SOS
Trois impulsions courtes, suivies de trois impulsions longues puis, à nouveau, de trois impulsions courtes. Il s’agit en morse, du code universel pour signifier SOS. Save Our Souls, « sauvez nos âmes », ou bien encore en termes plus laïques, Send Out Succours, « envoyez des secours ». Mais sur quelles ondes et à quelle fréquence faut-il émettre cet appel pour qu’il soit enfin entendu ? Les fantômes des enfants, des femmes et des hommes noyés dans les eaux de la Méditerranée hantent ce numéro. On ignore combien mourront cette année en cherchant refuge sur nos rives. Mais on sait déjà qu’ils n’auront jamais été aussi nombreux depuis qu’est tenu ce macabre décompte. Probablement près de 4000.
Ils sont bien vivants les enfants, les femmes et les hommes chassés du bidonville de Calais. Et certains semblent presque le regretter. Les 500 personnes provisoirement hébergées en Paca ne sont pas accueillies à bras ouverts. Des élus, comme Stéphane Ravier, le sénateur-maire d’extrême droite de Marseille, sont autorisés à défiler devant la préfecture régionale pour dire « non aux migrants et à l’immigration massive ». Mais dans les Alpes Maritimes, des citoyens sont trainés devant la justice, avec l’approbation de l’Etat, pour « aide au séjour irrégulier d’étrangers ». Leur faute ? Ne pas être restés sourds aux SOS et avoir osé se rendre coupables d’un délit de solidarité · · · — — — · · ·