Un Nanard toujours à l’affiche
La fin du monde n’a pas eu lieu mais c’est le retour d’un mort vivant. Bernard Tapie est donc le boss de La Provence, Var Matin, Nice Matin, Corse Matin et du groupe Hersant Media. « Il nous a dit avec humour qu’il n’aimait pas forcément la presse » a confié, un peu crispé, le directeur des rédactions de La Provence à l’issue de sa première rencontre avec le nouveau patron. Longtemps Tapie aimait répéter : « A quoi ça sert d’acheter un journal quand ont peut acheter un journaliste ? » A 70 ans, il a compris : cela permet de se payer en une seule fois une petite armée de journalistes…
Il faudrait plus que quelques lignes pour retracer le parcours de Nanard : sa fortune construite en rachetant et en revendant, à coups de plans sociaux, des entreprises en liquidation ; son aventure à la tête de l’OM, le match truqué et son passage par la case prison ; ses tentatives en politique qui feront de lui un député et un ministre éphémère ; son « amitié » avec Mitterrand Sarkozy, Borloo ; sa carrière de comédien ; sa relative déchéance financière avant le cadeau de 300 millions d’euros, offert par Sarkozy, aux frais du Crédit lyonnais et des contribuables.
Résumons : les principaux titres de la presse quotidienne régionale en Paca sont désormais dans les mains d’un affairiste populiste. Combien de temps ? Celui qu’il faudra à Bernard Tapie pour empocher des bénéfices, en espèces sonnantes ou en influence. Tentera-t-il un retour en politique ? Par jeu ou intérêt, rien n’est impossible. Le mauvais film n’est toujours pas fini.
le Ravi