n’a pour richesse que ses lecteurs. Eux seuls, en souscrivant des abonnements, peuvent nous rendre justice !