Semivim : avis de gros temps à Martigues
Ca souffle dru sur les bords de l’étang de Berre. Du classique en cette saison à Martigues ? Pas vraiment. Suite aux enquêtes du Ravi puis de Blast sur l’organisme HLM de la ville présidé par le maire Gaby Charroux, la question de sa gestion comme du rôle joué par la directrice du patrimoine Patricia Baptiste et son compagnon, Adel Baha, n’en finissent pas d’agiter la ville communiste.
Et cela risque de ne pas s’arranger. Dans le sillage d’un conseil d’administration extraordinaire de l’organisme HLM qui doit se tenir aujourd’hui, lundi 15 novembre à 15 heures et qui s’annonce chargé, le rapport annuel 2020 de la Semivim doit être examiné mardi en conseil municipal. Et ce qui est sûr, c’est qu’il va faire causer. A première vue, pas grand-chose à dire, d’autant que les comptes ont enfin été certifiés par le commissaire aux comptes, ce qui n’avait pas été le cas pour l’exercice précédent.
Risques psychosociaux
Mais, au chapitre « perspectives pour l’année 2021 », quelques lignes devraient alimenter les débats au sein de l’hémicycle. C’est un court paragraphe relatif à la « réorganisation de la société » qui indique qu’« une enquête sur les risques psychosociaux sera réalisée pour évaluer la qualité de vie au travail ». Dont acte, dans le sillage de celles menées en 2018 et 2019, celle-ci serait en passe de s’achever. Et le rapport annuel de détailler par ailleurs les recrutements qui étaient prévus cette année : 7 postes, tous au sein du service « patrimoine » où officie Patricia Baptiste, la directrice que les rapports 2018 et 2019 pointaient déjà.
Or, si le maire semble vouloir plutôt « charger » l’ancienne direction que celle qui, visiblement, garde toute sa confiance, en interne, certains ont commencé à lister le nombre de départs depuis 2015 : pas loin d’une vingtaine au sein d’une société comptant une cinquantaine de salariés. Et cela monte à une trentaine lorsqu’il s’agit d’évoquer les salariés impactés par la gestion « RH » au sein d’une structure qui clame que son « patrimoine », c’est « d’abord l’humain ».
C’est peu dire que l’évocation par nos collègues de Blast du parcours du compagnon de la directrice du patrimoine Patricia Baptiste, Adel Baha, lui aussi employé de la Semivim en tant que « médiateur » laisse songeur. Comme, apparemment, ses déclarations lors d’une récente enquête de police. D’après nos informations, suite aux articles publiés ces dernières semaines, l’opportunité de sa démission aurait été envisagée par la municipalité. En revanche, Patricia Baptiste, elle, est toujours en poste.
Pourtant, les deux semblent indissociables. En témoigne par exemple ce document que le Ravi a pu consulter : « Projet villa M. Baha et Mme Baptiste ». Un document datant de septembre 2019 et réalisé par un cabinet d’architecte d’intérieur marseillais, Espace Design, qui a établi les plans d’une belle villa d’un étage, avec piscine et garage. Une villa qui aurait été construite à la lisière du lotissement « l’Adret de St-Macaire », un ensemble géré par la Semivim situé derrière l’hôpital de Martigues. La vente de la parcelle s’est elle faite ? Sur place, d’après nos constatations, il n’y a pas eu la moindre construction.
Adel Baha aurait-il changé son fusil d’épaule ? Il semble avoir en tout cas décidé de se rapprocher de là où il a domicilié sa société de portage d’affaires, Martigues Évolution, puisqu’il a obtenu en juin dernier de la mairie de Martigues un permis de construire du côté de Lavéra dont l’objet est le suivant : « Démolition d’une maison existante pour reconstruction d’une nouvelle maison » avec « création d’une piscine et d’un garage mitoyen ». Une maison qui fait 137m2 et qui devrait en faire, d’après le document que le Ravi a pu consulter, pas loin du double.
Si, à en croire l’article de Blast, celui dont la fonction officielle à la Semivim est « médiateur » se serait particulièrement intéressé à la question des travaux au sein de l’organisme où sa compagne est à la tête de la gestion du patrimoine, il semblerait également, d’après plusieurs sources, qu’il se soit aussi intéressé de près à la question de l’immobilier. Ce qui, nous dit-on, n’aurait pas été sans poser problème. Et, à tout le moins question. Des questions qui devraient alimenter les débats lors du conseil municipal. Les Insoumis martégaux se sont d’ores et déjà fendus d’un communiqué pour exprimer leur « solidarité aux salarié.e.s » de la Semivim, espérant que « la justice suivra son cours et fera toute la lumière sur la réalité des faits ». Assénant : « C’est d’une gestion saine et transparente des instances mises en cause dont ont besoin les salarié.e.s et les locataires concerné.e.s ainsi que l’ensemble des habitants de la ville. »
A l’heure où nous mettions en ligne, ni M. le maire ni Mme Baptiste n’ont répondu aux sollicitations du Ravi