Un maire, à quoi ça sert ?
Grignoté par les intercommunalités et les métropoles, le pouvoir des maires s’effrite. Pourtant, ils sont déjà tous en campagne pour se faire réélire. Et restent incontournables.
Les élections municipales auront lieu dans six mois, les 23 et 30 mars 2014. Pourtant dans les 958 communes de Provence-Alpes-Côte d’Azur, les maires, la plupart désireux de se succéder à eux-mêmes, et tous leurs opposants rêvant de les « sortir », s’agitent dans tous les sens comme si le scrutin était pour demain matin. Peu importe l’échelle, que l’on soit dans un petit village ou l’une des 11 villes de plus de 50 000 habitants de la région. Partout, décrocher l’écharpe tricolore avec glands à frange d’or (sic !) est vécu comme un couronnement, une étape obligée de toute carrière politique réussie.
L’organisation de primaires « citoyennes » socialistes sur le modèle de celles imaginées pour la présidentielle, les 13 et 20 octobre à Aix-en-Provence et Marseille, témoigne aussi de l’importance des municipales. Imagine-t-on une primaire pour désigner le candidat d’un canton, un président de région ou celui d’une communauté de commune ? La côte des maires, les femmes et hommes politiques dont les Français se sentent les plus proches, reste excellente. Pourtant, leur pouvoir s’émiette, grignoté par l’émergence des agglomérations et autres métropoles.
En définitive, un maire, à quoi ça sert ? A orienter réellement l’avenir de nos communes ? Ou à se contenter de couper un ruban lors d’inaugurations ? Notre enquête montre que si l’aura de la fonction ne faiblit pas, les cartes de la gouvernance locale sont en pleine redistribution…
Michel Gairaud