LREM fait du surplace
« A Marseille, c’est un beau bordel ! » L’analyse de Delphine Bagarry, députée LREM de Manosque (04), sur la préparation des municipales dans la deuxième ville de France du côté du parti présidentiel pourrait facilement s’appliquer à d’autres villes de la région. Visant pour l’essentiel les principales villes de Paca, il doit en effet faire face à un embouteillage de prétendantes et de prétendants. Ou à un grand vide.
A l’exception de Toulon (83), où la députée et ancienne socialiste Cécile Muschotti fait l’unanimité dans son camp malgré un sondage annonçant sa défaite, c’est donc le « bordel » partout. Au moment de boucler le Ravi, à Marseille (13) il y a déjà quatre candidats à la candidature (trois hommes et une femme) ; à Avignon (84), pas moins de sept candidat-e-s ont été positionné-e-s. Autre configuration à Nice (06) où le député Cédric Roussel brigue l’investiture alors que son parti penche pour un soutien à l’inoubliable Christian Estrosi, le maire LR sortant. Pire, à Aix-en-Provence (13) la députée Laurence Pétel doit faire face à une double dissidence malgré une désignation très officielle en juin : son collègue Modem de l’Assemblée nationale Mohamed Laqhila et Dominique Sassoon, le suppléant de… Pétel !
Le grand vide
Dans les villes moyennes, la situation est inverse : le parti présidentiel manque d’ambitieux. Exemple à Apt (84), où LREM « soutiendra la liste citoyenne, si elle le demande« , avoue Albert Morel, le référent EM ! pour le Vaucluse, ou à Arles (13), où c’est encore la députée du cru, Monica Michel, qui a été investie. Résultat de ce grand vide, à Manosque (04), LREM est toujours à la recherche de la candidate ou du candidat idéal alors que le départ à la retraite de Bernard Jeanmet-Péralta (LR) ouvre un boulevard. Même situation à Forcalquier (04), fief de Christophe Castaner, actuel ministre de l’Intérieur : si les militants travaillent, aucun élu de la majorité sortante n’a aujourd’hui envie de partir au casse-pipe…
« On a plus de difficultés [à trouver des candidats] dans les petites villes, mais on est un parti jeune« , justifie Fabien Matras, député de Draguignan (83) et ancien maire de Flayosc (83). « Le choix s’envisage ville par ville, on doit faire celui du meilleur candidat et de la meilleure stratégie. Notre culture, c’est l’efficacité« , assure de son côté Bertrand Mas-Fraissinet, le référent d’EM ! dans les Bouches-du-Rhône. « Le positionnement des élus dans les petites villes ou les villages sera surtout important pour les sénatoriales« , sourit le gaulliste Albert Morel, son semblable pour le Vaucluse. Pour lui, c’est à ce moment-là que le parti présidentiel pourra faire les comptes des municipales.
« Brignoles break down », le Ravi n°177
En attendant, cette stratégie du « cas par cas » reste difficilement lisible. A Brignoles (83), LREM soutien le maire sortant LR Didier Brémond au nom du front contre le RN. Malgré ses multiples casseroles (Cf le Ravi n°177).