Menaces judiciaires
En dix-sept ans d’existence, c’est une première pour le Ravi ! Les refus de répondre à nos questions sont courants. Nous faisons parfois face à des procès, entravants mais peu fréquents, comme celui pour lequel nous réclamons justice devant la Cour de Cassation face aux dirigeants de l’Odel Var. Les demandes de droit de réponse, que nous accordons toujours selon la loi, sont plutôt rares.
Le mail de Philippe Courtois est donc pour nous tout à fait inédit. L’ex-directeur départemental de Var-Matin, désormais collaborateur d’Hubert Falco, le président de la métropole Toulon-Provence Méditerranée (TPM), a adressé le 25 septembre un courrier électronique à notre directeur de la publication, menaçant d’un procès avant même que l’article soit écrit : « Comme ancien journaliste et surtout comme citoyen, je suis attaché à la liberté de la presse. Mais j’entends également faire valoir mes droits, devant la justice, si un article me mettant en cause devait être publié dans vos colonnes. »
« Vengeance personnelle »
Le même jour, quelques heures plus tard, un email de Valérie Paecht, directrice générale des services de Toulon-Provence Méditerranée, est aussi menaçant : « en cas de propos diffamatoires ou mensongers, je solliciterai des poursuites judiciaires immédiates ». L’une et l’autre ciblent Simon Fontvieille. « Ce journaliste qui a des méthodes peu orthodoxes » viserait selon Valérie Paecht « clairement à nuire à l’image de l’institution Toulon-Provence Méditerranée ». Et Philippe Courtois d’affirmer qu’il serait « en quête d’une vengeance personnelle ».
Journaliste indépendant, passé par Var-Matin, La Marseillaise et aujourd’hui le Ravi, Simon Fontvieille est surtout co-auteur avec Jean-Baptiste Malet, prix Albert-Londres, d’une longue enquête publiée dans Le Monde Diplomatique en mars dernier, « A Toulon, le maire organise son plébiscite ». Elle questionnait déjà les liens entre la direction de Var-Matin, « toujours du côté du manche », et Hubert Falco.
Ultime coup de pression : Thierry Fradet, avocat de Falco, a adressé, le 30 septembre, un courrier à Simon Fontvieille le menaçant de poursuite et l’invitant à « saisir au plus vite l’avocat de votre choix afin qu’il vous éclaire sur vos droits et qu’il vous trace la frontière juridique entre l’information, l’engagement, le militantisme et l’obsession ».
Le mensuel le Ravi, tout en assumant le ton d’un journal satirique, pratique un journalisme rigoureux, soucieux de vérifier les faits et attaché aux points de vue contradictoires. A cet effet, Frédéric Legrand, journaliste co-auteur de l’enquête que nous publions malgré ces nombreuses menaces judiciaires, a invité une fois de plus Philippe Courtois, Hubert Falco et Valérie Paecht à s’exprimer. Tous sont restés silencieux. Nos colonnes leur restent ouvertes.