Stéphane Ravier : Le Ravi de plâtre
Le site de Stéphane Ravier, le leader du Front national dans les Bouches-du-Rhône, ressemble à celui du Nouveau Détective, l’hebdo spécialisé dans le récit racoleur des faits divers sordides. Le candidat investi par Marine Le Pen pour conduire la liste d’extrême droite à Marseille, crédité par les sondeurs de 25 % au 1er tour (lire page 7), y commente ses actualités préférées. Exemple : le 28 août, alors que La Provence titre « Roué de coups parce qu’il était roux », Ravier interroge finement : « L’agressé était roux, et les agresseurs ? »
Cet été, le meurtre de Jérémie, étudiant de 22 ans, l’a fait sortir de ses gonds en appelant la foule à défiler face à la « crapulocratie, aux barbares », invitant les Marseillais à utiliser « les armes démocratiques puisqu’on nous interdit de nous défendre ». Le 14 août, moins de 100 personnes l’ont suivi devant lesquelles Stéphane Ravier s’est déchaîné contre « Ali Hamadou, le fauve sans surveillance » ayant poignardé Jérémie, contre l’UMP et le PS « soignant les clandestins » et « finançant l’Europride ».
Depuis, le fameux Ali Hamadou devrait être disculpé. Peu importe ! Depuis aussi, Stéphane Ravier s’est invité à Marignane pour une marche en mémoire du retraité tué par deux braqueurs, ignorant les consignes de la famille de la victime refusant toute récupération politique. Depuis également, Marine Le Pen fait sa rentrée politique à ses côtés. Depuis encore, d’Eugène Caselli à Karim Zéribi, les candidats annoncent qu’ils iront batailler aux municipales contre l’étoile montante locale du FN marseillais…
Michel Gairaud