TOURNEE REGIONALE MEDIAS CITOYENS PACA
L’essentiel de la mission aura été d’organiser durant la première année 2016 une tournée régionale en Paca afin d’identifier, département par département, les « médias citoyens » sans toutefois en donner une définition « objective » ou « restrictive » puisqu’au-delà des indications objectives que peuvent être le statut juridique, les formes de financement et, dans une moindre mesure, la production éditoriale, nous avons été particulièrement attentifs à un certain nombre d’actions et de missions dans lesquelles le média va au-delà de lui-même en s’attachant à avoir un rôle dans la « cité » (éducation aux médias, intervention en milieu scolaire, journalisme participatif, organisation de débats, participations à des réseaux, partenariats, etc…)
Pour cela, nous nous sommes basés, au-delà des acteurs que nous avions déjà recensés dans le cadre de nos précédentes activités (en particulier l’étude menée en 2014), sur la liste, fournie par la DRAC, des structures ayant candidaté à l’appel à projet « médias de proximité » lancé en 2015 par le ministère de la culture et de la communication, en l’occurrence, une quarantaine de structures. En outre, nous avons procédé par «capillarité », en sollicitant les membres de « Médias Citoyens Paca » afin qu’ils nous aident à identifier, sur leurs territoires, les médias et structures qui pourraient être intéressés par notre démarche, à savoir la tenue dans chaque département de la région Paca d’une réunion d’information de Médias Citoyens Paca visant à présenter cette association et à mieux identifier les médias qui pourraient être intéressés par la démarche que cette dernière souhaite initier, en s’intéressant plus particulièrement aux modalités de fonctionnement de chacun, à leur implication dans des activités spécifiques (éducation aux médias, journalisme participatif, etc…), à leur expérience en matière de partenariat, de mutualisation et à leurs envies. A noter aussi que nous avons procédé de la sorte avec chaque média sollicité intéressé par la réunion et prêt à y participer.
Précisons ici un point d’importance et qui peut illustrer les difficultés que nous avons pu rencontrer, sinon la principale difficulté : la qualification et la reconnaissance de tel ou tel média comme « citoyen ». Nous nous sommes parfois retrouvé coincé entre Bourdieu et Desproges. Si le sociologue s’est attaché à décrypter ce qu’était la « distinction », l’humoriste, lui, s’est fendu d’une saillie dont il avait le secret : « Il ne suffit pas d’être heureux. Encore faut-il que les autres soient malheureux ». Au-delà du fait qu’il peut être compliqué d’accoler un qualificatif (« citoyen », « indépendant », « libre ») à une publication, surtout lorsqu’on travaille soi-même dans une publication, et qu’il y a bien évidemment une dimension subjective à l’exercice, il est arrivé que certains médias sollicités pour participer aux réunions organisées par « Médias Citoyens Paca » -des réunions de travail visant à identifier les acteurs d’un territoire- s’interrogent sur les autres structures invitées et ne goûtent guère que tel ou tel média puisse l’être aussi, au point que certains ont finalement décidé de ne pas venir ! Il a donc fallu marcher sur des œufs, faire preuve autant de discrétion que de pédagogie, en expliquant que nous organisions justement des réunions d’information, que nous n’étions pas là pour délivrer des certificats ou des titres honorifiques mais que nous cherchions à identifier les acteurs sur le terrain et à partager expériences et réflexions. Cela n’a donc pas été sans difficulté : ainsi, dans le Var, une télévision, en apprenant que nous invitions le journal local afin qu’il nous fasse partager son expérience de conversion en coopérative, décidera finalement de ne pas venir à la réunion. Et, dans les Bouches-du-Rhône, en constatant que la liste des destinataires du mail d’invitation était en « copie caché », une publication culturelle insistera pour connaître la liste des participants : « J’aimerais bien savoir qui sont les autres participants ? invités ? de cette réunion. Afin de pouvoir "trancher" justement, et savoir si nous y venons ». Une bien étrange conception de la part d’un média « citoyen ». Mais qui n’avait déjà guère apprécié que, lors d’une précédente étude, nous ayons l’outrecuidance de solliciter une autre publication culturelle…
Toutefois, dans l’ensemble, l’accueil a été on ne plus cordial et la démarche appréciée. En outre, nous avons expliqué clairement pourquoi nous avions invité telle structure et pas telle autre. Ainsi, les médias « trop gros », trop « commerciaux », liées à des partis politiques, n’ont pas été sollicités. Certaines structures -même parmi les plus modestes- déclinant eux-mêmes l’invitation en nous expliquant que la part « citoyenne » de leur activité était minoritaire au regard d’un fonctionnement principalement commercial.
Notons enfin une dernière difficulté, que nous avions déjà rencontré lors de notre précédente étude de 2014 : les relations complexes avec la FRASE, la fédération des radios associatives du sud-est, son président, Gilbert Andrucciolli, par ailleurs à la tête d’une des plus grosses radios associatives dans les Alpes-Maritimes, ayant décliné fermement notre invitation, confirmant le positionnement qu’il avait eu lors de notre étude en 2014 dans le cadre du micro-projet que nous avons mené pour le Ravi. Il semblerait que les divergences d’appréciation avec d’autres membres de Médias Citoyens notamment du côté de la CRESS Paca ou des syndicats radiophoniques ainsi que les revendications spécifiques de ce secteur médiatique prévalent sur la nécessité d’un dialogue avec l’ensemble des représentants du « tiers secteur médiatique ». Ce qui n’a pas empêché nombre de radios associatifs de la région de participer aux réunions de « Médias Citoyens Paca ».
A noter que la tournée « régionale » de Médias Citoyens Paca a fait l’objet de plusieurs annonces sur différents supports et dans différents lieux :
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lors d’une réunion publique le 13 janvier 2015 au Dar Lamifa organisé par Acrimed, pour un débat sur le financement de la presse et des médias, en présence de nombreux représentants de médias locaux et associatifs ainsi que Pierre Rimbert, du « Monde Diplomatique »
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lors de l’émission « Presse libérée » qui a lieu tous les deuxièmes mardis du mois sur Radio Galère, avec rediffusion sur Radio Zinzine et Fréquence Paris Plurielle…
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dans les colonnes du Ravi, en particulier dans la rubrique « Presse pas pareille »
Chaque réunion a fait l’objet d’annonces et de compte-rendus non seulement dans les colonnes du Ravi et sur les ondes de Radio Galère et Radio Zinzine (dans le cadre de l’émission « Presse libérée »), un certain nombre de participants (« Le Canard des Alpages », « Ligne 16 », « Fokus 21 » pour ne citer qu’eux) s’étant fait également l’écho de ces réunions.
D’un point de vue « technique », les invitations à ces réunions ont été faites par mail et suite à des conversations téléphoniques, notamment pour convenir du lieu et de la date. Et ce n’est pas anodin : il n’a été nullement besoin, lors de cette tournée, de recourir à des salles privées ou de débourser quelque argent pour accueillir les réunions puisqu’à chaque fois, à chaque étape, nous avons pu profiter de l’accueil de membres de Médias Citoyens Paca ou de partenaires proches de ce réseau ou de ces membres.
Enfin, dernier point « pratique », si, dans la feuille de route accompagnant l’octroi de la subvention, il était indiqué qu’il y aurait une réunion par département, il n’échappera pas que nous avons consacré qu’une réunion pour les départements « alpins », en l’occurrence les Alpes de Haute-Provence et les Hautes-Alpes. Dans le « timing » très serré de cette action et au regard du nombre de médias présents dans le « 04 » et le « 05 » susceptibles de participer à une réunion organisée par Médias Citoyens Paca, il était plus pratique et plus efficace d’organiser une seule réunion pour les deux départements. Tout comme, pour des modalités pratiques, si le réunions devaient à l’origine faire l’objet d’une captation vidéo, cela n’a pas été le cas, sauf pour la première, dans le Var (par « Mode 83 »). En revanche, il y a eu, pour la plupart, des photos et même, à l’issue de certaines, des interviews radio.
Avant de rentrer dans le détail de chacun des réunions et d’en réaliser une synthèse, expliquons le
déroulé-type d’une réunion « Médias Citoyens Paca »
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Présentation de l’association Médias Citoyens Paca » : historique, membres, actions, actualité, perspective…
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Tour de table des participants : présentation, fonctionnement, implication « citoyenne », expériences de partenariats, de mutualisation, implication dans des réseaux…
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Discussion libre autour des perspectives et des envies de chacun
Systématiquement, à l’issue de chacune de ces réunions, il a été réalisé un compte-rendu envoyé à l’ensemble des participants (et même de certaines structures n’étant pas présentes à la réunion mais souhaitant avoir des informations sur celle-ci et sur les suites…) et il a été envoyé à chacun des participants un tableur visant à synthétiser les caractéristiques de chacun, avec la volonté de mettre en commun ces documents (même si cela ne sera pas simple, on le verra plus tard) et d’alimenter une cartographie des « médias citoyens » dans la région.
Au passage, un certain nombre d’informations ont été transmis aux structures ayant participé aux réunions organisées par Médias Citoyens Paca, en particulier celles relatives à la mise en place par le ministère de la Culture et de la Communication du fond de soutien aux médias d’information sociale de proximité, au moment du lancement de ce dernier et suite à la publication des résultats. En effet, lors des réunions, l’existence de ce fond -destiné à soutenir les médias « citoyens », indépendants, libres, participatifs- aura été à plusieurs reprises évoquée, bon nombre de participants ayant candidaté et un certain nombre ayant été retenu.
Signalons enfin que cette démarche globale a été réalisée en synergie avec deux réseaux nationaux : la Fédération de l’Audiovisuel Participatif (ex Fédération nationale des vidéos de pays et de quartier, FNVDPQ) et la Coordination permanente des médias libres, se réunissant chaque année en mai à Meymac, en Corrèze, lors des « rencontres des médias libres et du journalisme de résistance ». La Fédération de l’Audiovisuel Public étant elle aussi dans une démarche de structuration de réseaux, il a été décidé de mettre en commun notre travail, ce qui s’est traduit par un échange d’informations et la participation d’un ou de plusieurs membres de la Fédération de l’Audiovisuel Participatif aux réunions organisées par Médias Citoyens Paca. En outre, à Meymac, il a été convenu d’un certain nombre d’initiatives qui prolongeront la démarche initiée dans la région par Médias Citoyens Paca (que nous évoquerons plus tard).
Pour finir, il est nécessaire, avant de rentrer dans le détail des réunions, de leurs analyses, et des pistes à en tirer, d’apporter quelques explications quant au calendrier des réunions comme à la différence du nombre de participants d’un département à un autre. Il est d’abord à noter que, pour mener à bien cette mission, nous nous sommes partagés entre notre travail au sein du mensuel « le Ravi » et celui pour l’association « Médias Citoyens Paca ». Il a donc fallu « jongler » entre les deux activités. Mais, au-delà de cette question de disponibilité personnelle (et sans parler de celles des différents participants), sans surprise (du fait de notre expérience et de l’implantation des médias dans la Région), nous savions que les Bouches-du-Rhône est le département qui concentre le plus de représentants du « tiers secteur médiatique » et le département où nous avions le plus de contact. Nous savions aussi qu’il existe dans les départements « alpins » une belle dynamique tandis que, dans le Vaucluse, le nombre d’acteurs est pour le moins limité. Voilà pourquoi, d’un point de vue pratique et stratégique, au-delà du fait que nous terminerions par le « 13 », nous avons décidé de commencer notre tournée par le Var -département où, au fur et à mesure de nos recherches, il s’est avérée que nichaient de véritables « pépites » et des expériences vivifiantes- puis d’enchaîner avec les départements « alpins » avant de nous consacrer à deux réunions plus « modestes » et rapprochées, celle dans le « 06 » et celle dans le Vaucluse, avec la volonté de découvrir, en les abordant avec modestie, des territoires que nous ne connaissions pas assez. D’où le calendrier ci-dessous et la différence en terme de fréquentation.
Ainsi, il y a eu 5 réunions organisées par Médias Citoyens Paca entre février et juin 2016 :
* l’étape « varoise » (83) a eu lieu le 25 février 2016 à Draguignan, dans les locaux du « C’num », gérée par l’association Mode 83 et a réuni 12 médias et/ou structures et, en tout 20 participants.
Réseaux :
-Médias Citoyens Paca
-Médias Citoyens (Rhône-Alpes/Var)
-Ritimo (Draguignan)
Presse :
-Le nouveau journal des gens du pays de Fayence (Montauroux)
-Lou Spigaou (Barjols)
-Var Matin (Toulon)
-le Ravi (Marseille)
Radios :
-Mosaïque FM (Fréjus)
-Radio Verdon (St-Julien, Castellane…)
Audiovisuel/Numérique :
-Canal D (Draguignan)
-Mode 83 (Draguignan)
-Le Vidéographe (Barjols)
* l’étape « alpine » (04/05) a eu lieu le 12 avril 2016 à Peipin, dans les locaux de l’Age de Faire, et a réuni 10 médias et/ou structures, soit, en tout, 12 participants
Réseau :
-Médias Citoyens Paca
-Médias Citoyens (Rhône-Alpes/Var)
Presse :
-L’Age de Faire (Peipin, 04)
-Le Canard des Alpages (Serres, 05)
-La Canarde Sauvage (Forcalquier, 04)
-le journal Echange de l’ADSCB (Briançon, 05)
-le Petit Coq, de la SAPN (Gap, 05)
-le Ravi (Paca)
Radios :
-Fréquence Mistral (04-05 + 13)
Radio Zinzine (Limans, 04 + 13)
* l’étape « niçoise » (06) a eu lieu au Hublot, le 18 avril 2016, et a réuni 7 médias et/ou structures, soit, en tout, 10 participants
Réseau :
-Médias Citoyens Paca
Presse :
-La Strada (Nice)
-Le Patriote (Nice)
-Ressources Magazine (Nice)
-Le Ravi (Paca)
Radio :
-Nissa Pantaï (Nice)
Audiovisuel/Numérique :
-Ligne 16 (Nice)
* l’étape « vauclusienne » (84) a eu le 19 mai 2016 à Avignon, au cinéma l’Utopia, et a réuni 9 médias et/ou structures, soit, en tout, 7 participants.
Réseaux :
-Médias Citoyens Paca
-Fédération de l’Audiovisuel Participatif
Presse :
-Fanz’yo & Yo’yo (Vedène)
-Provence Durable, devenu depuis « Sans transition » (Malaucène)
-le Ravi (Paca)
Audiovisuel/Numérique :
-Sud TV Locale (Beaumes-de-Venise)
-Anonymal TV (Aix)
* l’étape bucco-rhodanienne (« 13 ») a eu lieu le 23 juin 2016, au « Média Lab » d’Urban Prod, à Marseille, et a réuni 25 médias et/ou structures, soit, en tout, 44 participants.
Réseaux :
-Médias Citoyens Paca
-Fédération de l’Audiovisuel Participatif
-Ritimo (Marseille)
Presse/Internet :
-La Baguette Magique (Marseille)
-La Gazette de la Roug’ (Marseille)
-Marsactu (Marseille)
-Ventilo (Marseille)
-le Ravi (Paca)
Radios :
-Radio Galère (Marseille)
-Radio Grenouille (Marseille)
-Radio Zinzine (Marseille)
Audiovisuel/Numérique :
-Anonymal TV (Aix)
-Airelles Vidéo (Aix)
-Art Up 13 (Marseille)
-Fokus 21 (Marseille)
-Images & Paroles Engagés (Marseille)
-Primitivi (Marseille)
-Tabasco Vidéo (Marseille)
-Télé du 3ème (Marseille)
-Urban Prod (Marseille)
-Venelles TV (Venelles)
Médias hors « 13 » :
-Le Canard des Alpages (05)
-Provence Verte TV (83)
La tournée régionale de Médias Citoyens Paca a donc réuni (en valeur absolue, c’est-à-dire avec de potentiels « doublons ») 63 médias et/ou structures et un total de 93 personnes. Ce qui, dans un délai pour le moins resserré et avec les contraintes précédemment énoncées, est loin d’être modeste ou négligeable, surtout quand on sait, par exemple, que l’appel a projet « médias de proximité » en 2015 puis le fond de soutien aux médias d’information sociale de proximité en 2016 ont suscité entre 30 et 40 candidatures en Paca. A noter que nous n’avons pas comptabilisés (sauf dans les comptes-rendus qui se trouveront en annexes) les personnes et structures excusées ou qui n’ont pu venir tout en manifestant leur intérêt pour la démarche, auquel cas nous dépasserions la centaine de participants et la barre des 75 structures.
Sans surprise, c’est la réunion « marseillaise » qui aura été la plus importante (ce qui est logique au regard du nombre de médias existants sur le territoire, de l’ancienneté de notre implantation et des liens tissés). Importance confirmée par la présence de deux médias ne venant pas des Bouches-du-Rhône, en l’occurrence, « Le Canard des Alpages » qui n’avait pu participer que par téléphone à la réunion « alpine » et « Provence Verte TV » dont nous n’avions appris l’existence que trop tard pour les intégrer à la réunion varoise. La démarche a donc « transcendé » les frontières territoriales. Et confirmé le côté « central » de la cité phocéenne. S’il n’est guère surprenant de constater que les départements alpins font preuve de diversité et d’inventivité, la réunion varoise nous aura révélé la richesse médiatique d’un département, richesse qu’il est d’autant plus important à souligner que peu d’acteurs toulonnais (vraisemblablement du fait de l’organisation à Draguignan de la réunion) auront été présents. Quant aux réunions niçoises et avignonaises, aussi modestes soient-elles, elles témoignent pour le premier d’un paysage aussi complexe qu’intéressant, pour la seconde, de la présence anciennes d’acteurs médiatiques malgré un environnement pas forcément favorable à ce type d’expressions. Mais, bien entendu, ce constat mérite d’être affiné. Même si, et on y reviendra, il y a de la part des acteurs et des participants à ces réunions, une forme sinon d’impatience, du moins l’envie de dépasser rapidement la question de l’état des lieux pour très rapidement aller dans le concret et expérimenter des formes de travail en commun. Mais nous y reviendrons.
Dans le détail, la tournée régionale de Médias Citoyens Paca a réuni :
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4 réseaux (Médias Citoyens Paca, Médias Citoyens, la Fédération de l’Audiovisuel Participatif et Ritimo). On pourrait même parler de 6 réseaux puisque, parmi les médias et participants présents, on comptait également des représentants des deux principaux syndicats au sein du paysage des radios associatives (le SNRL et le CNRA) mais ces derniers n’étaient pas forcément présents avec cette « casquette ». Sachant que, si Médias Citoyens Paca est une association régionale, les autres réseaux sont eux nationaux voire internationaux.
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16 télévisions ou producteurs de contenus audiovisuels et/ou numériques, le médium le plus en pointe dans le « tiers secteur médiatique » puisque, notamment dans sa dimension numérique, témoignant de la convergence des médias, c’est-à-dire la capacité à mêler image, texte et son, offrant donc une palette d’outils dont la richesse constitue un véritable atout, notamment dans les approches de journalisme participatif et d’éducation aux médias. A noter toutefois que l’on a affaire à un secteur dont les contours sont parfois difficiles à saisir. Au-delà des web-tv qui sont les héritières des télés pirates de jadis, on a aussi affaire à des producteurs de contenus audiovisuels (documentaires, reportages) qui, par ailleurs, peuvent avoir mis en place une émission de télé en ligne, des plateaux-télé en direct et/ou des festivals. Et l’on trouve aussi des structures qui se servent de l’outil audiovisuel non seulement pour fournir du contenu mais aussi pour faire de l’éducation aux médias, de la formation ou tout simplement comme d’un biais pour animer un quartier, un territoire. A cette diversité s’ajoute le fait que certains médias peuvent, du fait des difficultés de financement, avoir une activité et des productions « commerciales » pour financer la partie « citoyenne ». D’où peut-être la nécessité d’une approche non par média mais par action…
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8 radios, ce qui est en-deçà de l’offre du paysage radiophonique, non seulement associatif mais aussi du côté du web, la Fédération régionale des radios associatives du sud-est en recensant près d’une quarantaine. On « paye » là plusieurs choses : le refus avéré de la Frase de collaborer avec Médias Citoyens (pour des raisons que nous avons évoqué plus haut), ce qui n’empêche pas des radios membres de la Frase d’être venues. On a aussi affaire à un secteur dont la structuration est ancienne, qui est doté d’un financement ad hoc, ce qui peut détourner certains acteurs d’une démarche plus « globale », quand bien même travailleraient-ils dans le même temps avec d’autres types de médias. D’autant que les problématiques spécifiques autour de l’enveloppe globale pour ce financement peuvent amener à se focaliser sur des revendications sectorielles et non globales. Par ailleurs, face à un paysage foisonnant, il y a pu y avoir de notre part des « loupés », des oublis, en particulier au regard du foisonnement qu’il existe du côté des web radios. Nous avons aussi écartés des acteurs comme Raje dans le Vaucluse puisque derrière l’identité « associative », il y a des pratiques commerciales et des problématiques d’échelle peu compatibles avec la démarche initiée par Médias Citoyens Paca. Notons toutefois que, bien souvent, les radios sollicitées se sont montrées intéressées par la démarche mais n’ont pu, pour des raisons de calendrier, être présentes. D’autant qu’il y a, avec les radios, implantées depuis longtemps dans le paysage médiatique, une tradition dans l’approche plurimédia et des collaborations de longue date (ne serait-ce que localement, entre, par exemple, le Ravi, Radio Grenouille, Galère, Zinzine…)
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20 journaux (ou sites web) : qu’on ne voit pas là un biais liée au fait que celui qui a organisé cette tournée régionale vienne de la presse écrite… Mais, quand bien même serions-nous à l’ère du numérique, le « papier » a encore le vent en poupe, en témoigne la solidité de « vétérans » (comme « L’Âge de faire »), le dynamisme de nouveaux venus (comme « Ressources Magazine » à Nice), la profusion de gratuits (souvent culturels) et l’émergence de gazettes locales et de journaux de quartier (anciennes comme « le nouveau journal des gens du pays de Fayence » ou plus récentes comme « La Baguette magique », « la Gazette de la Roug’ »). Avec des phénomènes émergents où l’on voit des acteurs de l’audiovisuel prolonger leur travail non seulement sur le web mais aussi sur le papier, comme ce partenaire régulier du Ravi qu’est Médias 2 Méditerranée, où Bat 13 TV a donné naissance au « Mesclun », ou encore le journal « Fatche 2 » complétant le travail de Tabasco Vidéo sur les quartiers populaires du centre-ville de Marseille. Le papier est également le prolongement « naturel » d’associations (comme la revue « Echanges » ou « le petit Coq » de la SAPN) mais aussi la traduction rapide et à moindre coût d’envies éditoriales (comme, par exemple, « La Canarde Sauvage »). A noter que c’est dans ce secteur que les identités éditoriales -ou plutôt les « sensibilités » éditoriales- sont les plus fortes puisque ce sont eux qui ont été les plus « regardants » sur la liste des invités, et donc sur le fait de «considérer » un tel ou un tel comme étant un « média citoyen ». C’est aussi la famille la plus « divers », c’est-à-dire celle qui fait preuve du plus grand nombre de « modèles économiques ».
Au delà de cette classification et sans tomber dans le satisfecit, on peut dire que, durant cette tournée, exception faite de territoires sur lesquels nous n’avions pas suffisamment d’expérience ou de relais (comme le Vaucluse ou les Alpes-Maritimes), nous n’avons pas « oublié » grand monde. Pour s’en convaincre, il suffit de voir la liste des structures qui ont candidaté au fond de soutien aux médias d’information sociale de proximité (et, a fortiori, celles qui ont été retenues) : nous étions déjà en contact avec la plupart et quasi toutes ont été sollicité par nos soins.
Rentrons maintenant dans une dimension un peu plus analytique qui nous permettra d’énoncer un certain nombre de constats relativement consensuels : on a affaire à des médias qui, malgré la modestie de leur audience et de leur équipe, ont, pour la plupart, une dimension « citoyenne » par le rôle qu’ils ont dans la « cité » (éducation aux médias, atelier de journalisme participatif, organisation de débats…) et qui, bien que remplissant des missions d’intérêt général voire de service public (sans parler de la création de richesses, de l’animation de territoires ou tout simplement de la pérennisation de postes salariés), souffre encore et toujours d’un sous-financement chronique et sont économiquement on ne peut plus fragiles. Ce qui ne les empêche pas, au contraire, de se montrer on ne peut plus inventifs et de s’investir dans des partenariats et des réseaux qui leur permettent sinon de vivre, du moins, de survivre. D’où une inventivité, des envies, une sensibilité à un certain nombre d’initiatives et de propositions. Mais aussi de la méfiance et de la fatigue.
Sauf rares exceptions (moins d’une dizaine), nous avons affaire à des associations. Cela tient non seulement à l’histoire de ces médias mais aussi à la souplesse de cette forme juridique ainsi qu’à la philosophie qui la sous-tend, en particulier sur la volonté assumée et revendiquée d’appartenir à un secteur non-commercial (d’où, d’ailleurs, l’appellation « tiers secteur médiatique », se distinguant des médias du service public et des médias commerciaux ainsi que de ceux institutionnels). Pour les médias n’appartenant pas au secteur associatif, la dimension militante de leur statut n’en est pas moins présente puisque l’on compte un certain nombre de SCOP ainsi qu’une SCIC, le statut de coopérative et la possibilité de mettre sur un même pied d’égalité les différents membres traduisant en outre la dimension collective de ces aventures médiatiques. Tout en permettant de mettre un pied dans le monde de l’économie, qu’elle soit ou non sociale et solidaire. Car ces entreprises, quand bien même ne seraient-elles pas à but lucratif, n’en sont pas moins, dans leur activité, souvent commerciale. Ces médias produisent des richesses et s’investissent dans des domaines (formation, événementiel…) marchands, ou en tout cas, qui peuvent l’être. Enfin, on compte quelques médias dont le modèle est celui de société commerciale classique. Ce qui traduit la nature hybride de ces objets médiatiques qui doivent souvent trouver commercialement les moyens de financer une activité non commerciale ou, en tout cas, difficilement rentable.
Si, majoritairement, ceux qui font ces médias sont bénévoles, on trouve dans une part non négligeable de ces structures des salariés. Si cela tient là encore à l’histoire de ces médias et de ce secteur et s’il peut y avoir une dimension militante voire politique derrière le bénévolat, salarier sinon la totalité des membres, en tout cas un ou deux postes devient une problématique de plus en plus centrale. Et ce, à minima, pour assurer la pérennité de la structure et son animation. Il y a aussi une dimension militante au sein de ces structures dont l’équilibre économique est des plus fragiles, de payer, même mal. Et l’on trouve une multiplicité de statuts -bénévoles, salariés, stagiaires, service civique, contrat aidé, intermittent- et la coexistence de différents statuts au sein d’une même structure. Le monde des médias est un lieu d’expérimentation également sociale et l’on trouve aussi dans le secteur des auto-entrepreneurs. Néanmoins, cette problématique du salariat ne se retrouve pas dans les médias les plus récents ou dans les médias participatifs, portés par des habitants ou des structures faisant du journalisme participatif.
Les modèles économiques sont aussi divers que les lignes éditoriales de ces médias. Toutefois, on peut identifier un certain nombre de modèles :
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celui, minoritaire, du média réalisé sans aide, ni pub, ni subvention, uniquement sur la base des recettes liées à la vente et parfois l’organisation d’événements permettant de financer l’activité médiatique. Un modèle que l’on retrouve particulièrement dans les médias participatifs, les gazettes de quartier ou de pays et les journaux à la ligne éditoriale très militante…
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celui, lui aussi minoritaire, de médias réalisés sans aide ni pub ni subvention mais qui financent l’activité médiatique par des activités « commerciales » (prestations, com’, etc…)
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a noter aussi le modèle des gratuits qui eux se financent essentiellement sur la pub
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celui, somme toute assez fréquent dans le secteur, de médias qui, politiquement (ou pratiquement), refusent la publicité mais pas d’autres aides : aide au fonctionnement, subvention… C’est là où l’on trouve les radios associatives mais aussi des journaux plus installés comme « L’Age de faire »
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celui, en développement, de médias qui jouent sur l’hybridation des ressources : vente, pub, aide, subvention, prestations, formation, appels à don, crowdfunding, organisation d’événements…
Là encore, on note une inventivité qui est à la mesure de la fragilité du secteur. Sans tomber dans la caricature d’une culture de la « débrouille » ou d’une économie informelle, on a affaire à des médias qui font vivre des territoires, salarient des personnes, créent de l’activité, de la richesse et qui sont sous-financés alors qu’ils sont, tant dans leur contenu que dans leur modèle économique et social, innovant. Car ces médias sont, par culture comme par nécessité, naturellement en réseaux, jouant le jeu de la ou plutôt des mutualisations.
Avant de rentrer dans le domaines des pratiques « citoyennes » de ces médias, définissons rapidement les modèles éditoriaux que l’on rencontre :
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des médias essentiellement locaux (radios, télé, presse…) se distinguant par la manière de traiter les sujets ou par les sujets traités (ainsi que par ceux qui les traitent)
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quelques médias thématiques ou prolongeant l’objet d’associations (gratuits culturels, journaux traitant de problématiques liées à l’écologie…)
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un nombre croissant de médias participatifs
Passons maintenant aux pratiques.
Partenariats, échanges et mutualisation font partie de l’ADN de ces médias. Aussi modestes soient-ils, aussi récents soient-ils, comme l’illustrent à Barjols Lou Spigaou et Le Vidéographe. Certains font partie, comme les radios, de syndicats catégoriels, d’autres, comme les télévisions, d’une fédération (celle de l’audiovisuel participatif, ex FVDPQ) et Médias Citoyens Paca ambitionne de rassembler de son côté des médias de tout horizon. Ils arrivent que les médias se retrouvent lors d’événements ad hoc comme les Rencontres des médias libres et du journalisme de résistance. Mais, de fait, les partenariats se nouent principalement sur une base territoriale -la proximité et le fait de se croiser régulièrement permettant de nouer et de renforcer des liens- et sur le mode de la complémentarité : échange de visibilité, enquêtes en commun, animation d’émission de radio ou de télé par des journalistes de presse écrite, couvertures plurimédia voire organisations communes d’événements, mise en place de partenariats commerciaux… Ces échanges peuvent être ponctuels, plus ou moins informels mais sont de plus en plus fréquents pour ne pas dire structurels, avec une valorisation de ces démarches et un formalisme qui permet de mesurer l’apport de chacun. A noter que la généralisation des outils numériques a grandement facilité ces échanges. De fait, cette inventivité est aussi une nécessité : pour des médias qui n’ont pas beaucoup de moyens, même s’il peut y avoir de la concurrence, la culture est plutôt celle de l’entraide et de la collaboration en bonne intelligence. Ce qui n’est guère surprenant puisque les « gros » le font aussi…
Ces médias sont des acteurs importants des territoires dans lesquels ils sont ancrés puisqu’ils sont souvent organisateurs d’événements, notamment des débats, des conférences, des projections voire de festivals. Ils sont là pleinement « citoyens » au sens d’acteurs de la cité, ne se contentant pas de leur activité médiatique comme unique canal de transmission. Ils vont là au-delà d’eux-mêmes.
Cette volonté d’animation et de transmission se retrouve également chez ces médias à travers l’éducation aux médias qu’ils prodiguent régulièrement, notamment à travers la participation à la semaine de la presse à l’école ou encore leurs intervention en milieu scolaire. Médias bien souvent critiques, nés de l’insatisfaction de l’offre médiatique existante, ils portent un regard acerbe sur les mécaniques qui régissent le secteur et le métier d’informer. Avec, bien souvent, une volonté de décrypter, démonter, démystifier… Et d’armer intellectuellement les publics, à commencer par les plus jeunes. Médias, on l’a déjà dit, aux moyens souvent limités, ils sont les plus enclins à être dans une démarche non pas verticale mais horizontale, n’hésitant pas à dire d’où ils parlent, quelles sont les conditions de production et donc leurs limites… A noter que cette dimension éducative se traduit aussi par la présence de certains de ces médias au sein de cursus d’enseignement, qu’ils soient professionnels (notamment en école de journalisme), ou généralistes (à l’université). La quintessence étant la mise en place par Primitivi d’un « doctorat sauvage en média libre » pour lequel cette télé associative marseillaise se verra épauler par le ministère de la culture et de la communication d’abord avec l’appel à projet « médias de proximité » puis avec le fond de soutien aux médias d’information sociale de proximité.
Cette dimension d’éducation et de transmission est son paroxysme avec une activité de plus en plus répandue au sein des médias que nous avons rencontré : le journalisme participatif. C’est une dimension centrale pour les radios associatives (qui confient à des bénévoles émissions, régie, administration, programmation…), les télés participatives (en témoigne la fédération du même nom) ainsi que les journaux de pays et les gazettes de quartier. Et une activité de plus en plus importante pour des médias qui ne le pratiquaient pas à l’origine. Notons que cela n’est guère étonnant puisque les médias traditionnels eux-mêmes le pratiquent ou, en tout cas, s’y essayent. Et, avec le développement des outils numériques et des médias de ce secteur, cette dimension ne peut qu’être appelé à se généraliser puisque, de plus en plus, l’information se conjugue à trois voix dans un va-et-vient permanente entre les sources, les journalistes et les lecteurs/auditeurs/spectateurs… Enfin,
Au vu de cet état des lieux, la dimension « citoyenne » de ces médias apparaît comme indéniable. Elle est presque consubstantielle de leur genèse, de leur histoire, de leur identité, de leur action, de leur ambition. Et cela n’en soulève que plus douloureusement le paradoxe qu’il y a à voir des médias remplir une mission d’intérêt général être non seulement économiquement fragile mais également chroniquement sous-financé. D’où, lors de la tournée régionale organisée par Médias Citoyens Paca, des envies mais aussi une certaine méfiance.
Comme cela a été exprimé à l’issue de chacun des réunions qui se sont déroulées dans le cadre de la tournée régionale de Médias Citoyens Paca, les structures que nous avons rencontré ont un certain nombre d’envies que nous allons listé ci-dessous.
Toutefois, nous ne pouvons éluder le fait qu’une partie certes minoritaire mais non négligeables des participants (mais aussi de personnes n’ayant finalement pas participé ou avec lesquelles nous avons été en contact durant les phases préparatoires de chacune des réunions) ont pu témoigner d’une certaine méfiance à l’égard de notre démarche, de son utilité et/ou de ses débouchés. Ce que l’on peut aisément comprendre et ce qui explique que nous avons, dès le début, souhaité définir les ambitions comme les limites de notre initiative. Les tentatives d’unification, de représentation, de rassemblement du tiers secteur médiatique ont été suffisamment nombreuses et peu concluantes pour qu’une certaine méfiance puisse s’exprimer. En outre, comme nous l’avons expliqué plus haut, dans un milieu où tout le monde se connaît et se côtoie, il n’est pas rare que les rapports puissent ne pas être aussi apaisés qu’on le souhaiterait. Enfin, un certain nombre de médias, rétifs ou en tout cas méfiants à l’égard des institutions politiques, des collectivités territoriales, ont pu dire leur méfiance de répondre aux sollicitations d’une association dont l’action n’aura été possible que grâce au financement d’une collectivité territoriale et portée par un salarié travaillant en outre pour un journal associatif plutôt marqué politiquement et qui combine plusieurs types de financement. D’aucuns nous auront dit au passage leur méfiance à l’égard de tout financement public, certains ayant été passablement échaudés par l’appel à projet « médias de proximité » qui a préfiguré le fond de soutien aux médias d’information sociale de proximité. De fait, nous avions eu les mêmes échos et l’expression du même scepticisme lors de notre précédente étude (que l’on peut retrouver à l’adresse suivante : http://www.leravi.org/IMG/pdf/microprojleravippprapportfinalbysbm.pdf) Et cela ne pouvait ne nous inviter qu’à jouer « franc jeu » en expliquant que cette tournée visait avant tout à faire un état des lieux, que nous étions conscients des limites et de la fragilité de ce type d’initiative et que l’engagement des différentes structures ne pouvait se faire que sur la base du volontariat et des disponibilités de chacun. Une franchise qui a permis l’expression des envies qui dessinent peu ou prou une feuille de route pour Médias Citoyens Paca et qui résonne avec la ligne de conduite de l’association, à savoir « mieux se connaître pour mieux se faire connaître, mieux s’entendre pour mieux se faire entendre » :
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se voir… et se revoir plus régulièrement : partager et mettre en commun
La tournée régionale de Médias Citoyens Paca a permis à des médias présents pourtant sur un même territoire ou tout du moins un même département de se rencontrer et de faire connaissance. L’initiative a donc été saluée et un certain nombre de participants ont dit leur volonté de voir l’expérience renouvelée. Au passage, la volonté est aussi celle de faciliter à la fois le partage d’expérience, de savoir et de savoir-faire et leur mise en commun.
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accroître la visibilité du secteur et de chacun de ses membres : développer l’audience
Une des envies les plus régulièrement exprimée lors des réunions aura été de donner davantage de visibilité non seulement au tiers secteur médiatique mais aussi et surtout à chacun de ses membres. Pour cela, plusieurs pistes ont été évoqués. Une carte des médias citoyens, un portail internet, un agrégateur de contenus. Et, au-delà de ces réponses « virtuelles », l’envie concrète d’expérimenter des temps de réunions publiques, l’organisation de débat en commun et la mise en valeur par chacun de la production des autres (dans des rubriques dédiées ou à l’occasion d’échanges)…
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expérimenter, échanger, coopérer, mutualiser, faire réseau…
Les médias ayant participé aux réunions de la tournée régionale de Médias Citoyens Paca sont d’ores et déjà dans le « faire » en matière de mutualisation, de coopération, de travail en commun et, sans surprise, les réunions ont été l’occasion de réaffirmer cette volonté de pousser plus en avant ce travail, peut-être même (mais pour l’instant, cela reste au stade embryonnaire) en le rendant sinon systématique (en témoigne le rapprochement de réseaux comme « médias citoyens » et la « fédération de l’audiovisuel participatif), du moins le plus fréquent possible. En outre, il a été évoqué l’opportunité d’expérimenter des « temps forts » où, en s’emparant à plusieurs d’un même dossier, d’une même matière, d’un même sujet, les médias indépendants, associatifs, libres, participatifs, citoyens, démontreront « en live » leur savoir-faire et leur capacité à travailler de concert (comme cela a pu être fait en marge de la Cop 21 avec la coordination permanente des médias libres et un site internet dédié recensant les plus belles opérations de « green washing » que chacun avait pu identifier…)
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mieux s’entendre pour mieux se faire entendre : la dimension politique et revendicative
Même si elle est pour l’heure minoritaire, certains participants -en particulier ceux qui sont d’ores et déjà impliqués dans des réseaux existants- une des envies exprimées lors des réunions est celle de se regrouper pour, au regard des besoins de chacun des membres du secteur et au vu des discussions d’ores et déjà entamées au niveau local comme au niveau national, porter une parole sinon politique du moins revendicative.
Sans vouloir trancher entre ces différentes envies, disons simplement qu’elle dessine la feuille de route que peut se donner Médias Citoyens Paca dans le mois à venir. On pourrait imaginer aussi de refaire le tour des différents territoires pour analyser plus finement les besoins des uns et des autres, notamment en faisant lien entre des structures au regard de leurs ressources, de leurs besoins et de leurs envies.
Toutefois, tandis que le travail de cartographie est en cours et qu’il y a volonté de mettre en valeur à la fois la tournée régionale et ceux qui y ont participé à travers le site de Médias Citoyens, il semble qu’en résonance avec un projet évoqué lors de la dernière édition des rencontres des médias libres et du journalisme de résistance à Meymac en Corrèze, on pourrait imaginer l’organisation d’une « journée des médias libres et citoyens » au cours de laquelle les médias indépendants, associatifs, libres, participatifs, citoyens… profitant de leur participation à la semaine de la presse à l’école, rappelleront leur existence et leur rôle en matière d’éducation aux médias en milieu scolaire mais aussi au-delà, en affirmant à la veille d’une séquence électorale d’importance, l’importance de l’éducation aux médias et de l’existence de médias capables de faire entendre d’autres voix et de mettre en lumière d’autres voies.
ANNEXES
(comptes-rendus des réunions dans chaque département)
CR DE LA REUNION VAROISE
Date : 25 février 2016
Lieu : Draguignan, espace numérique C’num, gérée par l’association Mode 83, avec la participation des équipes télé de Résine (ayant assuré la captation)
Participants :
Médias Citoyens Paca (Sébastien Boistel, Marseille 13)
Médias Citoyens (Thierry Borde, Rhône-Alpes et Var)
Ritimo (Emmanuel Charles, Draguignan)
Mode 83 (Yves Sibillaud, Christelle Brochet, Draguignan)
Canal D (Yves Frebourg et Jean-Claude Honnorat, Draguignan)
Le Videographe (Régis Landreau, Alexandra et Emmanuelle Perrigot, Barjols)
Lou Spigaou (Coralie Barthelemy, Barjols)
Le nouveau journal des gens du pays de Fayence (Eric Bourlier, Vincent Violino, Thierry Gérard, Julien Hubert, Montauroux)
Radio Verdon (Yann Artiguelongue, Saint-Julien et Castellane)
Mosaïque FM (Olivier Souply et Claude Chanou +?, Fréjus)
+
Var Matin (Patrice Maggio, Toulon)
Excusés :
Mira ! (gratuit culturel lancé à Toulon)
Contactés mais n’ayant pas donné suite :
TV 83
Gapeau FM
Radio Active…
Déroulement
1 Présentation de l’association Médias Citoyens Paca
2 Tour de table de présentation
3 Discussion sur mode de fonctionnement, dimension citoyenne (journalisme participatif, éducation aux médias…), expérience de mutualisation et perspectives
1 Médias Citoyens Paca est une association née à l’été 2014, s’inspirant de ce qui a été lancé il y a plusieurs années en Rhône-Alpes (Médias Citoyens) et prolongeant tant les rencontres de la presse pas pareille organisées fin 2013 par le mensuel « le Ravi » que l’étude menée par un membre de ce dernier («étude de préfiguration d’une plate-forme de mutualisation de la presse pas pareille en Paca » disponible sur le site du Ravi (www.leravi.org).
Cette association, regroupant à l’origine une petite vingtaine de médias indépendants, associatifs, participatifs (le Ravi, O2zone TV, les Têtes de l’Art, l’Age de Faire, Com’Etik…) et ambitionnant tant de faciliter le travail entre ses membres que de renforcer la visibilité et l’audience de ces derniers, a à son actif, par son implication directe ou de certains de ses membres :
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une expérience concrète de couverture pluri-média d’un événement (Idea Camp, à Marseille) où ont travaillé ensemble le Ravi, Fréquence Mistral et Télé 02zone
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un travail de sensibilisation d’une collectivité, en l’occurrence, la Région, à l’importance des médias citoyens, débouchant sur une motion de soutien en juin 2016 et l’octroi d’une subvention pour de la structuration de réseaux
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la participation à un travail de sensibilisation auprès du ministère de la Culture ayant contribué au lancement de l’appel d’offres « médias de proximité » l’été dernier et une réflexion sur les aides à la presse qui devrait aboutir prochainement à la mise en place d’un fond de soutien pour les « médias d’information sociale et de proximité »
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la participation à diverses initiatives et réseaux visant, comme Médias Citoyens Paca, à renforcer les liens entre les médias associatifs, indépendants, participatifs, etc… comme la fédération des vidéos de pays et de quartier (FVDPQ) ou la coordination permanente des médias libres (CPML)…
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Toutefois, par manque de moyens, d’énergie, le bilan et les actions concrètes de l’association sont encore perfectibles. Et les expériences de collaboration, de mutualisation, de travail en commun restent encore trop rares et très souvent en bilatéral. D’où l’embauche, en contrat aidé, d’un journaliste et l’organisation d’une tournée régionale visant à mieux connaître en Paca les représentants du tiers secteur médiatique et à encourager le dialogue entre eux.
2)
Tour de table
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Médias Citoyens Paca (voir supra)
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Médias Citoyens (par Thierry Borde) : association née en 2009 à Lyon et fédérant des télés, des radios, des journaux et, grâce à des financements de la région Rhône-Alpes et la mise en place d’appels à projet, expériences de traitement « pluri-médias » d’événements, organisation de débats, d’opération d’éducation aux médias. Et même implication à l’international via des partenariats avec des médias méditerranéens. Participation également différents réseaux (CPML, FVDPQ, SNRL…)
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Ritimo : réseau d’information et de documentation pour la solidarité et le développement durable, qui, à la base, gérait des centres de documentation et qui, maintenant, est éditeur d’un site internet et partie prenante, à l’occasion de chaque forum social mondiale, du forum mondial des médias libres qui vient d’adopter une charte des médias libres. Dans la région, il y a trois antennes de Ritimo, dont une à Draguignan et une à Marseille.
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Mode 83 (méditerranée ordinateur développement et emploi) : centre de formation informatique et acteur de la médiation et de la formation numérique, gérant plusieurs lieux à Draguignan, dont l’espace numérique C’num où l’on trouve Résine mais aussi Canal D.
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Canal D : télévision participative lancée il y a quatre ans à l’initiative d’un ancien de France 3, du SNJ et de l’IUT de journalisme de Cannes (Jean-Claude Honnorat), visant à enseigner aux citoyens l’usage des outils audiovisuels pour mettre en valeur un certain nombre d’initiatives à Draguignan et dans les environs, et, au-delà, pour couvrir l’actualité. Avec, comme faits d’armes la couverture des municipales avec la capacité à prévoir les résultats et comme ambition « l’uberisation de la télé publique qui ne fait pas son boulot ». La télévision fonctionne par adhésion (20 euros par an), le site internet a enregistré plus de 450.000 visites, certains sujets « vedette » ayant été vu jusqu’à 40.000 fois. Canal D tente de fédérer les vidéastes amateurs. La télévision vit grâce à une subvention de 3000 euros de la ville de Draguignan et a ses locaux dans l’espace numérique « C’num ». Si tout le monde est bénévole, si nécessaire, pour se financer, Canal D serait prête à tourner des publi-reportages.
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Le Vidéographe : association de création audiovisuelle (vidéo-photo-graphisme) lancée il y a un peu plus d’un an à Barjols suite à l’installation dans ce village d’anciens de la télé participative d’Aubagne Com’Etik et de ReZonance en Ardèche, visant à l’expression des citoyens (éducation aux médias, journalisme participatif…) et à un travail sur la proximité. Travail en collaboration avec la gazette participative Lou Spigaou. Devrait prochainement rejoindre la FVDPQ. Si l’action est bénévole, la structure vit grâce à des prestations (graphisme, web…) et une subvention de la Région, permettant le financement de trois contrats aidés.
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Lou Spigaou : gazette participative, bénévole, à prix libre, distribuée et basée à Barjols (plus précisément au cercle de l’avenir, un café participatif) visant à la mise en valeur de ce qui s’y passe. 5 ème numéro, 200 exemplaires (A4 tiré sur une photocopieuse), alimentée notamment via les contributions des habitants qui peuvent les déposer via une boîte aux lettres mise à disposition à la mairie. Travail en commun avec le Vidéographe.
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Le nouveau journal des gens du pays de Fayence : journal participatif, sans pub, ni subvention (se finance grâce aux adhésions et l’organisation de 4 manifestations par an), existant depuis 8 ans), un trimestriel distribué à 7500 exemplaires (via envoi postal aux adhérents et distribution dans différents lieux…), alimentée par les contributions des habitants/adhérents et qui commence à voir les élus s’en saisir du fait de l’importance de son audience (plus de 10.000 lecteurs dans un secteur de 25.000 habitants) et des sujets traités. Imprime en Italie, a commencé par 12 pages en N & B, aujourd’hui, 40 pages couleur. Plusieurs types de difficultés : amener les contributeurs à signer leurs articles, renouvellement des contributeurs notamment au regard de l’étiquette « engagée » que donnent certains au NJ et, au-delà, problèmes liées au traitement de sujets de plus en plus complexes nécessitant de faire un travail d’enquête…
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Radio Verdon : radio associative existant depuis 1985, d’abord basée à Saint-Julien puis à Castellane (visant à la couverture de l’ensemble du territoire du Verdon), financée par le FSER (et une subvention de la Région), employant 5 salariés dont un contrat aidé et adhérant tant au SNRL (syndicat national des radios libres) qu’à la FRASE (fédération des radios associatives du sud-est). Produit de l’information de proximité et travaille avec différents partenaires, notamment le parc naturel du Verdon et sur le projet Iter avec la parole donnée à toutes les parties.
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Mosaïque FM : radio associative basée à Fréjus, employant 5 personnes (4 en contrat aidé, 1 en CDI). Radio bénéficiant du FSER et de plusieurs partenariats, de mécénat… Locaux situés dans un collège, donc mis à disposition par le conseil départemental. N’a aucun lien avec la mairie de Fréjus. Emissions de tout type, et donc aussi d’info et même politiques avec un journaliste assez péchu, rentre-dedans.
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Un point rapide est fait sur le Ravi, qui n’est pas à proprement varois mais dispose d’une journaliste, Samantha Rouchard (srouchard@leravi.org), ayant dans ses attributions la couverture du Var : journal associatif régional d’enquête et de satiré créé en 2003 et venant de sortir d’un redressement judiciaire, employant six personnes (3 CDI, 1 CAE, 1 pigiste et un pigiste se partageant par le biais d’un CAE avec l’association Médias Citoyens Paca), diffusant sur toute la région Paca (sauf le 06), à hauteur de près de 1400 abonnés et environ 700 exemplaires en kiosques (+ de la diffusion alternative). Nombreuses interventions en milieu scolaire, éducation aux médias et réalisation de hors-séries de journalisme participatif. D’où une multiplicité de ressources : les ventes, de la pub (culturelle, institutionnelle mais pas trop), des subventions des collectivités territoriales (CG, CR au titre des actions d’éducation aux médias et de journalisme participatif), de la politique de la ville, etc… Pour l’instant, pas d’aide à la presse (sauf au niveau des tarifs postaux) mais bénéficiaire de l’appel à projet « médias de proximité » et donc potentiellement du futur fond de soutien aux médias d’information sociale et de proximité que devrait mettre en place le ministère de la culture. Site internet gratuit (50.000 visiteurs uniques/mois) mais avec des pistes de financement à terme…
+ présentation rapide de Var-Matin. Journal départemental appartenant au groupe Nice-Matin qui, depuis 2014 et suite à une procédure de redressement judiciaire, appartient à ses salariés par le biais d’une société coopérative. De fait, ceci va bientôt changer puisque, malgré des comptes positifs en 2015, les besoins financiers sont tels que le capital va s’ouvrir à des offres. Malgré 14 millions d’euros d’économies en interne, Var Matin reste un journal comptant encore 70 journalistes, qui a dû un peu réduire la voilure mais qui fait aussi de l’investigation, même si le credo reste celui de l’info de proximité. D’où l’ouverture à des collaborations futures avec les médias alternatifs du territoire. Et, sur la question du financement, autre piste qui fonctionne : l’organisation d’événements…
3) Dimension citoyenne : journalisme participatif, éducation aux médias, expérience de mutualisation, de partenariat, etc…
Médias Citoyens et Médias Citoyens Paca :
travail en réseau par essence, participation à des projets pluri-médias, nombre de médias appartenant à Médias Citoyens et Médias Citoyens Paca menant des actions de journalisme participatif et d’éducation aux médias…
Liens avec la CPML, le SNRL, la FVDPQ, Ritimo…
le Ravi :
dispositif « Et si » de journalisme participatif dans les quartiers (financés par les collectivités locales avec implication politique de la ville, jeunesse et sport + partenariats)
nombreuses interventions dans les collèges, lycées (éducation aux médias via la semaine de la presse à l’école et via dispositifs mis en place par le conseil départemental du 13 et la Région) et depuis peu à la fac pour la production d’un hors-série
nombreux partenariats : rédaction, diffusion (abonnements, diffusion alternative…), affichage, organisation d’événements, de débats, de festivals… A noter aussi des partenariats avec des associations comme Attac ou des organisations comme Solidaires…
implication dans Médias Citoyens Paca, au sein de la CPML, avec Ritimo…
Le Videographe :
journalisme participatif par principe et intervention dans un collège mais pas satisfaisant (sentiment d’avoir des groupes trop importants et de ne pas avoir assez de temps pour faire du bon travail). Travail en partenariat avec Lou Spigaou. Et projet d’adhérer à la FVDPQ. De fait, comme l’implantation à Barjols est relativement récente, « on y va doucement »…
Lou Spigaou : gazette participative par essence et partenariat avec Le Vidéographe. Volonté d’organiser des débats
Canal D : télé participative, éducation aux médias (via la formation à la vidéo, au montage) NOTA : je ne me souviens plus s’il a été mentionné que Canal D intervenait ou non en milieu scolaire…
Nouveau Journal des gens du pays de Fayence : journal participatif par essence donc éducation aux médias et organisation d’événements. Contact avec un collège mais pas encore trouver l’enseignant porteur pour un partenariat fructueux… Recherche de contacts pour l’organisation de débats…
Radio Verdon : membre du SNRL et de la FRASE. Ancrage local, partenariats… (NOTA : je n’ai pas de note faisant état d’organisation de débats, de dispositif d’éducation aux médias, de journalisme participatif, merci, si possible, de bien vouloir apporter qq précisions)
Mosaïque FM : basé dans un collège donc intervient en son sein. Plus travail dans les quartiers. Sur le territoire, pas énormément de médias. Proche d’un cinéma art & essais, le Vox. Radio associative donc nombreux partenariats et ancrage territorial.
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Perspectives
La rencontre organisée par Médias Citoyens Paca avait pour but de mieux identifier les représentants du tiers secteur médiatique afin de mieux les mettre en lien. Il y aura d’autres rencontres dans les autres départements de la région. A minima, va être mis en commun un document permettant à chacun de savoir qui fait quoi et comment, de mieux connaître l’autre et, si besoin, de se contacter. Une cartographie va être réalisée sur le site internet de « Médias Citoyens » (dans l’onglet « Paca »).
De fait, des contacts ont d’ores et déjà commencé (recherche de contacts pour un débat, recherche d’une imprimerie, etc…)
A terme, on pourrait imaginer des contacts au niveau de toute la région et l’organisation de partenariats in situ autour d’un projet commun réunissant plusieurs médias…
CR DE LA REUNION ALPINE
Lieu : l’Âge de Faire, Peipin (04)
Participants :
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Sébastien Boistel, journaliste au Ravi et à Médias Citoyens Paca
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Thierry Borde, représentant de Médias Citoyens (Rhône-Alpes)
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Julie Carrega et Magalie Loi, de Radio Zinzine (Limans)
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François Malabave de la radio Fréquence Mistral
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Aurélien Couëdic, du journal Echange de l’ADSCB (Briançon)
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Fabien Plastre et Lucie Aubin, du mensuel l’Age de Faire (Peipin)
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Samuel Autexier et Sébastien Thebault de la Canarde Sauvage
+ par téléphone :
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Pierre Mallet du Canard des Alpages
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Margerie Touzot du Petit Coq, la revue de la SAPN
Excusés :
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Sam Khébizi, des Têtes de l’Art (Médias Citoyens Paca, FVDPQ…)
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Web TV de la ligue de l’enseignement 04
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E-medias 05
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Radio Alpine Meilleure (Embrun)
Ordre du jour :
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présentation de Médias Citoyens Paca et de la tournée régionale
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tour de table avec présentation de chacune des structures
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discussion, envies et perspectives pour la suite…
Présentation de Médias Citoyens Paca :
Naissance à l’été 2014, dans la foulée des rencontres de la presse pas pareille fin 2013, de l’étude menée par le Ravi « étude de préfiguration pour une plate-forme de mutualisation de la presse et des médias pas pareils en Paca » et de la mise en place de la coordination permanente des médias libres.
Médias Citoyens Paca regroupe une petite vingtaine de médias dans la région et ambitionne, comme cela a pu être le cas en Rhône-Alpes, de les fédérer, de contribuer à leur visibilité et de la renforcer, en favorisant le dialogue au sein du tiers secteur médiatique mais aussi avec d’autres partenaires. Et en encourageant, bien sûr, le travail en partenariat, la mutualisation, etc…
Bilan de MCP : couverture pluri-média de l’Idea Camp à Marseille (assurée par le Ravi, Fréquence Mistral, O2zone TV, les Têtes de l’Art), discussion avec le conseil régional ayant débouché sur une motion reconnaissant l’importance des médias citoyens et l’attribution d’une subvention pour contribuer à la structuration du réseau, participations d’un certain nombre des membres de MCP à la CPML et au dispositif « la plus belle opération de greenwashing », un site internet sorti au moment de la COP 21 et regroupant les articles d’une vingtaine de médias sur les thématiques écologiques. Autre action à laquelle Médias Citoyens a contribué : discussion avec le ministère de la Culture pour la mise en place d’un fond de soutien pour les médias d’information sociale et de proximité, qui aura été précédé l’été dernier d’un appel à projet piloté par les Drac pour identifier les médias. Aux dernières nouvelles, le fond de soutien devrait se mettre en place d’ici qq mois et serait de 1.5 million d’euros. Enfin, dernier point : Médias Citoyens participe depuis plusieurs années aux Assises du Journalisme et un membre de Médias Citoyens Paca a cette année participer à l’une des tables rondes.
D’où cette tournée régionale qui vise à identifier, département par département, les différents représentants du « tiers secteur médiatique », de mieux comprendre les fonctionnements de chacun, de mieux saisir les expériences en matière d’éducation aux médias, de journalisme participatif, de débat… Cette tournée vise également à recenser les expériences en matière de partenariats, de participation à des réseaux, de mutualisation afin de voir, in fine, quelles sont les envies de chacun et ce que l’on pourrait faire ensemble.
Tour de table :
Radio Zinzine (Limans, 04)
Radio associative, disposant de plusieurs antennes (Limans mais aussi Aix et Marseille), financée par le FSER et ne disposant que de un ou deux salariés (Matéo à Marseille en CAE/CUI et Fabrice Eboli à Aix)
Fonctionnement horizontal : réunion hebdomadaire, la radio est pensée comme un outil politique pour mettre en réseau les gens, notamment en faisant écho aux luttes
Travail déjà en réseau avec plus de 70 radios (et aussi avec d’autres médias puisque le Ravi, pour ne prendre que cet exemple, intervient tous les mois depuis deux ans sur les antennes de Zinzine)
Envie : donner de la visibilité aux autres médias libres lors d’évènements, de débats. Ainsi, pour le 1er mai, Radio Zinzine va organiser une journée porte ouverte et, à cette occasion, voudrait organiser une table ronde sur les médias libres.
Journal Echange (Briançon, 05)
Mensuel édité par l’ADSCB (association développement socio-culturel du Briançonnais, qui existe depuis 1983), un collectif d’associations qui est centre de ressources pour le monde associatif. Un mensuel tiré à 700 exemplaires (et accompagné de la diffusion d’une version numérique via une mailing list de 700 contacts), réalisée de A à Z à la MJC sous l’égide d’un comité de rédaction de 3 personnes. Echange se veut autant une tribune pour les associations et leur actualité qu’un outil à travers le « dossier du mois » qui va traiter soit d’un thème d’actualité (la mobilisation autour des lignes à très hautes tensions, par exemple) soit d’une thématique un peu plus « technique » pour que les assos disposent d’une sorte de « boîte à outils ».
Financement : subvention de fonctionnement (ville, communauté de communes…) permettant de financer un poste de salarié et d’assurer le tirage sur photocopieuse.
Mutualisation : graphiste via un groupement d’employeurs
Partenariat : mise en valeur par essence des initiatives des autres associations et donc des autres médias (comme par exemple, avec la SAPN ou le Canard des Alpages…)
Envies : pouvoir mettre les journaux à disposition des gens qui fréquentent la MJC et, au-delà, mettre en valeur les initiatives et les publications des uns et des autres
L’Age de faire (Peipin, 04) :
Mensuel existant depuis 2005 sous forme associative et qui, depuis 2011, est devenue une coopérative, avec 8 salariés dont 7 coopérateurs parmi lesquels on trouve 2 co-gérants. Sur les 8 salariés, 4 journalistes, un responsable diff-promo, une responsable envoi-compta-gestion abo et une responsable du site internet et de la com’. L’Âge de Faire est diffusé à 11.000 exemplaires par abonnement et dans 9500 points de vente (Biocoop, Satory… qui pré-achète via un système d’abonnement plusieurs exemplaires + foires et événements)
Devrait bientôt bénéficier des aides à la presse pour les mensuels nationaux à faible ressource publicitaire et bénéficie déjà de l’aide postale et de la TVA réduite à 2%. En outre, subvention de la Région, du département, de la communauté de communes pour un projet de mutualisation de locaux
Partenariats : échanges de contenu avec Bastamag, Reporterre, le Ravi. Echange de com’ avec le Ravi et tentative de ventes militantes croisées le Ravi/l’Age de faire. Participation régulière au café Repaire de Château-Arnoux St-Aubain.
Réseaux : Participation à la CPML et à Médias Citoyens Paca.
Envies : prolonger les projets existants ou en jachère, comme par exemple la mise en place d’une « Amap des médias ». Imaginer des moyens pour faire découvrir plusieurs titres dans les réseaux que chacun connaît : librairies, épiceries, lieux de diff’ militants, bistrots de pays, etc… D’où l’idée d’un courrier générique et de l’envoi de plusieurs titres…
La Canarde Sauvage (Forcalquier, 04)
Trimestriel existant depuis 2 ans (né au lendemain de la mort de Rémy Fraisse sur la ZAD de NDDL) et dont la ligne éditoriale est de « fienter sur les élus, les patrons » & co… Des brèves locales, des articles de fond… Un site internet avec environ 1500 visites par mois.
Pas de structure associative à proprement parler mais depuis la désignation d’un directeur de la publication, des menaces de poursuites de la part d’un ancien commissaire… Environ sept-huit personnes, toutes bénévoles. Journal à prix libre (avec toutefois un abonnement de 25 euros), vente à la criée, en manif, et dans points de vente militants (épicerie, bar, librairie…) Tirage fantaisiste (dernier numéro « 1968 ») en réalité, env. 500 exemplaires, vente d’env. une centaine d’exemplaires ce qui permet de couvrir les frais d’impression (1500-2000 euros par an). Pas de pub, pas de sub
Liens avec Zinzine… Participation à la CPML mais article pour le site lancé au moment de la COP 21 n’a finalement pas été retenu.
Envies : le plus simple, c’est l’échange de contenus mais aussi envie de partager lieux de diffusion…
Fréquence Mistral (04-05 + 13) :
Radio associative avec des antennes à Briançon, Gap, Sisteron, Manosque et en web-radio sur Marseille
Une vingtaine de salariés, 7 CDI dont 4 personnes en situation de handicap.
Financement : FSER + Région + Département et un peu de pub
Une envie à la fois d’être une radio professionnelle mais aussi de faire entendre une autre parole et donc refus par essence de la culture de l’audience. Et l’envie d’être citoyenne mais sans toutefois être rentre-dedans : Fréquence Mistral prône un militantisme « soft »
Réseau : appartient au SNRL et à Médias Citoyens Paca
Le Canard des Alpages (Serres, 05)
Trimestriel associatif et participatif à prix libre, succédant à un vieux journal, « Buëch Mag ».
Le but : faire parler les gens. Dc, une première partie où des gens sont sollicités pour écrire. S’ils n’y arrivent pas, cela peut passer par une interview et un article qui est soumis aux personnes interrogées. Deuxième partie : tribune des assos. Et la dernière : enquêtes, itw.
Prix libre, travail sans filet, vente dans des commerces, des boulangeries, des relais militants. 750 exemplaires, distribués principalement dans les Htes Alpes.
Initiative encore jeune : 4ème numéro. Envie de pérenniser les choses. D’où l’envie de faire des fêtes pour soutenir le financement du journal.
Soirée organisée par Acrimed sur Marseille avec Pierre Rimbert du Diplo et le Ravi, Marsactu : envie de tisser des liens. D’où, naturellement, des liens avec Zinzine, la RAM (05), Fréquence Mistral, SAPN (le petit Coq), Echange, le Ravi…
Aimerait avoir un numéro d’avance mais pas encore le cas
Aimerait sortir du cercle des habitués
Aimerait développer les points de diffusion mais c’est un travail de titan
Et aimerait faire des choses avec les autres médias associatifs, citoyens, des évènements publics pour se faire connaître…
Le petit Coq (Gap, 05)
Trimestriel de la SAPN, la société alpine de protection de la nature, une association qui existe depuis 40 ans et qui est investi dans tous les dossiers concernant la protection de la nature (notamment participation à toutes les enquêtes publiques)
Le petit Coq (22 à 24 pages, A4) est un outil de sensibilisation où s’expriment les membres de la SAPN mais aussi Arnica Montana (botanique) et centre de recherche sur les invertébrés. D’où principalement des tribunes, mais aussi des articles sur des thématiques particulières et des chroniques. Depuis peu, s’est doté d’une charte car il y a eu une polémique au sein de certains membres de la SAPN à propos d’un article du petit Coq, d’où la publication d’une réponse. Evite les prises de positions polémiques mais la SAPN comme le petit Coq n’en sont pas moins engagés, comme sur la question du loup ou des lignes à très haute tension (THT)
Liens avec le Canard des Alpages, le journal Echanges…
Discussions :
c’est quoi un média citoyen : question sur la dimension objective et subjective de cette classification. Si, pour les radios, c’est simple (structure associative et absence de pub, d’où un financement par le FSER où le contenu n’entre pas en ligne de mire), pour les autres médias, la classification en tant que médias citoyens, libres, alternatifs reste encore à mi-chemin entre l’objectif et le subjectif. Il peut donc y avoir la structure (associatif, coopérative, petite SARL…), la question du financement (pas de pub ou limité, ou alors bien cadrée), la question des contenus et de la dimension citoyenne (participative, tribune, atelier de journalisme participatif, intervention en milieu scolaire, organisation de débats, etc…) En outre, se pose la question de ne considérer que les structures et non les individus (par exemple, un journal en tant que tel peut ne pas apparaître comme « citoyen ». Mais, en son sein, on peut trouver des journalistes qui ont à cœur de faire leur métier d’une manière citoyenne…). Les médias citoyens sont les médias de l’ESS et de l’éducation populaire.
Quid de la pub et des subs ? haro sur la pub, ou alors très limitée, ou alors très cadrée. Quid des subventions et des aides publiques, des conséquences de leur acceptation… Intérêt de multiplier les financements pour éviter la fragilisation liée à une trop forte dépendance. Discussion sur le futur fond de soutien qui ne sera que de 1,5 millions d’euros alors que, pour l’appel à projet « médias de proximité », il y a eu plus de 400 candidats. Dans le même temps, le FSER, c’est 29 millions d’euros pour 680 radios
C’est quoi la CPML ? Un syndicat ? Mais alors, un syndicat de patrons ou de salariés ? Il y a, de fait, dans nos milieux, militants, associatifs, une dimension schizo avec de salariés qui ont des préoccupations d’employeurs, de l’auto-exploitation. D’où la nécessité de clarifier certaines positions (par rapport au droit du travail, à la déontologie). Mais, au-delà, la CPML, c’est le lieu de débats et de la liberté, avec des envies pas toujours concrétisées car cela tient à l’engagement et au volontariat. Si Médias Citoyens est partie prenante de la CPML, envie néanmoins par Médias Citoyens de prendre une dimension nationale, notamment pour pouvoir peser dans les discussions avec les partenaires institutionnels mais aussi toucher des territoires qui ne le sont pas encore…
Envies :
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échanges de contenus
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mise à disposition des journaux auprès des réseaux et des lieux de chacun
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sollicitation groupée de plusieurs réseaux (libraires, bistrots de pays, lieux de diffusion militants…) avec un courrier commun et des exemplaires des journaux de chacun (à coordonner avec l’Age de Faire)
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organisation d’évènements publics pour mieux se faire connaître les uns les autres…
Perspectives :
Invitation à la journée portes ouvertes de Radio Zinzine à Limans pour le 1er mai et le débat sur les médias libres
Se revoir et affiner les actions à mettre en place
CR DE LA REUNION NICOISE
Lieu : le Hublot, quartier St-Roch, Nice
Date : 18/4/2016
Participants :
Sébastien Boistel, journaliste au Ravi et à Médias Citoyens Paca
Tania Cognée, responsable du site web participatif Ligne 16 (Nice), accompagnée de Léa, Johanna, Mohammed, Olivier, participants à Ligne 16
Michel Sajn, responsable du gratuit culturel La Strada (Nice)
Stéphane Robinson et Aurélie Salvi, du bimestriel « Ressource Magazine » (Nice)
Cristou Daurore, responsable de la radio Nissa Pantaï
Julien Camy, pigiste et ancien rédacteur en chef du Patriote
Ordre du jour :
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Présentation de Médias Citoyens Paca
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Tour de table
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Discussion et perspectives
Présentation de Médias Citoyens Paca :
NB : cette présentation est une note synthétique. Du fait du déroulé de la réunion, elle n’a pu être délivrée en l’état. Toutefois, au fil de la discussion, les éléments essentiels ont pu être transmis.
Naissance à l’été 2014, dans la foulée des rencontres de la presse pas pareille fin 2013, de l’étude menée par le Ravi « étude de préfiguration pour une plate-forme de mutualisation de la presse et des médias pas pareils en Paca » et de la mise en place de la coordination permanente des médias libres.
Médias Citoyens Paca regroupe une petite vingtaine de médias dans la région et ambitionne, comme cela a pu être le cas en Rhône-Alpes, de les fédérer, de contribuer à leur visibilité et de la renforcer, en favorisant le dialogue au sein du tiers secteur médiatique mais aussi avec d’autres partenaires. Et en encourageant, bien sûr, le travail en partenariat, la mutualisation, etc…
Bilan de MCP : couverture pluri-média de l’Idea Camp à Marseille (assurée par le Ravi, Fréquence Mistral, O2zone TV, les Têtes de l’Art), discussion avec le conseil régional ayant débouché sur une motion reconnaissant l’importance des médias citoyens et l’attribution d’une subvention pour contribuer à la structuration du réseau, participations d’un certain nombre des membres de MCP à la CPML et au dispositif « la plus belle opération de greenwashing », un site internet sorti au moment de la COP 21 et regroupant les articles d’une vingtaine de médias sur les thématiques écologiques. Autre action à laquelle Médias Citoyens a contribué : discussion avec le ministère de la Culture pour la mise en place d’un fond de soutien pour les médias d’information sociale et de proximité, qui aura été précédé l’été dernier d’un appel à projet piloté par les Drac pour identifier les médias. Aux dernières nouvelles, le fond de soutien devrait se mettre en place d’ici qq mois et serait de 1.5 million d’euros. Enfin, dernier point : Médias Citoyens participe depuis plusieurs années aux Assises du Journalisme et un membre de Médias Citoyens Paca a cette année participer à l’une des tables rondes.
D’où cette tournée régionale qui vise à identifier, département par département, les différents représentants du « tiers secteur médiatique », de mieux comprendre les fonctionnements de chacun, de mieux saisir les expériences en matière d’éducation aux médias, de journalisme participatif, de débat… Cette tournée vise également à recenser les expériences en matière de partenariats, de participation à des réseaux, de mutualisation afin de voir, in fine, quelles sont les envies de chacun et ce que l’on pourrait faire ensemble.
Précision à l’égard de la réunion « 06 » : la réunion des Alpes-Maritimes s’est déroulée juste après la réunion « 04-05 ». Du fait du nombre de structures participantes, elle peut apparaître comme plus modeste. Cela tient à plusieurs facteurs :
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Les délais d’organisation ont été moins longs que pour les précédentes réunions. Mais il y avait la volonté d’organiser une réunion rapidement dans le « 06 » sur la base des premiers contacts établis
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Une connaissance limitée d’un territoire où, malgré tout, il apparaît que le nombre de médias libres, indépendants, associatifs, participatifs, citoyens reste modeste et que l’histoire entre les différents médias est suffisamment complexe pour être difficilement assimilable pour un néophyte…
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L’organisation le même jour d’une réunion (à Marseille) de la FRASE, la fédération des radios associatives du sud-est, de Gilbert Andruciolli, président en outre de la radio Agora FM qui a été dûment invité à la réunion et qui a fini par apporter une fin de non-recevoir, estimant qu’il était « inutile, en ce moment, de se disperser ». Comme il a été expliqué, il y a entre le responsable de la Frase et Médias Citoyens un certain nombre de passifs (prise de position à l’égard du Gip Ebra, tension entre le CNRA et le SNRL, tension au sein de la Cress Paca) qui n’empêche toutefois pas un certain nombre de radios adhérentes de la Frase d’être adhérente et/ou de participer aux réunions de MCP
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La volonté d’organiser rapidement une réunion en s’appuyant sur un « noyau » permettant ainsi d’avoir une vue d’ensemble, de saisir les problématiques afin de renouer efficacement avec un territoire encore trop méconnu
Tour de table
La Strada, gratuit culturel (quinzomadaire) distribué sur le Var et les Alpes-Maritimes à 35.000 exemplaires. Financé par de la publicité culturelle. Pigistes bénévoles. De fait, souci de classement : du fait de la présence, à la fin des articles critiques de la Strada, d’informations pratiques (date, lieu et tarif du spectacle), le Strada a été considérée par les douanes non comme d’un gratuit d’information culturelle mais comme une publication commerciale, un prospectus, se traduisant par une amende de 125.000 euros.
La Strada se veut donc un agenda culturel, avec un positionnement politique offensif, financé exclusivement par la publicité. La Strada ne fait pas appel au concours de journalistes professionnels mais à de pigistes bénévoles. La Strada ne fait appel à aucune forme de financement public.
La Strada se refuse à participer à un collectif qui aurait pour ambition de dialoguer avec les institutions, qu’elles soient locales ou nationales, ne voulant absolument pas être redevable du moindre argent public. Elle est prête en revanche à participer à tout mouvement qui se traduirait par des échanges ou un système d’entraide, de promotion, de visibilité…
NB : le positionnement de la Strada a nécessité, de la part de Médias Citoyens Paca, la précision d’un certain nombre de points. Si Médias Citoyens a pu participer à des discussions avec différentes instances, locales comme nationales et ambitionne, entre autres, de poursuivre ces discussions afin d’obtenir une meilleure reconnaissance des médias citoyens et un financement ad hoc, Médias Citoyens peut accueillir en son sein des organisations ou des publications qui se refusent à ce genre de démarches. En effet, Médias Citoyens Paca ne se résume pas à cette dimension de dialogue (voire de représentation) avec les institutions. L’association se veut avant tout une instance de dialogue entre les médias citoyens, associatifs, indépendants, libres, participatifs, citoyens, pas pareils… et un lieu pour faciliter discussions et échanges entre ses membres… Sans pour autant abandonner cette volonté de dialogue avec ceux qui sont censés assurer le pluralisme.
Ont donc été avancées lors des discussions tant les choix du Ravi en termes de financements (au-delà des ventes et des abonnements, la volonté de diversifier les sources et les financements afin de limiter la fragilité comme la dépendance financière sans jamais toutefois compromettre l’exigence d’indépendance que nécessite l’édition d’un journal d’enquête se voulant aussi incisif qu’indépendant) que les pistes d’expérimentations menées tant par le Ravi qu’au sein de Médias Citoyens Paca et dans le cadre de la Coordination permanente des médias libres (CPML)
Ligne 16 : site web participatif oeuvrant au sein du quartier populaire de l’Ariane, le but n’étant pas de faire du « journalisme de quartier » mais un média de proximité, participatif où ce sont les habitants qui font l’info (son, vidéo, écrit…) Ligne 16 est le prolongement d’une action initiée par une autre association, la Boîte. Elle bénéficie de financements publics (Drac Paca et Région Paca) et ne se refuse pas par principe à en demander. Ligne 16 a participé à l’appel à projet « Médias d’information sociale de proximité) piloté les DRAC pour le compte du ministère de la culture et de la communication, dans le prolongement des discussions initiées, entre autres, avec des membres de Médias Citoyens et en a bénéficié. Elle a développé des rubriques en lien avec les envies des habitants (notamment sur la question de la recherche d’emploi) et suit aussi l’actualité (notamment Nuit Debout à Nice)…
A noter que Ligne 16 a déjà participé à des échanges, comme par exemple avec le Ravi à propos de la question des ateliers de journalisme participatif que le mensuel assure dans les quartiers avec le dispositif « Et si.. ? »
Et, pour la petite histoire, Tania Cognée a participé au Babazouk, ancêtre niçois du Ravi…
Sur les envies :
faire des échanges entre médias. Des échanges de contenus bien sûr, des échanges de visibilité (se relayer, se faire connaître mutuellement) mais aussi, pourquoi pas, des échanges entre les publics que l’on accompagne (imaginer des ateliers de journalisme participatif sur Nice, Marseille, etc…). Des échanges aussi dans le cadre des actions d’éducation aux médias… On peut aussi imaginer des échanges en termes de contacts, de sources (par exemple, sur l’organisation d’une table-ronde/débat sur la question du voile, rechercher des contacts dans plusieurs médias…) A terme, la mise en place d’une plate-forme de partage serait une très bonne chose (et le site de Médias Citoyens pourrait d’ores et déjà servir de lieu pour référencer les médias citoyens, indépendants, alternatifs….) et l’idée d’une cartographie pour recenser les médias dans la région une initiative allant dans le bon sens.
Ressources Magazine, bimestriel azuréen du développement durable. Numéro 4 en préparation. Edité par la SAS PressLiber. Distribué en kiosques et par abonnement (4,80 euros, abonnement géré par DirectAbo)
Tirage à 5000 exemplaires. Diffusion : ?. Abonnements : une 100aine.
Mise en place d’un crowdfunding sur KissKissBankBank pour financer le 4ème numéro (6000 euros, 3700 pour financer les journalistes et 2300 les photographes)
Magazine lancé par Stéphane Robinson, ancien du groupe l’Expansion, ayant goûté aussi à la pub et qui, avec ce qui s’est passé à Charlie, a eu envie de lancer son magazine, la question du « développement durable » étant un prisme à travers lequel on peut évoquer pas mal de choses intéressantes sur la Côte d’Azur : l’urbanisme, l’environnement, l’économie, etc…
Pour l’heure, les trois associés à l’origine du projet ne se rémunèrent pas et ont dû faire face à la défection d’un responsable commercial. Une opération de crowdfunding vient d’être lancé pour payer le prochain numéro. De fait, Ressources Magazine n’attend rien des collectivités territoriales et s’il accepte de la pub, fait attention de qui elle vient : ok pour Malengo, peu de chance qu’avec Vinci ou Veolia, ça passe… Et pas question de se priver des sujets qui fâchent : Maud Fontenoy nommée par Estrosi comme responsable des questions d’Environnement à la région, avec, de sucroît, un ancien frontiste pour l’épauler…
En outre, interventions régulières des associés et journalistes de Ressources Magazine dans des dispositifs d’éducation au médias…
Sur les envies :
Partage de contenus (notamment regards croisés sur des problématiques comme la bétonisation…) , échange de visibilité, réflexion aussi sur les réseaux de diffusion… Et, bien évidemment, tisser des liens au-delà du « 06 » mais aussi avec les autres médias du coin.
Nisa Pantaï (Nice, le rêve), web-radio en langues régionales (nissart, occitan…) Radio associative, lancée en 2008 (?) et qui, depuis trois ans, est impliqué dans l’expérimentation de la radio numérique terrestre (RNT) qui a lieu à Nice, Marseille et Paris.
Radio lancée en 2008 par le centre culturel occitan niçois, dotée d’une charte prônant « un esprit de tolérance » et le « respect de la différence » et qui propose une dizaine d’émissions thématiques en langues régionales (nissart, alpin, occitan…), assurant notamment depuis 3 ans le suivi et le commentaire des matchs de foot des équipes de Nice et Monaco.
Elle est ouverte à tous les journalistes bénévoles. La radio est en lien avec les radios associatives du territoire et avec d’autres radios occitanes. Elle est impliquée également dans des festivals. Et va tout prochainement lancer avec d’autres associations une monnaie locale.
A noter que Cristou Daurore est un ancien du Babazouk
Julien Camy, pigiste et ancien rédacteur en chef du Patriote, hebdo pour lequel il a travaillé pendant 13 ans, les 7 1ère comme bénévole puis comme rédacteur en chef, salarié, jusqu’à la liquidation en 2013 de ce titre de la presse communiste.
Difficulté de l’entre-deux d’un point de vue éditorial (journal communiste et en même plus ouvert… d’où la nécessité d’accepter les interviews de tel responsable du PCF afin d’être tranquille dans le traitement du reste de l’actualité).
Le Patriote bénéficiait de ressources publicitaires, en particulier les collectivités territoriales (notamment la région mais aussi le département) la droite prenant un malin plaisir à soutenir un journal critique à l’égard du… PS. Ce qui n’a pas empêché le Patriote de sortir des sujets grinçants. Mais les baisses de ressources publicitaires ont amené à la liquidation un titre qui depuis, a connu une reparution mais sous la forme d’une simple feuille militante.
Après la fin du Patriote, et avec d’autres anciens, lancement d’un site « Ciao Viva la Culture », qui ne fait pas d’annonce mais traite de ce que les journalistes qui y participent ont vu. Articles longs.
Julien participe à la Strada, à Ressources Magazine. Il anime également un magazine « Peeping Tom » consacré au cinéma de genre.
Ok pour partenariat, débat, échanges de contenus, éducation aux médias…
Discussions et perspectives
Au-delà de l’intérêt pour la réunion, la rencontre, les pistes de mutualisation qui font consensus sont les échanges de contenus, de visibilité, les échanges aussi sur les questions d’éducation au médias et de journalisme participatif. Ce qui pourrait être expérimenté pourrait notamment être le traitement croisé d’un même sujet mais sur des territoires différents. L’idée d’organiser des débats ou des rencontres publiques pour mieux se faire connaître a été évoqué.
A minima, le fait de contribuer via une carte et un site à une meilleure visibilité des médias indépendants, alternatifs, citoyens, a été salué. Et la rencontre devrait permettre de prolonger le travail entre les médias existants sur le territoire.
A terme, on pourrait imaginer une plate-forme des médias citoyens, permettant à la fois de marier visibilité et mise en commun de contenus, agenda, expériences…
Au-delà, cette rencontre aura été l’occasion sinon d’affiner, du moins de discuter de la définition de ce qu’est un « média citoyen » (notamment en insistant, au-delà de la question de la forme juridique et du type de financement, sur l’implication dans des activités comme l’éducation aux médias, le journalisme participatif ou l’organisation de débats..) mais aussi d’établir à gros trait un paysage médiatique du « 06 » (et de mieux comprendre les difficultés à réunir tout le monde).
La réunion s’est terminée par un plateau radio animé par Ligne 16 et dont le résultat peut être consulté à l’adresse suivante :
http://ligne16.net/medias-citoyens-paca-accueillis-a-nice-par-ligne16/
CR DE LA REUNION VAUCLUSE
Présents :
Médias Citoyens Paca/le Ravi
Anonymal TV/fédération de l’audiovisuel participatif
Sud TV Locale (Beaumes de Venise)
Provence Durable -) Sans Transition (Malaucène)
Lucie Asso (Fanz’yo & Yo’yo) Vedène
Excusés :
RTV FM (Carpentras)
Osmose Radio
I/O (magazine éphémère durant le festival d’Avignon)
Absent :
Association Totout’arts (CS de Villeneuve les Avignon avec une web radio & tv)
Lieu de Réunion : cinéma Utopia, Avignon
Présentation de Médias Citoyens Paca, de la tournée régionale et actu du secteur
Association née à l’été 2014, regroupant une vingtaine de médias dans la région (le Ravi, Télé 02zone, l’Age de Faire, Fréquence Mistral, etc…) s’inspirant de ce qui a été fait en Rhône-Alpes avec l’association Médias Citoyens et de ce qui a été expérimenté par le Ravi fin 2013 avec les rencontres de la Presse pas pareille, ainsi que de la mise en place courant 2014 de la Coordination permanente des médias libres (CPML), dans la foulée de Charlie Hebdo et d’une refonte des aides à la presse.
L’idée ? Mieux se connaître pour mieux se faire connaître, mieux s’entendre pour mieux se faire entendre.
Bilan : expériences de mutualisation, d’initiatives communes, de partenariats
Reconnaissance institutionnelle par le biais d’une motion de soutien aux médias citoyens de la Région Paca, participation aux discussions avec le ministère de la Culture et de la Communication ayant débouché sur l’appel à projets « médias d’information sociale de proximité » en 2015 et la mise en place d’un fond de soutien pour les médias d’information sociale de proximité de 1,5 million d’euros.
Actualité : au-delà de la mise en place de ce fond, après les Assises du Journalisme à Tours, tenue de la 5ème édition des Rencontres des médias libres et du journalisme de résistance
Tour de table des participants
Sud TV Locale (Beaume de Venise)
Télé associative, ne touchant (et ne demandant) aucune subvention
A des annonceurs et effectue des reportages (prestations) pour des collectivités (CD, CR, mairie…)
TV sur le web, plus de 400 reportages, couvrant presque tout le département et toutes les thématiques (sauf politique), avec notamment des dispositifs comme les « récits de vie »
Aucun salarié (tous bénévole)
TV née il y a 11 ans, suite à la rencontre avec une personne ayant trouvé un système offrant un rendu satisfaisant pour la mise en ligne de vidéo sur internet et d’autres professionnels des médias.
N’intervient pas en milieu scolaire même s’il y aurait une piste avec un collège à Carpentras.
Difficultés à toucher un public jeune : Sud TV locale a notamment proposer, notamment dans les foyers ruraux, de former des jeunes aux techniques de prise de vue, de montage, mais, pour l’instant, pas ou peu de retour.
Travai depuis deux ans avec Provence Durable. Et contact avec une autre télé basée, elle, à Vaison-la-Romaine, Projecteurtv.com, web tv spécialisée sur l’actualité culturelle
Provence Durable
Une scop (auparavant, une association mais développement des activités lucratives)
Répartition des ressources : 5% de subvention (principalement l’aide postale à la distribution), 30 % de pub, 5% organisation et animation de débats) + du publi-rédactionnel et des suppléments présentés comme tels
En outre, une petite activité « tv »
Le reste : ventes (abonnement et réseaux de diffusion circuits bio, librairies, etc…)
6 salariés en CDI et une quinzaine de pigistes ainsi qu’un graphiste, un développeur…
Provence Durable, déclinaison dans le Sud-Est de Bretagne Durable devient « Sans transition », un magazine plus « politique » et qui sera diffusé dans une troisième région ,Languedoc Roussillon, car nécessité d’atteindre un seuil critique en matière de diffusion. En outre, la ligne de « Provence Durable » mettait le magazine en concurrence frontale avec des magazines comme Kaizen…
En matière de formation : donne des cours en école de journalisme.
En matière d’éducation aux médias : intervient dans le cadre de la semaine de la presse à l’école
En revanche, pas de journalisme participatif.
Pas mal de partenariats et intéressé par la démarche « Médias Citoyens »
Fan’zyo : magazine né en 1997 (presque 20 ans !)
à la base, le fanzine du « grenier à son » à Cavaillon. Petit à petit, le fanzine a pris de l’importance et a fini par voler de ses propres ailes, au-delà de la salle. D’où la création d’un association « Lucie Association » (du nom d’un lapin nain!)
La ligne : démocratiser la culture, faire découvrir et surprendre, en aucun cas un magazine de cultureux pour les cultureux. Au contraire, la volonté de faire découvrir, par exemple, le jazz, à ceux qui pense que le jazz, c’est chiant.
Equipe : une dizaine de bénévoles et des journalistes professionnels en pige (par exemple, pour le festival d’Avignon)
Comme c’est un gratuit, le journal se finance par la pub, avec un refus clair de l’échange : une pub contre un bon article ou une bonne interview. Car cela jetterait le discrédit sur tout le journal.
Pour le coup, la pub, elle émane plutôt du monde culturel que des institutions (même s’il y en a aussi, Région, département…), des manifestations « bio » aussi…
Vrai expérience de l’échange puisqu’avait été mis en place une régie pub pour une fédération de la presse indépendante, regroupant une trentaine de titres. Cela a permis de toucher de gros annonceurs (alcool, Wanadoo, etc…) mais cela en a montré les limites puisqu’à partir du moment où il y a eu pas mal d’argent, il y a eu des dissensions dans la manière de la gérer. On était favorable à un système de péréquation (pour soutenir les petits) mais les « gros » (en clair, Paris, Lyon…) ont refusé.
Résultat : si la régie a pu concerner jusqu’à une quarantaine de titres, n’en reste plus qu’une 12aine.
Diversification aussi : il y a 13 ou 14 ans, a été lancé Yo’yo, à destination des enfants et de leurs parents et on a recrée un réseau de journaux pour parents.
Evolution : suite à un DLA et face aux difficultés, il va être mis fin au modèle associatif. Ne restera qu’une régie, qui sera, elle, éditrice des magazines. Car, en associatif, ça tient à l’énergie et il y a des problème de statuts (les personnes qui bossent bénévolement, accepteraient-elles de continuer à bosser s’il y a de l’argent et si oui, comment, avec quelle rémunération…)
Plus, on va lancer un boin coin des sorties, Tuyo.fr où les gens proposent leurs sorties en famille (financement en mode « Bon coin » via la mise en valeur de la manifestation)
Sinon, pour revenir à la distribution : 350 points (Vaucluse, Pertuis, va jusqu’au 13, Marseille, également dans le Gard, Nîmes…), principalement des lieux culturels, des MJC, des magasins bio
Enfin : on organise des festivals mais aussi des concerts, des spectacles pour enfants. Avec, notamment les après-midis « Yo’yo » avec une sortie au théâtre, au musée, un spectacle et un goûter bio.
Anonymal TV (Aix)
télé associative et participative du pays d’Aix, qui dispose de locaux au Jas de Bouffan, à Aix, au sein d’un Eric qui fait aussi Médias Lab (sont présents, notamment Radio Zinzine Aix)
Anonymal TV va suivre plus particulièrement, pour le compte de la Fédération de l’Audiovisuel participative, la démarche « Médias Citoyens Paca » car la fédération, elle aussi, est dans une dynamique de renforcer son réseau en identifiant, région par région, les acteurs susceptibles de la rejoindre.
DISCUSSION SUR LES ENVIES, LES PROJETS, LES PISTES…
Echanges d’info, de visibilité, bien sûr
Partage de compétences, pourquoi pas
On pourrait imaginer aussi des regroupements, de la mutualisation dans des opérations de diff’ en commun (type foires, salon, etc…)
Sinon, évidemment, imaginer des débats ou des moments festifs en commun (par exemple, sur Avignon, un débat sur la culture au moment du festival…)
CR DE LA REUNION MARSEILLAISE
Accueil au sein du « Média Lab » d’Urban Prod.
Présents :
Réseaux
-Médias Citoyens Paca
-Fédération de l’Audiovisuel Participatif
-Ritimo
Presse/Internet
-le Ravi
-Ventilo
-Marsactu
-La Baguette Magique
-La Gazette de la Roug’
Radio
Radio Galère
Radio Grenouille
Radio Zinzine
Tv/Audiovisuel
-Urban Prod
-Primitivi
-Anonymal TV
-Airelles TV
-Tabasco Vidéo
-Art Up 13
-Venelles TV
-Images & Paroles Engagés
-Fokus 21
-Télé du 3ème (Tête de l’Art)
Hors « 13 »
-
Le Canard des Alpages (05)
-
Provence Verte TV (Var)
Présentation de Médias Citoyens Paca
association née en juillet 2014, réunissant une petite vingtaine de médias indépendants, associatifs, pas pareils, participatifs, citoyens, dans la foulée des rencontres de la presse pas pareille organisé fin 2013 par le Ravi, du travail par ce même mensuel dans le cadre d’une « étude de préfiguration pour une plate-forme de mutualisation au sein de presse et des médias pas pareils en Paca » et des rencontres des médias libres de Meymac, en s’inspirant de ce qui se fait depuis plusieurs années en Rhône-Alpes avec l’association « Médias Citoyens ».
L’idée ? Mieux se connaître pour mieux se faire connaître, mieux s’entendre pour mieux se faire entendre. La tournée régionale menée depuis le début de l’année vise à identifier les acteurs du « tiers secteur médiatique » dans chaque département, comprendre leurs modes de fonctionnement ainsi que la dimension « citoyenne » de leurs actions (débat, éducation aux médias, journalisme participatif…) et, au-delà de leur implication ou non dans un certain nombre de réseaux, de saisir leurs envies en matière de mutualisation, travail en commun, collaboration entre plusieurs médias, etc…
La réunion marseillaise vient clore une tournée qui a commencé dans le Var, s’est poursuivie dans les départements alpins pour passer, naturellement, par le Vaucluse.
TOUR DE TABLE DE PRESENTATION
PRIMITIVI (Nicolas Burlaud – TV, Marseille) Primitivi est une télé de rue, qui est investi dans un certain nombre de collectifs, qui fait de la vidéo, des projections, qui a un site internet… Qui s’est penchée, avec un documentaire « la Fête est finie » sur l’après « capitale européenne de la Culture », et qui travaille en ce moment sur la Plaine, à travers son carnaval, le projet de réhabilitation et les résistances. En organisant, par exemple, une fiction autour de la proclamation de la commune autonome de la Plaine.
Jusqu’à présent, on avait toujours fonctionné sans subvention ni soutien de personne. Mais, effectivement, quand on a vu l’appel à projet l’été dernier « Médias de proximité », cela correspondait tellement à ce que l’on faisait depuis des années qu’on a déposé un dossier. Et l’on a été retenue pour organiser ce qu’on appelle un « doctorat sauvage en médias libres ». Car c’est à nous de trouver nos propres solutions. A ce titre, cette réunion est une initiative qui va dans le bon sens et c’est pour cela que nous sommes présents.
IMAGES & PAROLES ENGAGEES (Jean-François Debienne – TV, Marseille) une association, basée dans les quartiers nord (les 15 et 16ème arrondissements marseillais) et qui, dans le passé, a participé à un projet de TV local associative –Protis TV (qui s’est appelé aussi TV asso)- et qui, dans le prolongement de ce que fut Taktik, envisageait de mettre en place un télé locale associative sur le canal qui sera par la suite attribuée à LCM puis à TV Sud et qui est à nouveau vacant. On a aussi un dispositif participatif qui s’appelle « Moteur ». Et l’on est adhérent de « Médias Citoyens Paca » depuis le début.
RITIMO (Myriam Merlant, réseau national avec une antenne marseillaise) Ritimo n’est pas un média (même s’il produit de l’information sur la solidarité internationale) mais un réseau, historiquement de centres de documentation sur ces thématiques. Depuis, au-delà de son site internet, de son réseau et du travail de veille et d’éducation aux médias qu’il réalise (notamment à travers ses publications), Ritimo organise le FMML, le forum mondial des médias libres, qui se déroule tous les deux ans, à l’occasion des forums sociaux mondiaux. Ce qui a débouché sur l’adoption il y a deux ans à Tunis de la charte mondiale des médias libres. Ayant participé dernièrement aux rencontres des médias libres à Meymac en Corrèze, Ritimo est impliqué dans des partenariats comme avec le Ravi (cartographie des médias « pas pareils » autour de la Méditerranée)
RADIO GRENOUILLE (Marianne Crousillac – radio, Marseille) radio associative (composée de deux entités, Radio Grenouille d’un côté, Euphonia de l’autre) qui a, en matière de médias citoyens, quelques expériences.
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Le dispositif « Radiolab » qui est un réseau de médias jeunes (notamment en lien avec le réseau de Radio Campus) et qui permet non seulement des échanges de contenus mais aussi de la formation et du partage d’expériences.
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Radio des quartiers : expérience intéressante mais pas assez suivi au niveau institutionnel
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Intervention dans le domaine de la santé mentale avec des ateliers radio dont le but était de faire sauter les barrières entre professionnels et non professionnels, malades et soignants, etc…
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Nombreux partenariats avec d’autres médias (notamment avec le Ravi pour l’émission d’interview politique « la Grande Tchatche »)
PROVENCE VERTE TV (Eric – TV basée dans le Var) web tv basée dans le Centre Var, appartenant à la Fédération de l’audiovisuel participatif et dont la ligne éditoriale est de faire la promotion des savoir-faire, de mettre en avant les initiatives positives. Envie de tisser des liens et de renforcer l’aspect rédactionnel
LA GAZETTE DE LA ROUG’ (Gilles, Patou & Daniel, journal papier, Marseille) A la base, volonté de collecter la parole des habitants de cette cité du 11ème arrondissement marseillais pour en faire un bouquin et puis, face à la lassitude des habitants (« à quoi ça sert de parler si personne ne nous écoute »), en partenariat avec Radio Galère et en s’inspirant aussi de ce qui s’est fait à la cité de la Castellane avec « la Baguette magique », est née l’idée de créer un journal, qui raconte l’histoire du quartier et qui montre la dynamique des luttes dans son histoire. En s’appuyant sur les tables de quartier mises en place au centre social mais aussi les plateaux de libre antenne de Radio Galère, des ateliers d’écriture et le travail de collectage de Gilles, est née ce journal dont le prochain numéro devrait sortir cet été et le prochain à l’automne.
AIRELLES TV (Marielle Gros – TV, Aix) membre de la fédération de l’audiovisuel participatif, association qui travaille sur des formes plus classiques de documentaires, particulièrement liés aux territoires. Territoires au sens large puisqu’Airelles travaille aussi du côté de la frontière franco-italienne (des deux côtés) et sur les deux rives de la Méditerranée. Organise un festival « Images de villes »
ANONYMAL TV (Djamel Achour, web TV, Aix) une web tv participative, basée à Aix, dont les locaux se situent dans un espace regroupant à la fois un Eric (un espace d’insertion et d’éducation numérique) et un Médialab (on trouve en effet aussi sur ce site les locaux de Radio Zinzine Aix). Membre depuis le début de Médias citoyens Paca, Anonymal TV effectue en ce moment un gros travail de réseau pour le compte de la Fédération de l’audiovisuel participatif, notamment pour élargir ce réseau qui n’est national que de nom, une bonne partie des adhérents se concentrant dans le « 13 » avec le besoin d’identifier et de rassembler les autres membres potentiels dans les autres régions. Fonctionne par « cousinage », un membre parrainant un autre membre, etc…
Face à la situation politique et au regard de l’ouverture de l’appel à candidature du canal laissé vacant suite à la disparation de TV Sud, Anonymal TV qui avait participé au projet « TV asso » s’investit clairement dans un travail de lobbying visant à la reconnaissance des médias citoyens, participatifs, « pas pareils »…
TABASCO TV (Nicolas, web TV –Marseille) un constat, on ne se réunit pas assez, ce qui fait qu’on en reste trop souvent au tour de table alors qu’il faudrait dépasser cette étape de présentation.
Tabasco est une web tv participative, un média citoyen basé au départ dans le quartier du Panier mais qui, depuis, va au-delà du quartier et au-delà de la vidéo puisqu’on vient de lancé « Fatche 2 », un journal « augmenté » qui couple le papier et le web. Tabasco a aussi réalisé une fiction qui se conclut par la proclamation de la République indépendante du Panier. Un moyen aussi d’aborder les sujets épineux comme par exemple celui de la rénovation de la rue de la République…
FOKUS 21 (Pascal – web TV, Marseille) la télé du Plateau, celle du cour Julien, de la Plaine, de l’Equitable Café… Avec des projets de documentaire au niveau national (par exemple, sur Alternatiba, en ayant en outre organisé l’étape marseillaise l’an dernier) et la volonté de mettre en avant les expériences et les initiatives de résilience dans une ville comme Marseille.
Suite à l’appel à projet l’été dernier « Médias de proximité », Fokus 21 a pu monter une émission sur internet, « Toile de mars », émission dont le sort est en suspens (puisqu’est attendu l’octroi ou non du fond de soutien aux « médias d’information sociale de proximité ») mais qui a vu bon nombre de médias indépendants, associatifs, associatifs, y participer (Primitivi, la Télé du 3ème, Télé Mouche, Radio Galère, CQFD, le Ravi…)
Fokus 21 fait partie des fondateurs de Médias Citoyens Paca et fait partie de la fédération de l’audiovisuel participatif. A noter aussi la participation à la CPML, la coordination permanente des médias libres… Les médias sont là pour créer des liens. Et si les médias peuvent tisser des liens ensemble, faire des choses ensemble, c’est bien.
VENELLES TV (Patrice Campan. Web tv – Venelles) Réalisateur depuis 20 ans, à l’origine de TV Provence, de Pays d’Aix TV et maintenant de Venelles TV, une web TV (portée par l’association « Il était une fois le sud ») visant à promouvoir la vie locale et culturelle. Mais petits soucis suite aux déclarations islamophobes du maire de Venelles -) tout s’est arrêté et il n’y a pas de soutien du nouveau maire.
RADIO ZINZINE (Matéo – Radio, Marseille/Aix/Forcalquier…) Radio indépendante qui existe depuis 1981 et qui, depuis quelques années, a une antenne sur Marseille avec un salarié (aujourd’hui Matéo, auparavant, Pierre Isnard-Dupuy).
Liens de longue date avec Galère mais aussi d’autres radios comme FPP, notamment avec l’émission « Presse libérée » co-animée par le Ravi et CQFD et qui met en lumière les médias « pas pareils ». Comme par exemple l’émission « Toile de Mars » ou encore « La gazette de la Roug’ »…
URBAN PROD (Julien & Paolo, web TV & co, Marseille) Urban Prod est une association qui « travaille sur les humanités numérique » et intervient dans les quartiers, en prison, à Marseille mais aussi à l’international avec des ateliers vidéo, de la production audiovisuelle, des formations de journalistes citoyens, de « médiateur numérique ». Urban Prod est membre de « Médias Citoyens Paca ». A noter que Paolo, lui, est passé par le Bondy Blog à Lyon et le Tunisie Bondy Blog, et participe au projet de « Web Trotteur in Med » (un réseau de journalistes citoyens sur tout le pourtour méditerranéen)
LA BAGUETTE MAGIQUE (Francesca & les magiciennes, journal de quartier, Marseille) à la base, un travail d’éducation populaire qui a débouché sur l’écriture d’un journal fait par les habitants (et plus particulièrement, les habitantes) de la cité de la Castellane, pour casser les clichés et ne plus être instrumentalisé par les médias. L’occasion aussi de découvrir le monde du journalisme. Cela fait trois ans et le numéro 3 vient de sortir. Travaille avec d’autres médias partenaires comme Radio Galère ou le Ravi.
RADIO GALERE (Alex, Etienne, Thiphaine, radio, Marseille) radio associative, basée à Marseille, diffusée en hertzien et en RNT. Pas mal d’atelier dans les quartiers, interventions dans les écoles, action d’éducation populaire… Nombreux partenariats (Fokus 21, la Baguette Magique, le Ravi, CQFD…) Radio de proximité, s’intéressant tout particulièrement aux initiatives et aux luttes, avec un travail particulier sur l’info, cette année, Galère a particulièrement développer les plateaux mobiles.
Intervient aussi dans des ateliers pour des gens en décrochage scolaire. Etienne est aussi délégué de l’association marseillaise de formation en communication sociale (amcs13), avec des formations pour les gens allophones reçus par le CIRES, des ateliers vidéo. Et, au sein du MRAP, a mis en place des ateliers vidéo avec des jeunes de Septèmes-les-Vallons qui ont réalisé des films contre les discriminations.
Sinon, a participé à Protis TV, TV asso et face au nouvel appel à projet pour le canal laissé vacant par TV Sud (ex-LCM…), voyant qu’il est exigé d’être en HD, ce qui est un moyen d’écarter les « petits », ne désespère pas de demander un jour un canal pour une tv analogique associative… Sachant que les « petits » savent aussi maîtriser la technologie, Galère, avec Zinzine et d’autres ayant développé à titre expérimentale la RNT.
MARSACTU (Jean-Marie, site web, Marseille). Un pure-player marseillais d’investigation, une « entreprise solidaire de presse », suite à la liquidation judiciaire de la première version du site et la reprise de ce dernier par ses salariés, des journalistes et suite à une opération de financement participatif. Marsactu n’intervient pas en milieu scolaire, ne fait pas de journalisme participatif en tant que tel mais vient de lancer un espace participatif pour ses lecteurs et abonnés, « l’Agora ». Par le passé, Marsactu a participé à des soirées comme celle à la Criée sur la question du pluralisme avec le Ravi et Médiapart et même co-organisé des débats autour des élections. Le site a également plusieurs partenariats (avec le Ravi, Ventilo…)
ART UP 13 (Elise, atelier audiovisuel, Marseille). Association regroupant des professionnels de l’audiovisuel, des documentaristes, qui interviennent en milieu scolaire, dans des centres sociaux. Initier les minots au documentaire, à la réalisation de court-métrage. Travaille plus particulièrement sur « Noailles tous ici » et « Noailles en poche », des projets qui voient les habitants s’emparer des outils numériques, vidéos pour porter un autre regard sur leur quartier. Ce qui est d’autant plus important qu’il y a beaucoup d’intérêt, notamment politique, pour ce quartier. D’où un travail en partenariat avec d’autres associations du quartier.
LE CANARD DES ALPAGES (Jocelyne, journal papier, Hautes-Alpes) Journal associatif qui vient prendre la suite d’un journal qui existait depuis 40 ans, Buëch Mag. Le but ? Faire parler les gens. On n’est pas des pros, on n’a pas de moyens mais un savoir-faire et un intérêt pour la presse pas pareille. Déjà des liens avec des journaux dans le 04/05 (et participation à la réunion « 04/05 » de Médias Citoyens Paca). Equipe de six bénévoles, dont 3 plus particulièrement investis et qui s’occupent de tout (contenu, maquette, diffusion, etc…) 4 numéro par an, le Canard des Alpages en est à son quatrième, tentant de respecter les délais pour être un trimestriel digne de ce nom. Sujets essentiellement locaux mais qui peuvent, par leur intérêt, déborder les frontières départementales.
LA TELE DU 3EME (Quentin, web TV, Marseille) La télé des « Têtes de l’Art », une association qui s’intéresse tout particulièrement à la place de l’art dans l’espace public, à la question de la participation des habitants et qui avec la « télé du 3ème », une télé participative basée sur le 3ème arrondissement de Marseille et avec un attachement à la réalisation de plateau et de débat, vient de mettre en place cette année la « presque émission ».
VENTILO (Cynthia & Damien, gratuit culturel mensuel, Marseille) Un gratuit culturel marseillais, qui se finance grâce à la pub. 5 personnes, dont 4 salariés. Fonctionne à l’énergie, aux envies, à l’espoir (et avec la fatigue). Toute la difficulté avec la pub est d’éviter le deal « une pub contre un article ». Diffuse entre 15 et 20.000 exemplaires dans les lieux culturels d’Arles à Avignon en passant par Marseille…
Déjà participé à la semaine de la presse à l’école. Et partenariat avec Marsactu (un article par mois) et anciennement avec le Ravi (échange de visuels…)
A la base, certains viennent de l’aventure « Taktik » et voulaient faire un city news. Mais très complexe. Voilà pourquoi le journal s’est resserré sur la culture.
LE RAVI (Sébastien, mensuel régional enquête et satire, Marseille). Mensuel associatif né en 2003. A la base, des non journalistes puis, petit à petit, constitution d’une équipe de journalistes. Qui, au-delà du travail journalistique et d’enquête, intervient en milieu scolaire, à la fac, organise des débats, des projections (et même le festival du film engagé) et travaille de plus en plus dans le domaine du journalisme participatif (ateliers « Et si ! » dans les quartiers). Après avoir organisé les rencontres nationales de la presse pas pareille et réalisé une étude sur les mutualisation possibles au sein de la presse et des médias pas pareils en Paca, participe activement à la coordination permanente des médias libres (CPML, medias-libres.org) et à Médias Citoyens Paca. En outre, participation à des discussions au niveau national avec le ministère de la culture et la communication ayant abouti à la mise en place du fond de soutien pour les médias d’information sociale de proximité. Car nécessité de s’organiser et d’aller au-delà des interlocuteurs locaux.
DEUXIEME PARTIE DE LA DISCUSSION : ENVIES ET PERSPECTIVES
POUR AMORCER LA DISCUSSION : L’idée de cette réunion était d’abord de faire connaissance, d’apprendre à mieux se connaître pour, au-delà, voir ce qu’il était possible de faire ensemble, dans le respect bien entendu des envies, des moyens et des limites de chacun.
Toutefois, s’il est évident qu’on a tous, individuellement, déjà travaillé avec d’autres médias, l’envie serait de dépasser le « bi-latéral » mais au contraire de contribuer à ce que ces échanges soient plus larges, plus systématiques…
Ensuite, il y a plusieurs niveaux de travail en commun :
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échanges d’information, partage de compétences, de savoir-faire…
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échanges « opérationnels » : diffusion, contenus, enquête en commun, etc..
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mise en place d’une plate-forme commune des médias citoyens dans la région sur le modèle de ce que Bastamag a mis en place ou « événementiel » (on se saisit d’un sujet et on le traite en commun…)
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organisation d’un temps ou de temps publics, notamment au moment de la semaine de la presse à l’école (il y a un projet lancé par la coordination permanente des médias libres et auquel souscrit Médias Citoyens et qui consisterait à organiser au moment de la semaine de la presse à l’école une journée des médias libres pour dire que l’on existe, que l’on fait un travail d’éducations au médias, que l’éducation aux médias, ce n’est pas qu’à l’école et qu’à la veille d’élections majeures, c’est capital)
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plaidoyer et interpellation des politiques/institutions/pouvoirs publics
En outre, ces discussions se font dans un contexte qui n’est pas simple : changement de majorité politique dans un certain nombre d’institutions et de collectivités locales et mise en place, un an après l’appel à projet « médias citoyens » piloté par le ministère de la Culture et de la Communication via les DRAC d’un « fond de soutien pour les médias d’information sociale de proximité », dont les contours comme les critères d’attribution sont flous et dont le montant alloué -1,5 millions d’euros- est notoirement insuffisant au regard des besoins.
Enfin, ces discussions se font au moment où les réseaux se croisent : la coordination permanente des médias libres, Médias Citoyens, les Assises du Journalisme, la Fédération de l’audiovisuel participatif qui travaille avec Médias Citoyens, sans parler des syndicats de radios…
TABASCO (Nicolas)
Ok pour un temps fort, pour montrer qu’on existe, un ou deux par an
Ok pour travailler ensemble, communiquer ensemble
Après, plus difficile de communiquer entre nous, par exemple, pour monter un projet en commun. Difficile de mutualiser, de monter des dossiers en commun. Peur de se marcher dessus….
Favorable à la mise en place d’un outil pour communiquer entre nous.
En outre, il faut qu’on « profite » les uns des autres. Par exemple, se dire que si y a un groupe qui est constituer à la Rouguière, que l’on peut facilement rentrer en contact avec et cela peut faire gagner du temps…
CANARD DES ALPAGES (Jocelyne)
Chacun de nous est marginal, travaille le nez sur le guidon… Faut qu’on fasse savoir le travail de fond que l’on fait, des missions que l’on remplit (par exemple l’éducation aux médias) et la force que l’on représente
D’où l’idée aussi d’organiser localement, par exemple dans les Hautes-Alpes, de moments où les médias citoyens, libres, pas pareils font savoir qu’ils existent et dialoguent avec leur public.
RADIO GALERE (Alex)
Au niveau de Marseille, on arrive tous à peu près à s’identifier. Ce qui serait intéressant de creuser et de croiser, ce sont les problématiques d’infos en zone urbaine et en zone rural. Y avait eu un travail en ce sens avec Radio Zinzine.
On peut imaginer aussi des émissions « inter-quartiers »
Ensuite, envie d’un portail qui rassemble, à l’image du travail que fait rezo.net
GAZETTE DE LA ROUGUIERE (Gilles et Patricia)
Au-delà de la nécessité de faire attention aux mots (et de se mettre à la hauteur des autres pour qu’on se comprenne tous), il faut avoir en tête qu’il y a des logiques différentes. A la Rouguière, ce sont des habitants qui se sont emparés d’un média pour nourrir leur projet mais le média en lui-même n’est pas une fin en soi.
ANONYMAL TV (Djamel)
Précision : on n’a pas tous vocation à travailler ensemble. On n’a pas tous les mêmes forces, les mêmes énergies. D’autant qu’on est dans un contexte politique mouvant, avec des acteurs qui savent capter les financements et d’autres non… Ce qui nous intéresse, nous, c’est la dimension plaidoyer politique. Car 1,5 millions d’euros pour le fond de soutien aux médias d’information sociale de proximité, c’est ni plus ni moins que l’argent dégagée par la suppression des cabines téléphoniques. Et qu’il faut faire entendre que le « participatif », ce n’est pas, comme a pu le laisser entendre le CSA, le seul fait de pouvoir envoyer un SMS surtaxé pour voter dans une émission de télé-réalité.
ART UP TV (Elise)
Encore une fois, faire attention au mot à la mode « éducation populaire », « journalisme participatif », « convergence »…
RADIO ZINZINE (Matéo)
Effectivement, attention aux mots, au jargon, aux expressions toutes faites… Et difficulté avec notre propre définition. « Citoyen » ne me va pas. Mais « libre » non plus….
RADIO GALERE
Il faut un positionnement clair par rapport aux politiques. Si l’on est citoyen, ce n’est pas de la politique politicienne, c’est pour notre engagement dans la vie de la cité, les valeurs que l’on partage. A ce titre, on est, face aux politiques, une force citoyenne. Quant à l’argent de l’Etat, c’est celui de nos impôts. Donc le nôtre.
AIRELLES TV
Une préconisation de méthode : travailler par « chantier », comme on le fait au sein de la Fédération de l’audiovisuel participatif. Cela permet d’être plus efficace…
Synthèse :
Ok pour mieux se connaître
Ok pour mieux communiquer entre nous
Ok pour voir si l’on peut se doter d’outils en commun
Ok pour expérimenter entre nous
Ok pour un temps fort public en commun
Donc Rdv à la rentrée